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Le 15 septembre 2025, vingt travailleurs ont été secourus par des inspecteurs du parquet local et du ministère du travail alors qu'ils étaient soumis à des conditions de travail assimilables à l'esclavage dans la ferme Eliane Raquel e Quinhão, dans la municipalité de Nova Maringá, au Mato Grosso, à 400 kilomètres de la capitale Cuiabá. L'un d'entre eux est un adolescent de 17 ans.
Les victimes avaient été embauchées pour couper et empiler du bois par l'entreprise T.F. Zimpel, dont la propriétaire actuelle, Taiany Franca Zimpel, partage sa carrière entre l'entreprise familiale, autour du secteur du bois, et les concours de beauté, car elle a été élue, en 2024, Miss Mato Grosso International, après avoir reçu, en 2016, le titre de Miss Mato Grosso.
Sur le réseau social Facebook, parmi des publications où elle pose avec des cocktails au bord de la piscine, avec des écharpes de miss, Taiany Franca Zimpel promeut le travail de ... sa famille. En octobre 2024, une autre publication sur Facebook annonce la vente de bois de chauffage local « de haute qualité ». Sur le réseau social Instagram, Taiany s'identifiait comme entrepreneure et modèle internationale.
Dans cette affaire des vingt travailleurs, le père de Taiany, Elton Renato Hollenbach Zimpel s'est présenté comme le représentant de l'entreprise qui est pourtant, actuellement, au nom de sa fille.
Les conditions de travail des vingt personnes secourues qui effectuaient ce service étaient bien moches : il n'avaient accès aux infrastructures de base nécessaires à leur hygiène et à leur confort, telles que l'eau potable et des toilettes. Selon les informations fournies par le ministère public du Travail (MPT), les hommes dormaient sur des lits de fortune, avec des matelas vieux et sales posés sur des planches et des rondins. Une seule cabane (voir photo ci-dessous), faite de bâches et de bois, abritait 13 travailleurs.
« De plus, les employeurs ne fournissaient pas d'équipements de protection individuelle et collective pour l'exécution des tâches. Il y a également eu des cas signalés d'intimidation par des personnes armées et de restriction de la liberté de mouvement », informe le ministère public du travail de Mato Grosso (MPT-MT), qui a participé au sauvetage des travailleurs avec le ministère du Travail et de l'Emploi (MTE), le bureau du défenseur public fédéral (DPU) et la police fédérale (PF).
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Les autres travailleurs vivaient dans une autre cabane, dans les mêmes conditions précaires : ils dormaient dans des hamacs, dans un environnement sans ventilation, où ils partageaient l'espace avec des bidons d'huile et de carburant.
Selon le MPT-MT, les preuves recueillies ont permis d'établir la responsabilité de l'entreprise T.F. Zimpel, qui a recruté et maintenu ces travailleurs dans des conditions dégradantes, ainsi que celle des propriétaires de la ferme, qui commercialisent le bois et ont directement bénéficié de cette exploitation illégale.
Les responsables ont été condamnés à une amende pour préjudice moral collectif d'un montant de 1 million R$ (180.000 US$), qui sera versée au Projet d'action intégrée - Mato Grosso (PAI/MT), un programme du ministère public local, qui mène des actions de lutte contre le travail esclavagiste.
De plus, l'entreprise T.F. Zimpel et les propriétaires de la propriété rurale ont été obligés de signer un accord de conduite (TAC), par lequel ils s'engagent à respecter une série d'obligations, sous peine d'amende en cas de nouvelles violations des droits. Toujours selon le MPT-MT, les accusés devront payer des salaires et des indemnités de licenciement d'un montant total de 418.000 R$ (75.000 US$).
Le cas des 20 travailleurs secourus n'est pas le seul lié à la famille Zimpel. En septembre 2024, un homme a intenté une action en justice pour plainte du travail et dommages moraux contre la même société T.F. Zimpel, qui était alors au nom d'Elton Renato Hollenbach Zimpel, le père de Taiany.
Parmi les plaintes de l'ouvrier figurent l'accumulation de fonctions et le non-paiement des salaires, ainsi que les conditions de logement précaires.
Selon les informations figurant dans le dossier, la victime, qui travaillait dans la ferme Eliane Raquel e Quinhão - qui était au nom de Luciano Daroit - n'avait pas accès à l'eau potable et dormait dans une cabane en toile. « Il n'y avait pas de toilettes sur le lieu de travail, le plaignant [...] étant obligé de faire ses besoins dans les buissons, et il n'y avait pas non plus d'abri pour se réchauffer et prendre ses repas», indique le document.
En 2004, le père de Tainy, Elton Renato Hollenbach Zimpel a été contrôlé par le groupe mobile du ministère du Travail et de l'Emploi (MTE), dans le cadre d'une opération qui a abouti au sauvetage de 13 travailleurs vivant dans des conditions dégradantes. L'entrepreneur a dû leur payer des indemnités de travail d'un montant de 25.000 R$ (4.500 US$). Selon les archives de la Commission pastorale de la terre (CPT), les travailleurs étaient employés dans le secteur de la culture du soja, dans la ferme Santa Germana, à Nova Ubiratã (MT), à environ 300 kilomètres de la municipalité de Nova Maringá.
En octobre 2004, une autre infraction environnementale, liée à de la déforestation, a été notifiée au père de Tainy, Elton. Ce dernier avait alors obtenu des fonds publics du Finame Agrícola, un programme d'acquisition de machines et d'équipements de la Banque [publique] nationale de développement (BNDES). « En partenariat avec des membres de sa famille de la municipalité de Nova Ubiratã, il a acheté trois moissonneuses d'une valeur de 1,4 million R$ (250.000 US$). En 2005, Elton Zimpel a été condamné à une amende pour avoir déboisé la forêt native de la ferme Vó Ruth et, en 2006, il a fait l'objet d'une nouvelle amende pour avoir détruit une zone de préservation. La zone de 1.400 hectares a été alors mise sous embargo par l'Ibama [Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables] ».
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Rédigé à partir d'articles du MPT-MT, du MTE, de Brasil de Fato, de Olhar Juridico.