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Billet de blog 27 novembre 2024

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L'espion de la CIA qui a écouté ASSANGE a falsifié des preuves pour sa propre défense

L'ancien militaire espagnol qui a espionné à Londres Julian Assange pour le compte de la CIA a falsifié des preuves pour sa propre défense. David Morales, propriétaire de la société UC Global, a tenté d'accuser l'ancien ambassadeur de l'Équateur Carlos Abad, aujourd'hui décédé, d'avoir ordonné les écoutes téléphoniques contre Julian Assange. Révélations, le 25/11, de EL PAÍS.

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David Morales, l'ancien militaire espagnol qui a espionné Julian Assange lors de son séjour à l'ambassade d'Équateur à Londres, a falsifié des documents officiels et fourni de fausses preuves au juge qui enquête sur lui pour avoir enregistré les conversations de Julian Assange avec ses avocats, conversations que Morales a ensuite relayées à la CIA.
 
Le tribunal central espagnol Audiencia Nacional demande aux tribunaux de Madrid d'enquêter sur David Morales pour avoir prétendument falsifié des documents officiels et commis une fraude procédurale, selon un document judiciaire auquel EL PAÍS a eu accès.

Après avoir nié tout lien avec les événements, Morales - qui est le propriétaire d'UC Global S.L., la société qui était chargée de la sécurité de l'ambassade équatorienne à Londres - a demandé à témoigner en janvier 2020 devant le juge José de la Mata, et a affirmé que c'était l'ancien ambassadeur équatorien à Londres, Carlos Abad (ici, à droite sur une photographie), qui lui avait ordonné d'enregistrer secrètement les conversations de la cyber-activiste australienne. Cet aveu est intervenu quelques semaines après la mort du diplomate Abad.

Morales a présenté comme preuve un prétendu e-mail de l'ancien ambassadeur Abad, daté du 27 janvier 2018, dans lequel il lui demandait de placer un microphone dans la salle de réunion de l'ambassade. Il a affirmé qu'il avait été placé pour un test et qu'il avait ensuite été retiré. Mais les rapports de police et les rapports d'experts présentés par la représentation juridique d'Assange ont montré que le prétendu e-mail et d'autres documents officiels fournis par David Morales ont été falsifiés.

Les avocats de Julian Assange et de plusieurs autres personnes espionnées ont demandé au juge espagnol Santiago Pedraz, actuellement en charge de l'affaire, d'effacer cet e-mail et d'autres documents falsifiés de la procédure.

Un document de la police a confirmé que les e-mails prétendument échangés entre l'ancien ambassadeur Carlos Abad et David Morales ne se trouvent pas dans la boîte aux lettres électronique du propriétaire d'UC Global S.L. L'ordinateur de l'ancien militaire a été saisi après son arrestation en septembre 2019, peu de temps après qu'une enquête d'EL PAÍS a révélé les audios et vidéos enregistrés secrètement pendant plusieurs mois. Les preuves fournies par ce journal ont étayé la plainte déposée par le militant contre le propriétaire d'UC Global S.L. Les rapports des experts concluent désormais qu' "il y a des signes clairs de manipulation."

David Morales a également présenté pour sa défense un prétendu document du ministère équatorien des affaires étrangères, que sept fonctionnaires équatoriens en poste à l'époque, dont deux anciens ministres, ont qualifié de faux. Ce document a également été exclu de l'enquête.

Les falsifications présumées par David Morales de documents officiels et même de la signature de l'ambassadeur ne sont pas nouvelles. En 2018, Carlos Abad, alors vivant, a déposé une plainte contre l'ancien officier militaire et son avocat pour avoir falsifié ses courriels et sa signature dans le cadre d'un procès en droit du travail en Espagne contre un employé d'UC Global S.L.
Le diplomate a alors reproché à David Morales ses actions dans un message : « Je profite de l'occasion pour vous dire qu'en 27 ans, je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi mal fait ; même les pirates amateurs sont meilleurs en pishing [envoi de e-mails usurpant l'identité de quelqu'un]. Une fois de plus, M. David, je ne comprends pas ce que vous essayez de faire avec des falsifications aussi grossières et infâmes que celles que vous ou vos employés êtes en train de réaliser ».

Parmi les personnes espionnées par les caméras audio et vidéo installées par les employés de David Morales à l'ambassade se trouvait l'ancien ambassadeur lui-même, qui, selon le faux courriel de M. Morales, était celui qui lui avait ordonné d'enregistrer les conversations. Le diplomate Carlos Abad a été démis de ses fonctions par le gouvernement du président de la République Lenin Moreno et est décédé plus tard d'un cancer du poumon, le 29 novembre  2019 à Quito.

Fidel Narváez, premier secrétaire de l'ambassade à l'époque, se souvient des heurts que Carlos Abad a eus avec les employés de la société de sécurité espagnole UC Global. « L'ambassadeur soupçonnait toujours qu'ils dépassaient les limites professionnelles », dit-il. Les contradictions de Morales dans cette affaire ont atteint leur paroxysme lorsqu'il a présenté une clé USB contenant plusieurs enregistrements du microphone caché dans la salle de réunion de l'ambassade, un dispositif dont il avait toujours nié l'existence.

 
Depuis son arrestation en 2019, Morales a été libéré dans l'attente de son procès et fait l'objet d'une enquête de l'Audiencia Nacional pour des délits présumés contre la vie privée, violation du secret professionnel, détournement de fonds, corruption et blanchiment d'argent.
 
 


- Article original:
https://english.elpais.com/international/2024-11-25/former-spanish-military-man-who-spied-on-assange-for-cia-falsified-evidence-in-his-own-defense.html

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- Note du blogueur :
Il faut se souvenir que, déjà, en 2020, le journal El País, sous la plume de José María Irujo, avait écrit : "bien que les caméras de sécurité de l'ambassade aient enregistré des données audio à partir de décembre 2017, Morales a présenté au juge un prétendu courriel d'Abad suggérant le contraire. Dans ce message, daté du 27 janvier 2018, l'ambassadeur de l'époque demande l'installation d'un microphone dans la salle de réunion de l'ambassade. Le propriétaire d'UC Global a déclaré qu'il avait installé le microphone à titre de test et qu'il l'avait ensuite retiré. En 2018, dans le cadre d'un procès lié au travail, Abad a accusé Morales et son avocat d'avoir falsifié ses courriels et sa signature."

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