La première chambre du Tribunal suprême fédéral (STF) a déclaré, à l'unanimité, le 18 juin 2024, le député fédéral Chiquinho Brazão, l'un de ses frères qui est ancien conseiller de la Cour des comptes de Rio de Janeiro, Domingos Brazão, et aussi l'ancien chef de la police civile de Rio de Janeiro, Rivaldo Barbosa, tous accusés de l'assassinat de la conseillère municipale Marielle Franco et du chauffeur Anderson Gomes.
Les juges Luiz Fux, Cristiano Zanin, Flávio Dino et Cármen Lúcia ont suivi l'avis du rapporteur de l'affaire, le juge Alexandre de Moraes, pour accepter la plainte contre les cinq accusés dans cette affaire Marielle Franco.
Selon le vote de Alexandre de Moraes, les personnes suivantes sont mises en examen pour meurtre et organisation criminelle : Domingos Brazão, conseiller de la Cour des comptes de Rio de Janeiro (TCE-RJ), son frère "Chiquinho" Brazão, député fédéral (sans parti), l'ancien chef de la police civile de Rio de Janeiro Rivaldo Barbosa et le major de la police militaire (PMERJ) Ronald Paulo de Alves Pereira*. Ce dernier été écroué depuis le 22 janvier 2019, pour 4 autres meurtres, tandis que les trois autres personnes le sont depuis le 24 mars 2024. Nouvellement, donc, le 9 mai 2024, Ronald Paulo de Alves Pereira a été dénoncé comme l'un des organisateurs du meurtre de Marielle Franco et Anderson Gomes, et cette lourde charge a été ajoutée à son identité.
Robson Calixto Fonseca, dit "Peixe", lui, ne sera inculpé que pour organisation criminelle. Ancien conseiller de Domingos Brazão au TCE-RJ, il est accusé d'avoir fourni l'arme utilisée lors du crime.
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Selon M. Moraes, la délation de Ronnie Lessa contre les accusés contient des "preuves solides et concordantes". M. Moraes a également déclaré que la plainte était fondée sur des documents, des déclarations et d'autres éléments de preuve, en plus de l'accusation: "Il y a des preuves de matérialité, ainsi que diverses indications qui ont soutenu la délation primée [de Ronnie Lessa]".
En ce qui concerne les délits de corruption passive et de blanchiment d'argent, Alexandre de Moraes a confié une nouvelle enquête au Gaeco (Groupe d'action spéciale pour la lutte contre le crime organisé), qui dépend du cabinet du procureur de la République de Rio de Janeiro (MP-RJ). Rivaldo Barbosa est une fois de plus le principal nom visé par cette enquête.
(*) Selon le cabinet du procureur-général (PGR) du Brésil, Ronald Paulo Alves Pereira est soupçonné d'avoir surveillé la routine de Marielle Franco. C'est lui qui aurait vérifié que la conseillère municipale serait en réunion à la Casa das Pretas, dans la rue des Inválidos, le 14 mars 2018, et qui a "trouvé l'opportunité de réaliser le meurtre", selon la plainte déposée par le PGR. Il purge déjà une peine de deux ans de prison pour deux chefs d'accusation d'autres meurtres.
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Selon The Intercept Brasil, Ronald Paulo Alves Pereira aurait dirigé la milice de la favela Muzema située dans le quartier de Itanhangùa – d’où serait partie la voiture des tueurs de Marielle Franco.
Par ailleurs, le major Ronald Paulo Alves Pereira, avec deux autres ex-policiers militaires, Adriano da Nóbrega et le lieutenant à la retraite Maurício da Silva Costa, ont utilisé, selon les procureurs de Rio de janeiro, les noms d'habitants de la favela Rio das Pedras comme prête-noms pour enregistrer des entreprises de construction auprès de la chambre de commerce de Rio de Janeiro. Selon le ministère public, la stratégie consistant à utiliser ces prête-noms pour tenter de donner une légitimité aux activités de la milice "Escritorio do Crime" dans le secteur de la construction civile.
Auparavant, Ronald Paulo Alves Pereira aurait participé également au meurtre de cinq jeunes à la sortie de la boîte de nuit Via Show, en 2003, dans la région pauvre de la Baixada Fluminense. Flávio Bolsonaro avait rendu hommage au major Ronald Paulo Alves Pereira, en 2004, à l'assemblée législative de Rio de Janeiro, avec une "motion d'éloge et de félicitations" pour "les services importants rendus à l'État de Rio de Janeiro lors de l'opération de police menée au Conjunto Esperança le 22 janvier 2004", un affrontement qui aurait entraîné la mort de trois personnes. A cette date d'hommage, le policier militaire Ronald Paulo Alves Pereira faisait déjà l'objet d'une enquête en tant qu'un des auteurs du massacre de la boîte Via Show.
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