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BALIKPAPAN@PROTONMAIL.COM■(55) 71 88826417■Secrétaire de rédaction (free lance), c'est-à-dire journaliste: et je tweete, aussi, sur X (ex-Twitter), des faits.

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Billet de blog 30 avril 2025

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En immersion, tel Rodrigo Braga, plasticien

Tenter de se régénérer, en plaçant le ravage causé par les flammes, qui brûlent les corps, les forêts, dans une multiplicité de représentations plasticiennes, c'est le choix radical opéré par le photographe brésilien Rodrigo Braga, établi en France depuis 2018. Pour lui, "détruire un arbre ou un fleuve, c'est tuer un être humain". La galerie Salon/H expose "Feu Noir - Fogo Preto" jusqu'au 13/7.

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Illustration 1

Les formats des interprétations plasticiennes de Rodrigo varient. Mais c'est un manifeste. Le doute n'a pas sa place, pour le spectateur. L'installation de très hautes tentures peintes voisine avec de petits formats de toiles ou bien de grandes photographies en couleurs, aux constrastes violents. Des corps noirs, des flammes rougeoyantes, des blancheurs immaculées, des roches ténébreuses, où l'horizon est vide, où l'absence flagrante et béante d'entourage humain ou naturel nous effraie.
 
Des airs de catastrophes répétées, à vrai dire. La vie continuera de passer, pourtant, par la préservation de la forêt, une évidence, pour l'artiste. Rodrigo Braga sait de quoi il parle, il est né dans l'État de l'Amazonas en 1976, avant de migrer avec sa famille pour le littoral du Nordeste, dans le Pernambuco. La préoccupation de Rodrigo, ce sont ces blessures infligées aux biomes, aux immenses espaces qui composent cette partie nord du Brésil, et les cadrages le plus souvent serrés, de ses oeuvres, ne laissent pas de doute au visiteur.
 
Pour se rapprocher encore plus de la matière, Rodrigo utilise le charbon végétal, l'argile, dans plusieurs - petits - tableaux. Les immenses tissus peints, alors, ceux qui occupent la majeure partie de la galerie, nous toisent et nous alertent à la fois : serons-nous encore ici demain, semblent dire les troncs noirs décharnés peints par Rodrigo. Clairement, face à nous, la nécessité, en urgence, d'une action réversive est béante.
 

Illustration 2
© Rodrigo Braga - Galerie Salon/H


 
Le feu. Celui qui lamine, rase, anéantit, "détruit", mais aussi celui qui "régénère". La double capacité. Entre ocre noir et rougeoiements, le doute n'est en aucune manière possible, et Rodrigo Braga ne manque de métaphores explicites pour convaincre le visiteur.
 
C'est la troisième fois que Rodrigo Braga, qui expose dans le monde entier, installe longuement son travail, depuis 2020, dans cette galerie germanopratine.

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La galerie SALON/H, dédiée à l'art contemporain, a été conçue comme un salon du XXIe.
Dirigée par le duo Yaël Halberthal / Philippe Zagouri, la galerie est sise au 6/8 rue de Savoie à Paris 75006.
Catalogue

 
PS : Merci à Saulo, brésilien-parisien et Jérôme Ayasse, deux intégrants techniciens du cinéma qui voyage sans frontières, de m'avoir signalé, en dernière minute, cette exposition de grande valeur.
 

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