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Billet de blog 22 décembre 2024

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BRÉSIL■La conseillère municipale d'extrême droite avait une esclave noire depuis 1996

Depuis 28 ans, madame X, à demi-sourde, noire, "vivait" et travaillait, non payée, chez la conseillère municipale d'extrême droite de la ville de Além Paraiba (Minas Gerais), Simone Rezende Rodrigues da Silva. Sans chambre pour dormir, elle couchait dans la chambre de son employeur et n'avait que quelques vêtements, des articles de toilette, une couverture et un miroir.

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Illustration 1
Simone Rezende Rodrigues da Silva, dite Simone Cabral © DR

Une employée de maison a été sauvée, dans des conditions proches de l'esclavage, du domicile de Simone Rezende Rodrigues da Silva, dite "Simone Cabral", une femme, blanche, née en 1962, conseillère municipale - du parti União Brasil (extrême droite) - depuis 12 ans dans la ville d'Além Paraíba (36.000 hab.), dans l'État du Minas Gerais. La conseillère municipale, élue et réélue depuis 2024, a maintenu l'employée de maison noire malentendante à son domicile pendant 28 ans, sans la payer, sans lui accorder de congés. 
 
Elle a été localisée par des inspecteurs du Bureau régional du travail [Gerência Regionial do Trabalho e Emprego (GRTE)] de la ville de Juiz de Fora, accompagnés de deux auditeurs du Bureau régional du travail de la municipalité de Conselheiro Lafaiete la semaine dernière. Le cabinet du ministère public du travail et la police fédérale (PF) ont également participé à l'action. 

En plus d'être conseillère municipale, Simone Rezende Rodrigues da Silva, qui est fonctionnaire municipale dans le secteur de la santé, a été maire-ajoint à la santé de la municipalité de Além Paraíba pendant deux ans. En octobre 2020, elle a obtenu 544 votes, et a été réélue, sous l'étiquette, alors, du parti d'alors de Jair Bolsonaro, le PSL. En août 2012, elle avait quitté le PSB (centre droit). Elle avait précédemment été élue consillère municipale pour deux mandats consécutifs, de 2005 à 2008, puis de 2009 à 2012.
 
Le plus grand des toupets et l'hypocrisie crasse, de plus, ne manquaient pas à cette conseillère municipale. Sur ses réseaux sociaux, "Simone Cabral" a des posts de décembre 2022 et 2023 se référant à des séances au conseil municipal où elle pose en remettant la médaille ... "Zumbi dos Palmares" à des citoyens de la ville, noires (photo ci-dessous). Faut-il le rappeler, Zumbi dos Palmares (1655/1695) est le plus grand symbole brésilien de la lutte contre l'esclavage et fut l'un des chefs de guerre les plus importants du royaume autonome des esclaves qui se sont échappé de leur condition. « La médaille est décernée aux personnes ou entités qui se distinguent dans les différents secteurs de la société dans la lutte contre la pratique du racisme », écrit la conseillère muncipale d'extrême droite dans l'un des posts. Dans un autre post publié le 13 mai 2022, on trouve l'image d'une chaîne et une photo (ci-dessous) d'elle à côté, sous un panneau qui rappelle que c'est le jour de l'abolition de l'esclavage !
 

Illustration 2
© DR

La femme noire secourue dans le domicile de la notable locale, fonctionnaire, travaillait comme bonne à tout-faire pour la famille depuis 1996, dans une maison du centre-ville d'Além Paraíba. Elle n'avait pas de chambre pour dormir et ses affaires se résumaient à quelques vêtements, des articles de toilette, une couverture et un miroir. Au cours des trois derniers mois de 2024, elle a combiné les tâches domestiques avec les soins de santé de l'un de ses employeurs.  

La travailleuse a été forcée de dormir dans la même chambre que son employeur et, seulement en mai 2024, elle a été enregistrée en tant qu'« aide-soignante pour personnes âgées », a déclaré l'inspectrice du travail Maurita Sartori.  

La "femme-esclave" n'a été inscrite qu'en 2009 comme employée auprès des services du ministère du travail (MTE) mais n'a jamais été payée. En 2015, elle a été licenciée à tort, avant l'entrée en vigueur de la loi sur les travailleurs domestiques. « Bien qu'elle ait fait signer sa carte de travail, elle n'a toujours pas été payée et n'a eu droit qu'à environ trois ans de paiements de la Sécurité sociale [INSS]. De 2015 à mai 2024, elle n'a pas été enregistrée et n'a pas cotisé à la sécurité sociale », explique M. Sartori. 

Les inspecteurs, lors du flagrant délit, ont ordonné la résiliation immédiate du contrat de pacotille, la régularisation de l'enregistrement de l'employée et le paiement des droits qui lui avaient été retenus depuis le début de son travail dans le domicile de Simone Rezende Rodrigues da Silva.

Le cabinet du ministère public du travail a également conclu un accord avec les employeurs pour qu'ils versent une indemnité à la femme. Douze avis d'infraction ont été enregistrés et les employeurs ont été mis en demeure de payer d'autres sommes dûes à la travailleuse.
 
 

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