
Agrandissement : Illustration 1

L'ancien conseiller municipal de Salvador et actuel président de la Companhia Baiana de Pesquisa Mineral (CBPM), Henrique Carballal, a été condamné à trois ans et neuf mois de prison pour la pratique de la rachadinha entre 2009 et 2010, lorsqu'il occupait un mandat au sein du conseil municipal. La sentence a été prononcée jeudi 20 mars 2025 par Virgínia Silveira Vieira, du 2e tribunal pénal spécialisé du district de Salvador.
Henrique Carballal a été élu conseiller municipal pour la première fois en 2008 et a été réélu en 2012, 2016 et 2020. En 2023, il a quitté ses fonctions pour être nommé, par le gouverneur de Bahia, Jérônimo Rodrigues, secrétaire d'Etataux Mines, c'est-à-dire président de la Companhia Baiana de Pesquisa Mineral.
Depuis 2020, Carballal est filié au parti PDT (centre droit, afilié à l'Internationale socialiste)
La décision de justice est le résultat d'une enquête menée par le Groupe d'action spécial pour la lutte contre le crime organisé (Gaeco), du ministère public de Bahia (MP-BA), qui enquête sur l'affaire depuis 2011. Selon la plainte, M. Carballal se serait approprié tout ou partie des salaires de 19 assistants.
Le MP-BA précise que l'ancien conseiller municipal a nommé des assistants qui n'ont pas exercé leurs fonctions - c'est-à-dire fantômes - « dans le seul but de s'approprier leurs salaires ». Cette pratique a été signalée aux enquêteurs par l'ancien assistant de Carballal, Alex Emanoel da Silva, qui a également été inculpé et condamné dans cette affaire.
Toujours selon le ministère public, M. Carballal a exigé que les assistants qui travaillaient effectivement lui transmettent l'intégralité de leurs salaires de janvier 2009, ainsi que la prime de fin d'année.
« Le conseiller municipal Henrique Santana Carballal a nommé au moins trois assistants qui n'ont jamais exercé ces fonctions - les accusés Katia Maria Cavalcante Vergne de Abreu, Nélson José dos Santos et Tarciso Abreu Portela Pimentel - dans le seul but de détourner leurs salaires à son profit, en comptant sur la précieuse collaboration des assistants susmentionnés, qui ont accepté leur nomination en échange d'avantages ou de faveurs, et de l'accusé Alex Emanoel da Silva », indique un extrait de la plainte.
« Ce dernier [Alex Emanoel da Silva], qui était également assistant de Carballal et accomplissait des tâches typiques d'un chef de cabinet, était responsable de la collecte et de la transmission des salaires détournés au conseiller municipal », indique le document du MP-BA, ajoute-t-il.
L'enquête souligne qu'entre mars et décembre 2009, et entre février et mars 2010, la mairie de Salvador a versé des salaires d'un montant total de 24.077,26 R$ (4.900 US$) à Kátia de Abreu « sans qu'elle n'ait effectué aucune tâche en rapport avec la prétendue consultation parlementaire ». Au cours de cette période, elle a été nommée assistante parlementaire de M. Carballal.
Il a également été rapporté que les paiements ont été retirés intégralement par elle de son compte de salaire, mois par mois, puis remis à Alex Emanoel da Silva pour qu'il les transmette au conseiller municipal.
Alex Emanoel da Silva a agi en convoquant des réunions pour faire des demandes au nom de Carballal et en collectant l'argent pour le transmettre ensuite à l'ancien conseiller municipal. Selon la plainte, dans certains cas, comme en janvier 2009, la totalité du salaire a été exigée et, en décembre 2009, une partie du 13e mois et de l'indemnité.
Selon l'enquête, les fonds détournés ont été transmis à Carballal par le biais de dépôts sur les comptes d'Andreza Caldas [Andreza Caldas da Mota Souza] et de Mirela Gomes Correia, respectivement épouse et ex-épouse de Carballal à l'époque.
Entre juin 2009 et mars 2010, Tarciso Pimentel, le fils de Kátia de Abreu, a agi en tant qu'assistant. Sa situation était similaire à celle de sa mère : il a été nommé avec un salaire de 14.231,51 R$, mais n'a jamais travaillé à ce poste. En contrepartie, Tarciso s'est vu attribuer un poste à la "Fondation pour l'assistance socio-éducative et culturelle", avec un salaire de 1.498,10 R$ (salaire minimum brésilien).
Entre février 2009 et août 2011, c'est au tour de Nelson José dos Santos. Au cours de cette période, il a reçu un total de 141.345,38 R$ (29.000 US$). Malgré sa nomination, il n'a jamais vécu à Salvador car, selon la plainte, il avait une résidence permanente à ... Brasilia ! Une partie des fonds perçus irrégulièrement auprès de Nelson José dos Santos a été utilisée pour payer la pension alimentaire d'une fille de Mirela Gomes Correia, ex-épouse du conseiller municipal, et qu'elle avait eu avec Henrique Carballal.
Il y a aussi le cas d'Adrielle Santos de Oliveira. Elle a même agi officiellement en tant qu'assistante de Carballal. Elle a cependant admis aux enquêteurs qu'elle devait restituer son 13e mois et ses indemnités. Elle a également déclaré que d'autres assistants étaient obligés de reverser une partie de leur salaire au conseiller municipal. Selon elle, il existait également un tableau contenant le nom de « l'assistant et le montant qu'il était tenu de remettre à Carballal, par l'intermédiaire d'Alex [Emanoel da Silva]».
Un autre assistant qui a travaillé dans l'hémicycle, João Brito dos Santos, affirme avoir rendu 200 R$ (40 US$) pour payer une partie de la dette de la campagne électorale de Carballal, qui s'élevait à 10.000 R$ (2.000 US$). Il affirme qu'il a également dû reverser des sommes provenant de son allocation salariale. « Il a agi de la sorte parce qu'il craignait d'être licencié », indique un extrait du jugement.
Une situation similaire s'est produite avec deux autres assistants : Nailson Rodrigues et Antônio Rosário Filho. Tous deux ont dû transférer la moitié de leur salaire. Antônio Rosário Filho a même été contraint par Alex Emanoel da Silva de restituer la moitié de son salaire pendant six mois.
Les ex-assistants de Carballal, c'est-à-dire Kátia Abreu, Nelson José dos Santos et Tarciso Pimentel ont été, eux, acquittés des accusations portées par le MP-BA.