
La raffinerie de Manaus (Ream), capitale de l'Etat de l'Amazonas, anciennement raffinerie Isaac Sabbá (Reman), privatisée en décembre 2022 - c'est-à-dire sous le mandat Bolsonaro - et actuellement sous le contrôle du groupe privé brésilien Atem Distribuidora, a cessé ses activités de raffinage de pétrole.
Une plainte a été déposée par le Syndicat des pétroliers de l'Amazonas (Sindipetro-AM) auprès du Conseil administratif de défense économique (Cade). Selon l'organisme, tout le pétrole extrait à Urucu (Amazonas) est transporté jusqu'à ... São Sebastião (Sao Paulo) pour être traité par la compagnie brésilienne publique Petrobras. C'est un trajet qui dure entre ... 14 et 16 jours.
Il existe aussi, pourtant, le gazoduc Urucu-Manaus entre le champ gazier Urucu - découvert en 1986 sur la municipalité de Coari, distante par la route de 435 kilomètres de Manaus - et qui appartenait à Petrobras. Il mesure 661 kilomètres et a été inauguré en novembre 2009, alors que sa construction a commencé en 2006. Il possède une capacité de transport de 4,1 millions de m³ par jour.
Le ministère des Mines et de l'Énergie (MME) s'est également exprimé et a envoyé des lettres officielles au Cade pour demander des mesures face à des pratiques considérées comme anticoncurrentielles dans le secteur des carburants.
Selon le MME, les prix pratiqués par Ream sont supérieurs à la moyenne nationale et supérieurs au prix de parité à l'importation (PPI), pénalisant en particulier les consommateurs de la région Nord, qui paient aujourd'hui les prix les plus élevés du Brésil pour l'essence, le diesel et le gaz de cuisine.
La baisse de la production de carburants dans l'usine Ream est révélatrice. Entre 2020 et 2022, la raffinerie maintenait une moyenne de 40.000 barils par jour. En 2023, déjà sous gestion privée, le volume est tombé à moins de 30.000 barils par jour. En 2024, la production a chuté à moins de 10.000 barils par jour, avant d'être complètement interrompue en février 2025, lorsque l'unité n'a plus reçu aucune commande de pétrole d'Urucu. « Le résultat est que la seule raffinerie de la région Nord ne raffine plus un seul litre de pétrole, tandis que les carburants en Amazonie restent parmi les plus chers du Brésil, pouvant coûter jusqu'à 10 % de plus que la moyenne nationale », a déclaré le coordinateur général de la Fédération unique des pétroliers (FUP), Deyvid Bacelar.
Ces jours-ci, le Cade maintient ses enquêtes confidentielles et ne s'est pas officiellement prononcé sur les demandes du gouvernement. Le MME attend également une réponse aux lettres envoyées.