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Billet de blog 23 novembre 2025

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BRÉSIL■11 ans ferme pour l'ex-conseiller municipal financier du meurtre d'un reporter

Quasiment 11 ans de prison, par la justice de l'État de Goiás, pour José Eduardo Alves da Silva, conseiller municipal, d'extrême droite, pour être le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jefferson Pureza de 3 balles au visage, le 17/1/18 à Edealina. Le jury avait examiné les accusations d'homicide volontaire et de corruption de mineurs, 3 adolescents ayant préparé et commis le crime.

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Assassin d'un journaliste.
 
La justice de Goiás a, le 17 novembre 2025, condamné à 10 ans, 10 mois et 15 jours de prison l'ex-conseiller municipal d'extrême droite de la ville de Edealina (4.000 hab., Goiás) José Eduardo Alves da Silva pour son implication en tant que commanditaire du meurtre du journaliste de radio Jefferson Pureza, 39 ans, survenu le 17 janvier 2018 à Edealina, à environ 136 kilomètres au sud-ouest de la capitale Goiânia.
 
A l'époque, le conseiller municipal était du parti da República (PR), devenu officiellement le 7/5/2019 le parti bolsonariste Partido Liberal (PL).
 
En janvier 2018, la campagne présidentielle - et bolsonariste - battait son plein.
 

Illustration 1
Jefferson Pureza

La décision a été rendue après un procès devant jury, qui a examiné les accusations d'homicide volontaire et de corruption de mineurs, deux  adolescents ayant commis le crime. Le jugement a été signé par la juge Lívia Vaz da Silva, présidente du tribunal de jury de la circonscription d'Edeia.
 
Le conseiller municipal a été reconnu coupable du meurtre de la victime et également du crime de corruption de mineurs. Sur les six personnes impliquées dans l'affaire, trois étaient des adolescents : l'un aurait tiré les coups de feu, un autre aurait conduit la moto et le troisième aurait incité les deux autres à commettre le crime. Selon l'enquête, le meurtre a été commandité pour 5.000 R$ (950 US$) et un revolver. Le conseiller municipal a finalement été condamné pour homicide volontaire, en plus de corruption de mineurs.

Lors de la détermination de la peine, la juge a alourdi la sanction en tenant compte de facteurs tels que la complicité avec d'autres participants et le fait que la victime - dont la femme était enceinte de quatre mois lorsqu'il a été tué - avait laissé quatre jeunes enfants orphelins. La peine de José Eduardo Alves da Silva a été fixée à 10 ans, 10 mois et 15 jours de prison, dans un régime initial fermé. En raison d'une décision du Tribunal suprême fédéral (STF), les accusés condamnés par le tribunal d'assises doivent immédiatement commencer à purger leur peine, raison pour laquelle José Eduardo Alves da Silva ne pourra pas faire appel en liberté.
 
Le deuxième accusé, Marcelo Rodrigues dos Santos, ami et gardien de la maison du conseiller municipal, a été acquitté de l'accusation d'homicide, après que les jurés aient conclu qu'il n'avait pas participé à l'exécution. Il a toutefois été condamné pour corruption des trois mineurs qui ont commis et intermédié le meurtre. La juge a souligné ses antécédents judiciaires et sa récidive, facteurs qui ont alourdi la peine. Il a été condamné à 2 ans et 15 jours de prison, dans un régime initial ouvert, avec également un début immédiat d'exécution de la peine.

En 2019, le jury avait acquitté les accusés du meurtre du journaliste. Le ministère public avait fait appel et la cour d'appel avait annulé le verdict, estimant qu'il contredisait les preuves du procès, et a ordonné que l'affaire soit renvoyée en première instance.  La nouvelle session du jury a donc, cette fois, en novembre 2025, abouti à la condamnation des accusés. Le jugement stipule que les deux condamnés peuvent faire appel, mais qu'ils doivent rester en détention ou commencer à purger leur peine selon le régime fixé par la justice. 

Jefferson Pureza a été tué dans la nuit du 17 janvier 2018, de trois balles dans le visage, alors qu'il se reposait sur la terrasse de son domicile. Il vivait depuis seulement 15 jours dans cette maison, située dans la banlieue d'Edealina, avec sa compagne, alors âgée de 17 ans et enceinte de quatre mois.
 
Le journaliste radio était arrivé dans la ville en 2016 et s'était distingué par ses critiques constantes à l'égard de l'administration municipale précédente, dirigée par l'ancien maire João Batista Gomes Rodrigues, dit "Batista Boiadeiro" et par le conseiller municipal José Eduardo Alves da Silva. Lié au groupe politique d'opposition, Jefferson Pureza présentait l'émission « A Voz do Povo » (La voix du peuple), diffusée quotidiennement sur la radio communautaire Beira Rio FM, dans laquelle il dénonçait des irrégularités et des conflits présumés impliquant les deux hommes politiques.

En janvier 2017, un an avant d'être assassiné, Jefferson Pureza avait déclaré en direct à la radio qu'il existait un complot visant à le tuer et avait publiquement tenu l'ancien maire (VIDEO) et le conseiller municipal José Eduardo Alves da Silva pour responsables s'il lui arrivait quelque chose. En 2017, il a ainsi été victime d'actes d'intimidation et de violence : vols et incendies à la radio, coups de feu contre la maison où vivait sa famille dans la ville de Pontalina et un nouvel incendie qui a totalement détruit les locaux de la station radio. Sans infrastructure physique, il avait fini par diffuser son émission sur le réseau social Facebook.
 
Le 6 octobre 2024, la nouvelle maire de Edealina a été élue, avec 70,92 % des votes au premier tour : Cristina Leandro, du parti d'extrême droite União Brasil.

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(sources : divers et Abraji - Associação Brasileira de Jornalismo Investigativo)
 
En 2021, une enquête journalistique filmée rigoureuse avait été réalisée
https://
youtube.com/watch?v=IcdA827uCyw

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