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Billet de blog 22 août 2025

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BRÉSIL: le gouvernement Lula da Silva, larbin de l'agronégoce exportateur ? (1)

Une étude souligne que le secteur agricole représente 7,9% du PIB brut, 3% des emplois formels et paie moins de 1,5 % des recettes fiscales. «C'est le seul secteur qui bénéficie d'une part des avantages fiscaux (13,5%) supérieure à sa contribution au PIB». L'État doit changer d'urgence son modèle économique et subventionner la production alimentaire, et non celle d'aliments à exporter.

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Illustration 1
© DR

Une étude (PDF, 39 pages) publiée en juillet 2025
Selon les chercheurs auteurs de l'étude, l'encouragement à l'exportation des commodities (matières premières) a transformé le monde rural et poussé le Brésil vers une spécialisation « primaire-exportatrice ». En d'autres termes, la priorité est donnée à la production de matières premières peu ou pas transformées. Ainsi, les producteurs cessent de cultiver des denrées alimentaires pour les Brésiliens et se consacrent à la production de produits destinés à l'exportation, car cela leur permet naturellement de dépenser moins et de gagner plus. Il en résulte une pénurie alimentaire et une hausse des prix.
« Cela se répercute de manière inégale sur la société brésilienne, car les classes les plus défavorisées cherchent des alternatives alimentaires, comme acheter des produits de moindre qualité ou renoncer à certains aliments qu'elles consommaient traditionnellement. Cela engendre la faim et l'insuffisance alimentaire », explique Mitidiero. »
Pour illustrer les conséquences des mesures gouvernementales visant à encourager la production de commodities, Mitidiero cite le cas du riz et des haricots, symboles de la culture alimentaire brésilienne, dont la production a chuté. « Les producteurs de riz et de haricots ont cessé de produire pour le marché intérieur afin de se consacrer à la production de soja destiné à l'exportation, car la marge bénéficiaire est plus importante. Nous sommes désormais obligés d'acheter ces produits à l'étranger. Pour un territoire de la taille du Brésil, avec ses terres fertiles, son eau et son ensoleillement qui permettent de produire de la nourriture, c'est une honte ». » 


Goldfarb défend l'idée que l'État brésilien doit changer d'urgence son modèle économique afin de subventionner la production alimentaire, et non celle de produits destinés à l'exportation. « L'agriculture est un secteur qui doit être subventionné par l'État, précisément parce qu'il s'agit d'un secteur producteur de denrées alimentaires. Les incitations servent à garantir des denrées alimentaires bon marché. Et ceux qui produisent des denrées alimentaires sont des petits et moyens exploitants. En d'autres termes, il doit exister un crédit adapté à cette réalité, une assistance technique et une assurance agricole adaptées à cette réalité ». En utilisant les deniers publics pour favoriser les producteurs ruraux les plus riches, qui produisent pour le marché extérieur, au détriment des petits producteurs, qui cultivent une grande partie de ce qui arrive sur la table des Brésiliens, l'État joue le rôle d'un « Robin des Bois à l'envers », soulignent les auteurs.
 
Le graphique ci-dessous, issu de l'étude des chercheurs, nommé « Répartition des plans de récolte par le gouvernement fédéral » illustre la stratégie Robin des Bois à l'envers.

Illustration 2


Dans le Plan de récolte (2023/2024) du gouvernement Lula da Silva, 435 milliards R$ (77,7 milliards US$) ont été offerts en crédits, dont 364 milliards (65 milliards US$) pour l'agro-industrie et seulement 71 milliards  (12,7 milliards US$) pour l'agriculture familiale. « La question est élémentaire : les producteurs orientés vers le marché alimentaire intérieur ne devraient-ils pas bénéficier de crédits plus importants et à de meilleures conditions ? », soulignent les auteurs.

Illustration 3

 
- Mitidiero est professeur dans le département de géosciences de l'université fédérale du Paraíba (UFPB).
- Sources de cette info et interview: blog O Joio e o trigo

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