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Les écrivains de fiction Mia Couto et José Eduardo Agualusa, tous deux résidents, il y a encore peu, au Mozambique, ont quitté le pays en raison de la violence qui s'est installée dans le pays depuis octobre 2024 et qui s'est intensifiée au cours des dernières semaines.
Le pays où s'est réfugié José Eduardo Agualusa et sa famille n'a pas été cité publiquement. Fin novembre 2024, Agualusa a publié sur le réseau social Instagram : « Ce matin, les "forces de l'ordre" du Mozambique ont lancé une voiture à grande vitesse contre des manifestants pacifiques et sans défense. Un jeune manifestant a été grièvement blessé. C'est inacceptable. Toute ma solidarité avec le peuple mozambicain... ».
Plus de 1.500 détenus se sont évadés mercredi 25 décembre d'une prison de haute sécurité à quatorze kilomètres au sud-ouest de Maputo, la capitale, au troisième jour des manifestations qui secouent le Mozambique depuis la confirmation de la victoire électorale du parti au pouvoir, dénoncée comme frauduleuse par l'opposition. Au total, « 1.534 détenus se sont évadés » de la prison, située à une quinzaine de kilomètres de la capitale, a déclaré le chef de la police nationale, Bernardino Rafael. Au cours de l'évasion, « il y a eu des affrontements avec les agents pénitentiaires ». Parmi les évadés, on dénombre 33 morts et 15 blessés.
Selon Associated Press, le nombre d'évadés serait de six mille ...
Au total, selon le journal portugais Público, au moins 56 personnes, dont deux policiers, ont trouvé la mort dans les émeutes qui ont débuté lundi 23 décembre dans le pays, à la suite de la confirmation de la victoire du candidat au pouvoir lors des élections présidentielles contestées du mois d'octobre, a annoncé le gouvernement mardi 24 décembre. Selon la même source, cent-cinquante deux personnes ont également été blessées par balles. Lundi 23 décembre, le Conseil constitutionnel du Mozambique a ratifié la victoire du candidat du Front de libération du Mozambique (Frelimo), Daniel Chapo, aux élections du 9 octobre 2024, avec 65 % des voix. Son principal adversaire, Venâncio Mondlane (25 %) a dénoncé la fraude électorale et appelé à l'intensification des manifestations.
Le Frelimo est au pouvoir depuis 1975, date de l'indépendance de l'ancienne colonie portugaise d'Afrique. Le ministre de l'intérieur Pascoal Ronda a déclaré mardi 24 décembre que 236 « actes de violence grave » avaient été enregistrés au cours des dernières 24 heures, faisant 25 morts et 13 policiers blessés. Après une nuit marquée par la violence et plus de deux mois de manifestations suite aux élections, la capitale, Maputo, a connu un climat de peur à la veille de Noël.
Il y a trois jours, Venâncio Mondlane a également ajouté, sur son compte Facebook : «Il est vraiment regrettable que le Premier ministre et le président de la République portugaise aient fait des déclarations confirmant ou félicitant le Frelimo et son candidat à la lumière des résultats hautement problématiques, fallacieux et falsifiés qui ont été proclamés (...) Il est regrettable qu'un pays dont nous pensions qu'il pourrait être la porte d'entrée du Mozambique en Europe, afin qu'il puisse être notre porte-parole pour parvenir à une situation de paix, soit passif par rapport à la crise que traverse le Mozambique ».
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En octobre 2024, depuis le Mozambique, à partir duquel il ne cesse d'aller et venir depuis son pays natal, l'Angolais José Eduardo Agualusa (1960, Huambo) avait donné une dense et longue interview au site portugais jornaldenegocios.pt sur les racines de son dernier roman et sur la situation politique de ces deux pays qu'il chérit. Il publie depuis 1988.
ICI, en portugais, l'entretien :
https://www.jornaldenegocios.pt/weekend/detalhe/as-entrevistas-que-marcaram-o-ano-jose-eduardo-agualusa

Dans sa vaste bibliographie, nous recommandons la lecture de son septième roman, As Mulheres do Meu Pai. En France, il est principalement édité chez Métailié.