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« Les victimes sont principalement des femmes, noires, peu scolarisées et généralement recrutées pendant l'enfance ou l'adolescence », explique Lívia Mendes Moreira Miraglia, coordinatrice de la Clinique du travail forcé et de la traite des êtres humains à l'université fédérale du Minas Gerais (UFMG).
Au Brésil, chaque 28 janvier est le jour national du combat contre le travail esclave [Dia Nacional de Combate ao Trabalho Escravo.]
« Contrairement à d'autres formes d'esclavage, où il s'agit généralement de personnes qui restent quelques mois pendant la saison des récoltes ou des plantations, dans le cas du travail dans des conditions analogues à l'esclavage dans la sphère domestique, il s'agit de personnes qui sont soumises à cette pratique pendant toute leur vie », explique Miraglia, professeurE associée dans le domaine du droit du travail.
« Lorsqu'elles ont été secourues, la plupart des travailleuses étaient proches de l'âge de la retraite (...) mais comme elles n'avaient jamais eu de contrat de travail formel et n'avaient jamais cotisé à la sécurité sociale, elles ne pouvaient pas encore prendre leur retraite. C'est toute une vie qui leur a été volée », explique la professeure.
« Ensuite, nous avons analysé un autre aspect, à savoir l'après-sauvetage. La plupart de ces personnes n'avaient nulle part où retourner. Parce qu'elles avaient déjà perdu le contact avec leur famille d'origine, ou parce qu'elles ne voulaient pas y retourner, ou parce que c'est la famille d'origine qui les a confiées à cette autre famille pour qu'elle les "élève" », poursuit Miraglia.
Malgré les données inédites dont les professeurs ont disposé, le profil des esclavagistes n'a pas été pour eux, non plus, une surprise. Il s'agit généralement d'une famille blanche de la classe moyenne supérieure qui utilise les arguments suivants : « elle fait presque partie de la famille », « je l'ai prise pour l'élever », « ici, elle avait de meilleures conditions que chez elle », continue Lívia Miraglia, pour qui ces discours sont "fallacieux". Car « une personne qui fait presque partie de la famille ne travaille pas sans contrat formel, sans salaire, elle ne part pas en vacances avec vous pour cuisiner, laver et repasser. Une personne qui fait partie de la famille part étudier, s'amuser, faire d'autres choses ».
Le livre, téléchargeable gratuitement ci-dessous (PDF, 300 pages), a été coordonné par Carlos Henrique Borlido Haddad, Lívia Mendes Moreira Miraglia et Maria Carolina Fernandes Oliveira.