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Billet de blog 9 février 2022

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"EBIT macht frei"​. L'allemand sans peine pour les Ouïghours.

En 2021,les entreprises qui tiennent la corde dans cette course, en temps de paix, au « moins disant social », en profitant de l’esclavage des Ouïghours en Chine sont issues de pays qui s’étaient distingués par leur pratique esclavagiste institutionnalisée : l’Allemagne et le Japon. Leurs entreprises qui trustent le haut du podium, sont toutes détentrices du titre de «Docteurs ès KZ».

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   

Illustration 1
Dieselgate

Les sigles de ces 78 entreprises de « la liste de la honte », publiée par

Raphaël Glucksmann, fin Septembre, et leurs marques qui prospèrent sur l’esclavage des Ouïghours dans les camps de travail chinois, ne sont pas tous identifiables à première vue. Et, très souvent leur nationalité est même ignorée des consommateurs.

Avec cette compilation par pays et par zones, il nous est plus facile d'appréhender les choix économiques et politiques rémanents de certaines entreprises figurant dans cette liste; en tirant sur le fil d'un continuum historique qui semble s'imposer à chaque étape du développement économique de celles-ci.

Lors de recherches sur cette "liste de la honte" il est apparu que plusieurs d'entre elles qui en avaient été biffées, suite à leurs déclarations publiques en 2020, d'une volonté de rupture avec ces pratiques esclavagistes, certaines d'entre elles ont ensuite fait marche arrière, parfois en moins de deux mois comme Hugo Boss, suite à un boycott de leurs marques et magasins orchestré par le pouvoir chinois .

Pour mémoire le premier rapport documenté et chiffré publié en 2020 sur le travail forcé des Ouïghours fut l'oeuvre d'un think tank australien.

Uyghurs for sale. Australian Strategic Policy Institute.

Avertissement: Malgré tout le soin apporté pour identifier les entreprises de cette liste, et leur attribuer un pays d'origine, il se peut qu'une ou plusieurs erreurs se soient glissées dans ce classement, ou lors du rattachement à un pays. Merci de les signaler pour rectification. Une entreprise (Mayor) n'est pas comptabilisée dans cette étude, faute de pouvoir l'identifier avec certitude. Par contre, aucune équivoque possible sur les "Docteurs ès KZ" cités dans cette étude.

Bonne lecture et merci à vous tous de repartager cet article pour tous ceux, qui hier, furent victimes par millions (hommes, femmes et enfants), du travail forcé, et tous ceux qui, encore aujourd'hui subissent cette loi du profit à tout prix.

Où que ce soit sur la planète.. Qu'ils sachent que leurs paroles, leurs écrits ou leurs actes de révolte ont trouvé un peu d'écho dans notre pays, et obligera peut-être l'Europe à ne plus se contenter de la seule lecture de cet article 4.

"Nul ne peut être traité comme un esclave ou être obligé d’accomplir un travail forcé. L’interdiction de l’esclavage est absolue et doit être garantie par la mise en place de lois effectives."

Contrairement aux guerres politiques ou militaires auxquelles des traités de paix peuvent mettre un terme, la guerre économique apparaît comme « un vice sans fin » pour temps de paix.

Cette recherche insatiable du profit maximum pour certaines entreprises, peut être apparentée à cette recherche de puissance « augmentée » des soldats de la Wehrmacht qui grâce à l’usage de drogues comme la Pervitine - méthamphétamine-, remportèrent ces guerres dites « éclairs » durant lesquelles les sentiments de peur ou de pitié, et les effets de la fatigue, de la faim ou du froid disparaissaient.

Pour contrer cette « folie productiviste » de territoires conquis à toute vitesse, et d’assassinats sous « extase », les alliés furent eux-mêmes contraints d’administrer certaines batailles avec de la benzédrine afin de remporter quelques victoires décisives pour la poursuite de la guerre.

En 2021, les entreprises qui tiennent la corde dans cette course, en temps de paix, au « moins disant social », en profitant de l’esclavage des Ouïghours en Chine sont issues de deux pays qui s’étaient distingués par leur pratique esclavagiste institutionnalisée durant la dernière guerre mondiale : l’Allemagne et le Japon.

Leurs entreprises, à très forte notoriété, qui « trustent » les premières places sont toutes, comme annoncé dans le titre de cet article, détentrices du titre de « Docteurs ès KZ ». 

Alliés et nazis sous amphétamines. Le Monde

L'extase totale Le IIIe Reich, les Allemands et la drogue Norman OHLER

Cairn.info. Camps et centres d'extermination au XXe siècle : essai de classification. Joël Kotek

Illustration 2
"Le profit de l'un est le dommage de l'autre" Montaigne.

Zone Asie :

C’est tout d’abord la Chine qui profite de sa main d’œuvre esclavagisée : 25 entreprises.

Depuis 2016Shandong Ruyi est propriétaire de la compagnie française SMCP : marques SandroMajeClaudie PierlotDe Fursac .

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Puis à la deuxième place , le plus puissant voisin de la région, le Japon avec 11 entreprises.

« L’Asie du Sud-Est occupée offre toutes les nuances mémorielles possibles. Les Philippines, durement traitées, fortement résistantes, se considèrent rétrospectivement comme un allié plus que comme un sujet des États-Unis. Singapour, à forte majorité chinoise, partagea l’hostilité de la Chine envers le Japon. En Indonésie et en Malaisie, la mémoire est en quelque sorte fracturée : cassure sociopolitique à Java, entre une classe moyenne nationaliste, installée au pouvoir par l’occupant, et des couches populaires horriblement exploitées ; cassure religieuse ailleurs dans l’archipel, les musulmans ayant souvent été favorisés par les Japonais aux dépens des chrétiens; cassure ethnique en Malaisie, où certains Indiens crurent venue l’heure de la revanche contre le colonisateur, et où les Malais se satisfirent de la violente hostilité de l’occupant à l’encontre de la puissante minorité chinoise. Or, le maintien des tensions tant internes qu’internationales dans la région explique que nulle part ces divergences mémorielles n’aient été recouvertes par un nouveau sentiment de proximité. Certains se considèrent toujours comme des partenaires du Japon impérial, d’autres comme ses adversaires, d’autres encore — les plus nombreux sans doute — comme ses victimes. De ce point de vue aussi, la différence avec l’Europe est frappante. »

Cairn info. Matériaux pour l'histoire de notre temps

Les travaux publiés en 2002 par un comité conjoint d’historiens réunissant Mitsuyoshi Himeta, Zhifen Ju, Toru Kubo et Mark Peattie démontrent que plus de 10 millions de citoyens furent enrôlés de force par la Kõa-in (Agence impériale de développement de l’Asie orientale) pour des travaux dans les mines et les usines du Manchukuo, un territoire indépendant de jure situé au nord-est de la Chine mais contrôlé en réalité par le Japon.

Sciences Po. Les violences de masse japonaises et leurs victimes pendant la "guerre de 15 ans"(1931-1945).

Cambridge University. The Labour Recruitment of Local Inhabitants as Rōmusha in Japanese-Occupied South East Asia

Pour développer sa « Sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale », qui allait de la Birmanie aux Philippines en passant par la Corée, l’Indonésie, la Malaisie, et la Chine, l’impérialisme japonais -sous la direction de Hirohito-, eut recours aux mêmes méthodes de pillages, assassinats, élimination, et exploitation de tous ceux qui étaient politiquement, racialement ou socialement suspects ; méthodes mises en œuvre en Europe, par les allemands sous le Troisième Reich.

 A la différence près que le « Maître d’œuvre », l’empereur Hirohito n’eut à rendre aucun compte à la justice, ainsi que l’ensemble de sa famille, pour les 30 millions de morts dont 23 millions d’origine chinoise.

« Lumière de l’Asie » tel aimait à se présenter le Japon aux pays dont il allait déporter et esclavagiser entre 4 et 10 millions de "Romusha"(travailleur en japonaisde l'île de Java, qu'il faut ajouter aux civils chinois, philippins, malaysiens etc.. pour lesquels il est très difficile de trouver "une comptabilité" précise même en langue anglaise.

"Les Japonais n'établissaient pas la liste de leurs victimes : ils ne les considéraient pas comme des humains.» François Cartigny

Pour les déportés oubliés du Japon, le 8 mai 1945 n'a pas arrêté les tortures. La Dépêche

Le Japon, ce « colonialiste anticolonial », avec l’aide de son administration , impliquant notamment la police militaire, les ministères de l’Intérieur, du Travail, et des Finances pourvut en main-d’œuvre les plus renommées de ses entreprises, celles que l’on retrouve dans cette » liste de la honte » des camps chinois en 2021 :

·       Hitachi

·       Mitsubishi

·       Panasonic

·       Toshiba

Différents accords signés après-guerre entre le Japon en 1951 avec bon nombre d’états occupés et pillés en Asie et en 1972 avec la Chine servirent de prétexte pour refuser d’indemniser les travailleurs forcés de ces pays.

"Plaintiffs’ lawyers argued unsuccessfully that the filing deadline should be extended due to special circumstances such as the state-orchestrated cover up of extensive Chinese forced labor records that was exposed only in 1993. In addition, Sino-Japanese relations were not restored until 1972 and the Chinese government did not begin allowing its citizens to freely travel abroad until the late 1990s."

The Japanese Court, Mitsubishi and Corporate Resistance to Chinese Forced Labor Redress. Asia Pacific journal 2006.

Ces 10 années qui séparent ces deux titres mettent en lumière les nombreux obstacles rencontrés par les travailleurs forcés, chinois dans ce cas précis, pour être indemnisés, et même réussir à faire publier les documents dissimulés par le pouvoir jusqu'en 1993.

Mitsubishi offers apology and $56m for wartime use of Chinese forced labour.Guardian.2016.

Quand ce n’est pas « l’immunité souveraine « de l’état japonais qui peut être invoquée, comme en Avril 2021, pour refuser d’indemniser les quelques survivantes parmi les « 200.000 femmes de réconfort », enlevées par l’armée japonaise en Corée.

Cette pratique frappa aussi des femmes chinoises, philippines, indonésiennes ou même japonaises.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Femmes_de_r%C3%A9confort

Sciences Po. Hanaoka. Massacre des travailleurs forcés chinois ,été 1945.

Contrairement aux entreprises allemandes étudiées ci-dessous, et pour lesquelles une documentation -nous sommes en 2021- est désormais accessible en plusieurs langues pour les plus impliquées , ce n'est pas encore le cas pour les entreprises japonaises pour lesquelles le gouvernement a dissimulé ou nié les crimes de celles-ci le plus longtemps possible.

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Les autres voisins Taïwan et Corée du Sud sont représentés par leurs marques de produits électroniques et informatiques grand public renommées partout dans le monde.

Pour respecter la liste fournie, l’Inde est créditée de deux entreprises (Jaguar et Land-Rover), mais c’est en fait un seul conglomérat « Jaguar Land Rover Automotive PLC » qui bien qu’ayant son siège social au Royaume-Uni, est une filiale à part entière de Tata Motors en Inde.

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Zone Amériques :

Principalement un seul pays, les U.S.A avec les grands noms de l’habillement (Abercrombie, Carter’s, Ralph Lauren, Gap, Victoria secret, Nike, Skechers etc.)

Un nom fait tache dans cette liste américaine celui de « North Face » - fondée en 1966 par un militant écologiste-. Mais à la décharge de son fondateur, cette entreprise, alors en difficulté, fut rachetée en 2 000 par VF Corporation (Lee, Wrangler, Timberland, plus une trentaine d’autres marques).

Puis les grands noms de l’électronique et de l’informatique : Apple, Google, HP, Microsoft, de l’énergie, General Electric (qui se souvient encore du rachat d’Alstom en 2014 ?), et enfin du constructeur automobile General Motors.

Aux USA, le patron de GMWilliam Knudsen était un admirateur d’Hitler, le qualifiant de « miracle du XXe siècle », car depuis l’arrivée au pouvoir du Führer, la filiale allemande de General Motors- Opel - était devenue extrêmement rentable. En 1939, grâce aux commandes de la Wehrmacht, sa valeur avait plus que doublé par rapport à l’investissement initial en 1929.

"Ces firmes qui roulaient pour Hitler"

William S. Knudsen

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Zone Europe :

Nous passerons rapidement sur la Suède (Electrolux), la Finlande (Nokia), l’Italie (Fila et Zegna), l’Espagne (Zara) et même la France (Alstom et Cerruti 1881), non pour minimiser leur responsabilité pleine et entière quant au choix de fabriquer , -ou laisser produire « à l’insu de leur plein gré » ,des « fournisseurs chinois non respectueux de la charte éthique pourtant dûment signée auprès de l’entreprise européenne » , dans les camps de travail Ouïghours tout, ou partie de leurs marchandises, pour augmenter leurs marges et le profit de leurs actionnaires.

Marchandises qui seront promotionnées demain à travers des spots publicitaires dégoulinants de RSE, de bienveillance, de durabilité, d’éthique, voire pour certaines marques, se retrouver ripolinées en vert, car c’est la couleur qu’il faut arborer aujourd’hui pour "profiter" -tout en étant dans l’air du temps- et maintenir ainsi ses parts de marchés.

L’analyse du graphique de la zone Europe, met en évidence un lauréat qui écrase tous ses concurrents -6 à 2- dans cette compétition mondiale « au moins-disant » salarial et social.

Ce lauréat, l’Allemagne- qui gagne-, avec 6 entreprises parmi lesquelles 5 d’entre elles sont incontestablement titulaires, de cette distinction historiquement irréfragable de « Docteurs ès KZ« (Konzentrationslager).

La sixième (Puma), rivale du frère Adidas, prêterait à sourire si cette « querelle d’allemand » dans la famille Dassler dont les frères ont tous deux rejoint le parti nazi avant la guerre, et fourni des chaussures au mouvement de la jeunesse hitlérienne ainsi qu’aux athlètes allemands lors des Jeux olympiques de 1936, n’avaient eux aussi employé des travailleurs forcés russes et français lorsque leur entreprise de chaussures se transforma en unité de production pour l’arme anti-char «Panzerschreck» ( « la frayeur des Panzers »).

Adidas, Puma, "Panzerschreck".

"Plus de trois millions de prisonniers de guerre, RussesUkrainiensKalmouks ou Ouzbeks, captifs des Allemands sont morts de maladie, de faim, de mauvais traitements ou ont été abattus". 2015. Joachim Gauck. Président allemand. 2012-2017

Mais revenons aux "Docteurs ès KZ" de l'extermination par le travail :

BMW :                        50 000 travailleurs esclavagisés.

MERCEDES :                40 000   travailleurs esclavagisés. 

VOLKSWAGEN :           20.000 travailleurs esclavagisés.

BOSCH :                       20.000 travailleurs esclavagisés.    

SIEMENS :                    80.000 à 100.000 travailleurs esclavagisés.

Nombre d’informations chiffrées sur ces entreprises proviennent de sources anglaises. Ou d’extraits de travaux d’historiens allemands. Car lorsque les entreprises ci-dessus publièrent elles-mêmes tardivement (années 2 000 et suivantes ) des « rapports » sur leur activité sous le nazisme, elles préfèrent quantifier ce nombre d’esclaves en « milliers de personnes », pour les plus impliquées.

 Evaluation volontairement vague et imprécise pour minorer tout d’abord leur degré d’implication dans la machine d’extermination par le travail ,Vernichtung durch Arbeit, car la moyenne de survie d’un travailleur forcé était d'environ 4 à 6 mois.

Mais aussi afin de minimiser ,pour BMW et Mercedes entre autres, les énormes profits tirés de cette exploitation. Enfin , pour n’avoir à indemniser ,dans les années 2000, et seulement sous la contrainte de l’opinion publique américaine et la menace de coûteux procès, qu’une infime partie de ces esclaves. Puisqu’en jouant « la montre biologique » ceux-ci n’étaient plus que 8 500 encore vivants en 1998 en ce qui concerne Siemens (80 à 100 000 esclaves), Siemens qui se targuait à cette date d’en avoir déjà dédommagé près de 2 000 quelques années auparavant.

Cette liste allemande détaillée des entreprises qui ont profité du travail forcé, ainsi que leur localisation et le nombre d’esclaves qui y étaient exploités illustre parfaitement - par les milliers de noms qui la composent - l’avertissement qui figure en encadré et en anglais sur la carte des camps de travail au temps de l’Allemagne nazie: Impossible de tous les représenter sur une carte.

Liste des milliers d'entreprises allemandes qui bénéficièrent du travail forcé. Noms, lieux, activité, nombre d'esclaves.

DW. Deutsche Welle . Chiffres.

Sur la base de cet article de DW (Deutsche Welle).

Il y eut 10 millions de travailleurs forcés.

Seuls 1,7 millions furent indemnisés.

Indemnisation reçue par chacun(e) pour leur esclavage forcé pendant plusieurs années : 2 352 €.

Le 12 Juin 2007 a été officiellement close « la Fondation Souvenir, Responsabilité et Avenir », ce fonds fédéral d’indemnisation des travailleurs forcés sous le nazisme. Constitué en 2000 par le gouvernement fédéral et 6 000 entreprises allemandes, il n’a toutefois entamé ses versements qu’une fois la garantie obtenue par l’Allemagne que les entreprises allemandes ne feraient pas l’objet d’autres poursuites.

“Tous les hommes doivent être nourris, logés et traités de façon à en obtenir le rendement maximum avec le minimum de frais” », ce leitmotiv de celui qui fut surnommé « le négrier de l’Europe » Fritz Sauckel fut adopté avec enthousiasme par des milliers d’entreprises allemandes.

Si Fritz Sauckel interrompit précocement son cursus scolaire, ce ne fut pas le cas de son bras droit Julius Ritter qui lui était Docteur en droit -spécialisé en droit du travail- et responsable SS chargé de superviser l’envoi de milliers de français au STO (service du travail obligatoire). Il fut abattu par les résistants du FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée), en 1943 à ParisFTP MOI

Lorsque certains travailleurs forcés allemands, ou d'autres nationalités, tentèrent de faire valoir, seuls, leurs droits à une indemnisation auprès des tribunaux en Allemagne contre leurs anciens « employeurs », ils se virent rétorquer par ces mêmes tribunaux que » les demandes d’arriérés de salaires sont prescrites en Allemagne au bout de deux ans ».

C’est sous la pression de plaintes collectives déposées aux USA que le gouvernement allemand mit en place en l’an 2 000 la « Fondation Souvenir, Responsabilité et Avenir ».

« Selon Christian Jansen, professeur d'histoire à l'Université de Bochum, les entreprises se sont longtemps retranchées derrière l'Etat, invoquant qu'elles n'avaient pas eu les mains libres durant la guerre. Dans les brochures publiées dans les années 80, les entreprises passaient sous silence leurs activités pendant la guerre.»

Après avoir faussement prétendu avoir eu les mains liées, alors qu’elles se sont enrichies sur le travail forcé des déportés, prisonniers de guerre, prisonniers politiques, prisonniers ethniques etc., en collaborant consciemment avec le régime nazi, oseront- elles prétendre demain que c’est « l’impitoyable compétition mondiale » qui leur imposait aujourd’hui cette délocalisation dans les camps de travail chinois?

Car n’étant plus autorisées, pour l’instant, à mettre en place en Europe, ces méthodes de travail qui rendent toujours plus libres les actionnaires. 

Ce que n'hésita pas à marteler le président -autrichien- du directoire de VolkswagenHubert Diess , en 2019, et ce, de façon tout à fait décomplexée, en répétant à de nombreuses reprises devant des centaines de cadres de Volkswagen « EBIT macht frei , EBIT macht frei…» lors de la réunion annuelle du groupe. L'acronyme anglais EBIT (Earnings before interest and taxes) correspondant au bénéfice d'une entreprise avant déduction des charges, des produits d'intérêt et des impôts.

Revenons maintenant sur le C.V de nos champions de l’exploitation, mais en relisant tout d'abord cette adresse des SS à leurs prisonniers dans les camps de concentration et d’extermination, relatée par Primo Levi, et qui illustre parfaitement ce » mutisme communicatif » qui s’est emparé de tous les allemands après la guerre, et en premier lieu des milliers d'entreprises qui tirèrent profit de cette main d'oeuvre esclavagisée:

De quelque façon que cette guerre finisse, nous l'avons déjà gagnée contre vous ; aucun d'entre vous ne restera pour porter témoignage, mais même si quelques-uns en réchappaient, le monde ne les croira pas. Peut-être y aura-t-il des soupçons, des discussions, des recherches faites par les historiens, mais il n'y aura pas de certitudes parce que nous détruirons les preuves en vous détruisant. Et même s'il devait subsister quelques preuves, et si quelques-uns d'entre vous devaient survivre, les gens diront que les faits que vous racontez sont trop monstrueux pour être-crus : ils diront que ce sont des exagérations de la propagande alliée, et ils nous croiront, nous qui nierons tout, et pas vous. L'histoire des Lager, c'est nous qui la dicterons".

Primo Levi « Les naufragés et les rescapés ».

VOLKSWAGEN :

Voulu par Hitler, la première usine fut financée grâce à l’argent et aux biens saisis aux syndicats allemands désormais interdits par les nazis.

Le succès de la Coccinelle ne doit rien à l’ingéniosité d’un Ferdinand Porsche allemand, mais à celle d’un ingénieur tchèque Hans Ledwinka. Porsche s’inspira -comme il l’avouera plus tard- de nombreux brevets Tatra pour développer la future Coccinelle.

Tatra V570 versus KDFWagen.

Un accord sera conclu après guerre en 1965, , entre Tatra et Volkswagen, qui versera 3 (trois) millions de marks en guise de compensation.

Mais l’histoire retiendra que la « KDF Wagen » (La force par la joie), qui ne fut jamais livrée aux 360.000 allemands qui mirent leurs économies dans ce projet, passera à la postérité après-guerre sous le nom de « Coccinelle » ou « Beetle » en étant vendue à plus de 20 millions d’exemplaires à travers le monde.

 Aussi les 3 millions de Marks en 1965 versés à Tatra en compensation du vol de ses brevets et de l’impossibilité de réagir suite à l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne, ne doivent être considérés que comme une simple aumône vu le succès de ce véhicule.

Tatra: la marque qui inspira Porsche. Blogauto

Bien que le constructeur allemand ait eu recours au travail forcé de prisonniers de guerre et de détenus de camps de concentration, notamment Auschwitz, et que Ferdinand Porsche et Anton Piëch furent détenus par les autorités françaises pendant deux ans, ils n'ont jamais été jugés et sont morts en hommes libres.

« Deux tiers des employés du constructeur automobile allemand étaient des travailleurs forcés. Parmi eux, il y avait plus de 1500 juifs, en majorité des femmes, et des milliers de prisonniers du camp de concentration d'Auschwitz, travailleurs forcés polonais et prisonniers de guerre soviétiques. Tous ont été réduits en esclavage à Wolfsburg pour la production d'équipements « jusqu'aux ultimes instants du conflit .Les prisonniers d'Auschwitz avaient été en partie désignés par l'entreprise Volkswagen elle-même".

Sous la dictature militaire brésilienne qui dura de 1964 à 1985, les services de sécurité de Volkswagen livrèrent à celle-ci les syndicalistes de l’entreprise.

Le président de l’époque de Volkswagen Brésil - Werner P. Schmidt – n’hésitait pas à déclarer dans une interview en 1972 au « Süddeutsche Zeitung » que la « fermeté » du régime brésilien était nécessaire au progrès : « “Bien sûr”, la police et les militaires torturent les prisonniers pour obtenir des informations importantes, bien sûr on ne fait même plus de procès aux subversifs politiques, on les tue immédiatement, mais une information objective doit ajouter à cela que sans fermeté, on n’irait pas de l’avant. Et on va de l’avant“. 

P 37/138 du rapport établi par Volkswagen en 2017 suite aux plaintes de syndicalistes torturés et emprisonnés .

Rapport de Volkswagen paru en 2017. Version allemande.

Rapport de Volkswagen 2017. Version anglaise. VW do Brasil in the Brazilian Military Dictatorship 1964-1985 A Historical Study. Christopher Kopper.

Quand Ford et Volkswagen livraient leurs ouvriers aux dictatures.

Nous ne reviendrons pas sur le "Dieselgate" en 2015 et "l’ingéniosité" de Volkswagen pour mettre au point des logiciels qui cette fois-ci pourraient « corrompre », non des politiciens ; mais des systèmes de contrôle des émissions de polluants, et grâce à ce tour de passe-passe vendre au monde entier des voitures propres. D'où ce logo Volskswalügen -mentir vert-.

 Tellement propres sur le papier que la plupart des états mirent en place des bonus écologiques, payés par tous les contribuables européens pour en acheter, -en exonérant bien évidemment les 800 000 d’entre eux qui meurent chaque année en Europe des effets de la pollution atmosphérique.

Si les trois juges français en charge de ce dossier se plaignent en 2018 de la non-coopération de la justice allemande ainsi que de celle de l’entreprise Volkswagen, cela ne pourra étonner que ceux qui ne veulent pas voir et admettre qu’une continuité historique gouverne cette entreprise ainsi que ses concurrentes BMW et Mercedes ; « Ebit macht frei ».

Conséquemment : tous les coups sont permis.

Sous le titre Volkswagen et ses travailleurs sous le Troisième Reich, deux historiens allemands, Hans Mommsen et Manfred Grieger, décrivent en un peu plus de mille pages, le rôle que joua Ferdinand Porsche, le patron de Volkswagen, dans l’exploitation des travailleurs forcés. "Outre le Führer lui-même, Porsche comptait parmi ses proches amis le Dr Robert Ley, patron du Front du travail (Arbeitsfront), le Reichsführer SS Heinrich Himmler, et Fritz Sauckel qui portait le titre pompeux de « plénipotentiaire général pour la mise au travail » (Generalbevollmachtigter für den Arbeitseinsatz)". 

1933-1945 . Hitler, vols de brevets au constructeur tchèque Tatra, financement avec l’argent volé aux syndicats allemands, esclaves prélevés à Auschwitz.

1945-2021.  Brésil (syndicalistes livrés à la dictature)1970. Dieselgate en 2015.

Tests de gaz d’échappement sur singes et humains en 2018.

« EBIT macht frei » patron de Volkswagen en Mars 2019.

Inauguration en Chine de l'usine Saic Volkwagen en Novembre 2019 par Hubert Driess . « Selon un communiqué de L’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM) cité par le quotidien bavarois, cet « accord de bon voisinage » prévoit notamment de dispenser « une formation patriotique » et « un entraînement militaire » aux employés de l’usine. A Wolfsburg, le siège du groupe, VW dément l’aspect militaire des formations, tout en restant évasif au sujet d’une éventuelle coopération avec la police ». Le Monde 29/11/2019.

Volkswagen embarrassé par son usine du Xinjiang. Le Monde.

Esclaves chez Audi au temps des nazis. Le Parisien. 08/06/2014.

BMW (Famille Quandt).

Très discrète famille, qui riche de 20 milliards d’€ en 2021, doit sa fortune à l’exploitation de plus de 50 000 travailleurs forcés dans ses usines Varta ou BMW, (un rescapé danois de cet enfer se souvenait avoir été accueilli par les SS avec ces paroles de bienvenue destinées à briser toute velléité de résistance :« Ici, on meurt en 6 mois au plus ».

Enrichie aussi grâce aux entreprises juives rachetées à vil prix après avoir fait emprisonner leurs propriétaires, et même certains de ses concurrents luxembourgeois qui avaient osé refuser de s’associer avec le beau-fils de Joseph Goebbels, alors « Wehrwirtschaftsführer » soit « champion de l’industrie de la défense » ; Günther Quandt.

Cette famille Quandt -fidèle donateur de la CDU- fit un don de près 700.000 €, au lendemain de la prestation de la Chancelière Merkel pour faire capoter des accords sur le point d’être ratifiés en Octobre 2013. Sous la pression de Berlin,le vote sur la réduction des rejets de CO2 des voitures- à 95 grammes par kilomètre- prévu pour 2020 fut repoussé à 2024 .

Selon des sources diplomatiques, cet accord aurait dû être entériné d’office lors du sommet européen, simple épilogue des nombreux mois de discussions et confrontations entre tous les partenaires.

Voir article : « Les battements d’ailes de Madame Merkel et l’effet papillon de ses décisions » 

"Les battements d'ailes de Madame Merkel et l'effet papillon de ses décisions".

 MERCEDES-BENZ :

Cette entreprise reconnut en 1986 avoir employé 40 000 travailleurs forcés dans des conditions épouvantables pendant la guerre qui lui permirent de générer d’importants profits.  En plus de sa relation très étroite avec Hitler, elle profita aussi d’un transfert d’image mutuel (robustesse, force, Führer) en transcendant propagande (politique) et publicité (économique) avec ses automobiles qui étaient de tous les déplacements . 

Un marketing mix radical où les 2 premiers P ( Product and Price) , n'ont pour variables d'ajustement que le nombre et la qualité des esclaves mis à disposition de l'entreprise, et où les 2 suivants (Promotion and Place) n'étaient assujettis qu'à la qualité des relations entretenues avec le pouvoir .

Edith Kiss.

Déportée en 1944 au camp de concentration de Ravensbrück, et soumise au travail forcé chez Daimler-Benz , elle réussit à s’échapper lors d’une "marche de la mort" .A travers ses peintures et sculptures elle voulut témoigner immédiatement , en réalisant en à peine 2 mois, ces créations nommées » Déportation ».

Les femmes du « camp extérieur du kz Ravensbrück » daimler-benz à genshagen. Le Patriote Résistant. Mensuel de la Fédération nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes.

La firme usa de mille mensonges pour blanchir après-guerre la direction de l’entreprise et préserver la renommée de la marque. Mais la crainte majeure, à l’instar des autres entreprises allemandes impliquées dans cette extermination par le travail fut - bien plus que la honte-, la crainte de se voir condamner à verser salaires , dommages et intérêts aux millions de victimes des nazis dont elles tirèrent profit.

"Que 10 000 femmes russes meurent d'épuisement en creusant un fossé antichar ne m'intéresse que dans la mesure où le fossé antichar pour l'Allemagne est terminé." Heinrich Himmler.

BOSCH:

Si le fondateur de cette entreprise , Robert Bosch, décédé en 1942 , est encore aujourd'hui considéré comme un entrepreneur progressiste , et même opposé au nazisme durant la seconde guerre mondiale, ainsi qu'un partisan déclaré de la paix avec la France durant le premier conflit, une étude de plus de 500 pages produite par les historiens allemands -Johannes Bähr et Paul Erker-, nous apprend qu'environ 60% de son chiffre d'affaires était réalisé avec la production d'armements lors de la première guerre mondiale.

Durant la seconde guerre mondiale ,Bosch eut recours à 20 000 travailleurs forcés, dont 1 200 prisonniers des camps de concentration. À la fin de 1944, la proportion de travailleurs forcés dans la main-d'œuvre était d'environ 33 % .Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1940, les deux tiers des ventes provenaient de commandes de la Wehrmacht

"On ne peut pas dire que les travailleurs forcés de Bosch s'en soient mieux tirés qu'ailleurs. Surtout dans les usines éloignées de Stuttgart, comme à Kleinmachnow près de Berlin ou à Langenbielau (Bielawa) en Silésie" . Par ailleurs les travailleurs forcés de l'Est n'étaient pas soumis au même "respect des normes" que les travailleurs forcés occidentaux.

  • La dernière phrase sur cette plaque commémorative d'une succursale de Bosch ,explique que les travailleuses forcées de différentes nationalités - mais principalement polonaises- furent envoyées de Kleinmachnow (banlieue de Berlin) à Sachsenhausen (banlieue de Francfort) . Soit environ 550 kms à pied pour cette "marche de la mort" en Avril 1945 pour fuir l'avancée soviétique sur Berlin.

Objectifs des évacuations des camps de concentration.

Mémorial et musée de Sachsenhausen

Marches de la mort.

SIEMENS:

Le dirigeant de cette entreprise participait aux côtés des autres 23 plus puissants patrons d'Allemagne à cette réunion du 20 Février 1933 durant laquelle Hermann Göring et Adolf Hitler (chancelier depuis un mois ) ,les exhortèrent à financer la campagne du parti nazi pour les législatives. Ils s’exécutèrent sans renâcler.

Et ne furent pas non plus saisis d'effroi lorsque Göring déclara que s'ils emportaient les élections , celles-ci seraient les dernières pour les dix prochaines années et même les cent prochaines.

Champion parmi les "Docteurs ès KZ" de notre liste avec environ 100.000 travailleurs forcés , Siemens puisait à la source sa main-d'oeuvre corvéable à merci . Et possédait même une usine au sein du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz .

Arbeitslager Bobrek. Subcamps-Auschwitz.

En ce qui concerne RavensbrückSiemens exploitait le travail forcé des détenues dans une usine qui fut construite juste en face du camp. Ce camp était destiné en premier lieu aux détenues politiques - opposantes politiques, communistes, ou résistantes polonaises, allemandes, françaises, prisonnières de guerre russe. Quelques prisonnières politiques françaises y furent emprisonnées (Geneviève de Gaulle-AnthoniozGermaine TillionMarie Claude Vaillant-Couturier, ou la secrétaire de Jean MoulinLaure Diebold , et bien d'autres.)

 Durant la Seconde Guerre mondiale l'entreprise Siemens située dans la ville de Graz en Autriche s'appelait Simmering Graz und Paucker A.G, elle employait les prisonniers de guerre français que le gouvernement de Vichy fournissait aux nazis pour le travail dans les usines, mais aussi des grecs, italiens, yougoslaves, néerlandais, polonais, russes, espagnols ou tchèques.

Lorsque Siemens poursuivit en justice en 1972, un satiriste allemand, F.C Delius qui avait publié une histoire fictive de cette entreprise sous la forme d'une publication officielle qui reprenait tous les codes de la communication d'entreprise pour mettre en avant fièrement toutes ses nombreuses réalisations, pour fêter les 125 ans de celle-ci, il fallut près d' un mois pour que Siemens réagisse à la publication de ce livre .

Car au milieu des très nombreux "accomplishements " et réalisations qui faisaient la fierté de la célèbre entreprise dans son secteur d'activité, équipements et composants électriques à l'époque, l'auteur glissa dans les lignes de ce rapport supposément officiel ; le traitement des travailleurs esclaves par Siemens dans les différents camps de concentration .

Siemens intenta une action en justice afin de faire supprimer les commentaires moqueurs ( mais factuels) sur la culpabilité des entreprises sous le nazisme.

Après trois ans de querelles juridiques, qui permirent entre autres de mettre en lumière le rôle des entreprises allemandes sous le nazisme et d'initier un débat (nous sommes en 1972) dans la communauté littéraire sur le rôle de la satire dans une société démocratique, l'auteur, malgré appels et témoignages fut condamné à ce que les passages controversés soient noircis dans les futures éditions de son livre.

La cour lui reprocha même l'origine des preuves de ses accusations qui trouvaient leurs sources dans des revues communistes.

Littérature, vérité historique et justice ne font pas souvent bon ménage. Mais en 2011 le prix Georg Büchner, la plus haute distinction littéraire en Allemagne, fut attribué à cet auteur pour récompenser entre autres "ses textes politiquement alertes, résistants aux idéologies, et dont l'art narratif souverain réussit à créer une acuité parfois satirique avec une sensibilité philanthropique".

Prix de l'Académie allemande à F.C Delius.

Rappelons qu'une étude parue en 2016 , démontrait que sur 170 personnes qui, entre 1949 et le début des années 1970, ont occupé des postes de direction au sein du ministère de la justice, 90 ont appartenu au NSDAP, a indiqué sur la radio publique Deutschlandfunk l'ex-ministre de la Justice Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, qui a initié ce rapport en 2012.

80 % des cadres du ministère de la Justice allemande d'après-guerre ont appartenu au NSDAP, voire aux milices SA jusque dans les années 1970. Le Point. Octobre 2016.

"Tout doit changer pour que rien ne change".

Qui peut encore s'étonner à la lecture de tels CV, que ces "Docteurs ès KZ" soient aujourd'hui des donneurs d'ordres (comme l'on dit) dans les camps de travail chinois où sont exploités des Ouïghours ?

Persée. Motivations, contraintes et marges de manœuvre des entreprises allemandes dans l'emploi de travailleurs forcés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Comment Raphaël Glucksmann peut-il un instant espérer qu'une pétition remise à Emmanuel Macron et à Ursula von der Leyen puisse aboutir ? Surtout..

Quand cette même Ursula von der Leyen aujourd'hui présidente de la commission européenne , déclarait en 2013, alors qu'elle était ministre du travail et face à l'afflux de jeunes diplômés grecs, espagnols, portugais, italiens que c'était "une chance énorme, cette nouvelle vague d’immigrés qui est plus jeune et mieux formée". Tout en ayant bien conscience, car au cœur du pouvoir, que ces jeunes diplômés quittaient leur pays mis à genoux par la crise bancaire et économique de 2008 (crise initiée par les "errements récurrents "des banques allemandes, françaises, anglaises et hollandaises qui firent payer les populations du Sud de l'Europe pour éviter leur propre faillite). Voir résumé de l'analyse sur 700 pages de l'historien britannique Adam Tooze.

"Crashed": Comment une décennie de crise financière a changé le monde.

Et qui n'hésitait pas à renchérir patriotiquement en invoquant le devoir national:

"Garantir à l’économie allemande la présence des ingénieurs, cadres et techniciens dont elle a besoin « est un devoir national pour maintenir notre bien-être et nos standards sociaux », conclut Ursula von der Leyen."C’est une mission impossible sans l’immigration".

Ce qui amenait le magazine "Der Spiegel" à titrer en 2013 ":

"La jeune élite européenne au service de l'industrie allemande".

Un titre qui objective pleinement l'expression allemande "Schadenfreude" ou " joie maligne", cette réjouissance provoquée par le malheur des autres, que l'interview d'Ursula von der Leyen en 2013 peine à dissimuler.

Pour résumer, favoriser l'appauvrissement des populations semble être la voie royale pour l'asservissement de celles-ci, de leur pays, et s'assurer de l'allégeance de leurs dirigeants.

L’Allemagne profite de l'émigration des Européens du Sud. France 24.

Et ce n'est pas le frère de Madame Ursula von der Leyen, Donatus Albrecht , qui préside la société allemande d'investissement Aurelius depuis 2018, société dont il est membre du conseil d'administration depuis 2005, et qui est portraiturée comme "un fonds vautour" par l'ensemble de la presse économique française, suite notamment "au suicide organisé "des entreprises: Office dépôtQuelleIsochemPrisme, qui va inciter sa sœur à prendre en compte une pétition en faveur de travailleurs ouïghours esclavagisés en Chine.

"Aurelius a fait disparaître du capital et remonter vers le fonds vautour, par différentes techniques juridico-financières, au minimum 98 millions d'euros de la filiale opérationnelle française" dénoncent les syndicats sur France 3.

Un fonds vautour a suicidé Office Dépôt. Capital. Février 2021.

France 3. Office Dépôt victime d'un fonds vautour.

Bien que les Ouïghours soient esclavagisés pour une grande partie d'entre eux par les fleurons de l'industrie allemande, l'Allemagne ne se fâchera pas avec la Chine, son premier partenaire commercial avec ses presque 100 milliards d'€ d'exportation annuelle vers ce pays. Même si nous sommes à un moment de bascule où les partenaires sont en train de devenir concurrents notamment dans le domaine de l'innovation, l'industrie mécanique, les machines outils, la robotique ,l'automobile, le ferroviaire ou la construction navale.

Pour Volkswagen (38 % des véhicules vendus), Mercedes-Benz (29 %) et BMW (28 %), le marché chinois est de loin le plus important de tous.

"« Vingt-cinq millions de personnes dans le monde sont menacées de travail forcé ou y sont contraintes » Ursula von der Leyen.

Le 15/09/2021, la présidente de la commission européenne prit cependant bien soin de ne pas citer la Chine ni les Ouïghours, pas plus que les "Docteurs ès KZ" allemands qui officient là-bas en toute connaissance de cause.

Que Raphaël Glucksmann surinterprète les déclarations de la Présidente de la Commission Européenne afin de motiver un peu plus tous ceux qu'il arrive à mobiliser pour cette cause peut s'entendre, mais soyons réalistes; le pouvoir chinois est aujourd'hui le plus puissant et le plus coercitif de tous les états dans le monde. Y accoler l'étiquette communiste pour effrayer le "pékin moyen", c'est simplement vouloir ignorer que l'état chinois s'est constitué en 200 avant J-C , et qu'il dictait déjà les termes du fonctionnement social.

 « l’individu doit sacrifier à l’État sa pensée, son travail, et même sa vie si le souverain l’exige, sans considération de ses désirs personnels ou de son bonheur » (H.G. Creel. Sinologue à l'université de Chicago. ("De la pensée chinoise de Confucius à Mao-Tse Toung").

Et relire aujourd'hui le livre de Simon Leys paru en 1971 "Les habits neufs du Président Mao", permet de mieux appréhender cette Chine d'aujourdh'ui à laquelle nous avons sciemment -nous, les occidentaux-, fait rater le coche d'une démocratisation si ce n'est provoquer chez eux un ressentiment éternel lié à certaines humiliations.

« De génération en génération, l’Occident a systématiquement ignoré les forces révolutionnaires qui se manifestaient en Chine, préférant à chaque fois soutenir l’ordre pourri contre lequel ces forces s’insurgeaient. ». Il présente plusieurs situations montrant que le monde occidental exprima son hostilité aux mouvements contestataires chinois entre le milieu du XIXème siècle jusqu’au début des années 1970. À partir de cette date, Mao Zedong ayant révélé « sa nature essentiellement archaïque et réactionnaire », ils le vénérèrent.

Simon Leys. L'homme qui fit tomber Mao de son piédestal. Le Point.

Pour mémoire au 19ème siècle , l'Angleterre déclencha deux guerres contre la Chine pour lui vendre son opium qu'elle produisait en Inde. Ces guerres de l'opium poursuivaient un but politique: affaiblir la Chine et y imposer le libre échange. La France participa à la seconde durant 4 ans. A cette époque, le pays ne comptait que 400 millions d'habitants qui vivaient en autarcie quasi complète , et ne recherchaient ni n'avaient besoin des produits européens.

Les guerres de l'opium. L'histoire.

Les trop nombreux "Docteurs ès KZ" allemands et japonais qui s'accomodent fort bien aujourd'hui de l'exploitation des ouïghours sont les alliés objectifs et sans scrupules d'un système de "vice sans fin" qui tourne depuis longtemps en broyant les plus faibles - même en temps de paix relative- et qu'il nous faut pourtant nommer par son nom. Quand bien même, pour certains cela ressemble encore à des gros mots difficiles à prononcer : Capitalisme , impérialisme de la marchandise et réification des êtres humains.

C'est précisément sa faculté à se parer de n'importe quelle couleur que le rouge chinois lui sied tout autant que le brun le plus saignant du troisième Reich allemand, et qu'il peut déjà s'accommoder du vert ou demain se déclarer responsable comme le souhaite le président Macron. La roue chromatique calée sur les nécessités et les réticences de l'époque désignera la juste nuance de couleur dont celle-ci devra s'accomoder .

Le président turc, qui était autrefois l'un des seuls dirigeants à dénoncer le traitement des musulmans par Pékin, allant jusqu'à l'accuser en 2009 de "génocide", est aujourd'hui muet sur cette question. Investissements chinois et vaccins contre la Covid-19 obligent.

"Depuis 2019, ce sont 3.000 Ouïghours qui ont quitté la Turquie, redoutant une dégradation de leur situation dans ce pays depuis la signature d'un traité d'extradition avec la Chine. Mais Ankara est déjà accusé d'expulser des Ouïghours de façon détournée, en les envoyant vers des pays tiers, comme le Tadjikistan, d'où ils sont ensuite emmenés en Chine". Le Point.

Turquie, refuge de moins en moins sûr pour les ouïghours. Le Point

Hugo Boss assume finalement utiliser du coton du Xinjiang.

En un peu moins de deux mois et suite à un boycott de la marque orchestrée par le pouvoir chinois, Hugo Boss a fait marche arrière et assume finalement le fait d'utiliser du coton du Xinjang.

Cette marque contre laquelle une plainte vient d'être déposée pour "complicité de crimes contre l'humanité" mérite que l'on revisite à l'instar des autres "Docteurs ès KZ" son passé.

En septembre 2020, la marque allemande avait déclaré à NBC News que ses fournisseurs étaient tenus de prouver qu'ils ne s'approvisionnaient pas en coton du Xinjiang. Mais le 24 mars 2021 , Hugo Boss a semblé inverser sa position, affirmant à ses clients chinois qu'il utilise bien du coton du Xinjiang dans ses vêtements et ne prévoit pas de s'arrêter.

La Chine représente 10% des ventes d'Hugo Boss.

Hugo Boss Under Fire From Chinese Stars Over Xinjiang Pledge. Bloomberg Mars 2021

“La caractéristique vestimentaire du con consiste en un besoin irrésistible de s'habiller comme tout le monde.”

Pierre Desproges.

Logo de l'entreprise en 1938. Rein arisch! signifie pur aryen!.

Après avoir obtenu son brevet de pur aryen , l'entreprise fait figurer ce titre sur ses affiches publicitaires . Lorsque les nazis arrivèrent au pouvoir en 1933 les Brenninkmeijers, de nationalité hollandaise mais d'origine allemande, catholiques dans un pays à majorité protestante mirent en avant auprès de Göring qu'ils n'avaient jamais employé de juifs, que leur entreprise était même la première à avoir entamé la prépondérance des juifs sur l'industrie textile, tout en offrant des tableaux au boucher Göring pour se concilier ses bonnes grâces, puis profitant de l'aryanisation des commerces, ont racheté à vil prix les entrepôts ou magasins de textile qui appartenaient à des juifs, et dont les propriétaires devaient fuir.

C&A . L'avantage concurrentiel sous le nazisme.

Chez C&A , tout comme chez Volkswagen , avec les déclarations d'Hubert Driess sur "l'EBIT macht frei" en 2019 , nous pourrions être amenés à penser qu'une variante non encore répertoriée de " xénoglossie troisième Reich" s'empare aujourd'hui de ces entreprises qui bâtirent leur fortune grâce à celui-ci, et qu'inconsciemment elles se doivent de lui rendre encore hommage même au 21ème siècle.

En Octobre 2018, la nouvelle ligne de produits pour enfants C&A comprend un pull qui rappelle fortement la mode néo-nazie. Le vêtement avec l'inscription "Division" en écriture gothique rappelle beaucoup les vêtements populaires chez les néo-nazis. Le porte-parole de la société C&AThorsten Rolfes, a déclaré au Westfalen Post : "Malheureusement, nous n'étions pas au courant de la similitude du lettrage".

 Qui peut sérieusement croire qu'une entreprise présente dans 21 pays européens avec 1 575 magasins rien qu'en Europe et 35 000 collaborateurs, n'eut personne depuis le bureau de design, le choix des matières, les divers essais de coloris, la mise en fabrication et la mise sur le marché pour remarquer cette "inconvenante similitude"?

Pour le patron de Volkswagen, la similitude était tellement "hénaurme" comme aurait dit Gustave Flaubert, qu'il n'eut d'autre choix que de s'excuser dès le lendemain.

Soulignons aussi, que son slogan cryptique pour galvaniser les cadres de l'entreprise fut prononcé en Mars 2019, et qu'il avait signé le livre d'or d'Auschwitz en Novembre 2018.

Cairn. Revue d'histoire. L’« aryanisation » économique et la spoliation pendant la Shoah. Jean-Marc Dreyfus.

"Rends manifeste tout ce que tu as vu ;

et tu n’as qu’à laisser gratter où est la gale.

Car si ton propos doit être désagréable

d’abord au goût, il se montrera ensuite,

une fois digéré, un aliment vital.

Chant XVII. Dante.

De l'obscène relativisation de l'extermination à travers un slogan (VW), à la négation brute mais enjouée d'une héritière, de la réalité de ces crimes. (Bahlsen) .

BAHLSEN.

"Je suis une capitaliste. Je possède un quart de Bahlsen, je veux gagner de l'argent et m'acheter avec mes dividendes des yachts et autres choses de ce genre!"

"Tout cela s'est passé avant mon époque et nous avons payé les travailleurs forcés comme les Allemands, nous les avons bien traités", a déclaré Verena Bahlsen au quotidien Bild avant d'ajouter: "Bahlsen n'a rien à se reprocher". Mai 2019.

Les travailleurs forcés sous Hitler " bien traités " par Bahlsen selon l'héritière du géant des biscuits. Cercle Jean Moulin

« Je schlechter es den Leuten geht, desto besser geht es uns »

Plus le monde va mal mieux nous nous portons.

Ce motto pour l'une d'entre elles, est à la hauteur de l'exploitation sans vergogne des salariés dans ces deux entreprises qui, avec un maillage serré de l'Europe ont entrepris de nourrir les populations appauvries du continent. Nous parlons des entreprises Lidl et Aldi dont les spots publicitaires finiront par convaincre , par saturation , les jeunes consommateurs, que, leurs enseignes sont à l'origine de l'éthique et même de l'alimentation biologique, sans oublier la protection de la planète et la défense économique de leurs clients ou de leurs fournisseurs.

Si le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains (ECCHR), une ONG allemande , vient de les assigner ce 6/09/2021 pour «Complicité présumée de crimes contre l’humanité», en compagnie de C&A et Hugo Boss (deux Docteurs ès KZ), devant un tribunal allemand , pour participation à l'esclavage des Ouïghours , cela n'étonnera que ceux qui ont manqué les multiples épisodes relatant leur grande bienveillance tant en Allemagne, qu'en France vis à vis de leurs employés (espionnés avec des caméras clandestines , par des détectives, des enregistrements audios) et auxquels il est imposé une flexibilité qui brisera bon nombre d'entre eux.

Harcèlement.Licenciements abusifs. Le management chez LIDL pointé du doigt. Capital. 27/09/2021

"J'avais pour mission de signaler toute particularité."Espion pour Aldi pendant 15 ans auprès de 300 magasins.RTS.CH

Ces pratiques, bien que régulièrement dénoncées dans la presse ou à la télévision , tant en France qu'en Allemagne ou en Suisse, ne semblent pas avoir disparues comme en témoigne cet article récent de Ouest-France sur la démission du directeur régional suite au suicide d'une salariée, et à une information judiciaire ouverte pour harcèlement et discrimination syndicale.

Bretagne. Démission du directeur régional de Lidl . Ouest-France . 02/10/2021

Qui se souvient encore du goût amer d'un point de vue sanitaire et social des bananes ou des ananas de chez Lidl produits au Costa-Rica et en Equateur par des ouvrières et ouvriers agricoles qui ne captant que 4% du prix de ces produits , contre 41% pour l'enseigne doivent , de plus, manipuler des pesticides interdits en Europe, sans aucune protection.

Le slogan maison: "le vrai prix des bonnes choses" enrichi du label "Rainforest" permet d'abuser les consommateurs qui achètent sans le savoir des produits qui, contrôlés à 100% par Lidl (certaines plantations ne fournissent que Lidl), n'ont pourtant rien d'éthique , de social, de durable ou la moindre garantie au niveau sanitaire .

"Travail forcé, pesticides et pression, la face cachée des produits durables chez Lidl" La Relève et la Peste.

Le propriétaire de Lidl, -Dieter Schwarz- est la plus grosse fortune d'Allemagne avec 41,8 milliards d'€ en 2020.

Comme quoi, les pauvres peuvent rapporter beaucoup d'argent ; à condition qu'ils soient nombreux , qu'ils soient contrôlés et soumis sur l'ensemble du cycle de production, de transformation , de distribution et enfin de consommation.

De l'Equateur au Costa Rica, en passant par le Xinjiang pour les ouïghours , mais avec 2 000 autres entreprise basées en Chine ou au Bangladesh pour le textile et le bricolage pour ses marques propres , Lidl a publié en 2020 "dans un souci de transparence " les noms et adresses de ses fournisseurs.

Nul doute que le consommateur européen , même très curieux , ira vérifier quoi que ce soit chez ces fournisseurs asiatiques durant ses vacances grâce à l'argent économisé en achetant chez Lidl tout au long de l'année.

"La fabrique de l'ignorance". Arte

Ce frémissement de "transparence" médiatisé , permet d'après le recensement effectué par le magazine professionnel LSA( Libre Service Actualité) , de constater que lorsqu'un consommateur achète des produits alimentaires en Allemagne , il y en a 563 qui sont allemands, 87 qui sont italiens et seulement 73 français.

"En Allemagne Lidl publie la liste de ses 3000 fabricants de marques propres". LSA.2020

Lidl France a mis en ligne en Mars 2021,les adresses de ses fournisseurs non-alimentaires sur son site.

"VERS LA TRANSPARENCE DES CHAÎNES D'APPROVISIONNEMENT". LIDL

Ce sont les listes de 2020 déjà publiées en Allemagne, mais qui ne précisent toujours pas ce qui est façonné dans "ces ateliers". Ce listing de noms et adresses d'entreprises , sans téléphones ni sites internet, parcourt l'ensemble des pays réputés pour ce "moins disant social" tant recherché pour habiller et distraire les pauvres de nos pays riches. Bangladesh, Cambodge, Inde, Chine, Birmanie, Pakistan, Sri Lanka et Vietnam.

Pauvres qui vont se transmuer - dès leur plus jeune âge- et à moindre coût pour l'enseigne , en panneaux publicitaires "Lidl" avec les sneakers de la marque, les tongs, serviettes de plage , matelas pneumatiques, bouées gonflables et T-Shirt " Je peux pas , j'ai Lidl".

Heureusement qu'Aldi est dans le rétroviseur du champion .

Face à cette compétition mondiale qui entraîne dans une chorée sans fin l'ensemble des humains vers toujours plus d'ustensilité et de permutabilité fluctuante - vie des plus pauvres consommée par des moins pauvres consommant encore -, où la croissance d'aujourd’hui est en fait une excroissance, une prolifération de choses éphémères qui détruit l’organisme social et la planète , que pouvons nous faire de plus lorsqu'après avoir actionné tous les signaux d'alarmes .....le train ne ralentit pas ..

Dans leurs différents avec les entreprises japonaises qui refusaient d'envisager le moindre dédommagement aux travailleurs forcés coréens, des associations ont mis en place un site internet qui permettait d'offrir une alternative coréenne à tous les produits japonais. Avec succès..

La mise en place d'un modèle d'application comme "Yuka" "qui scanne votre alimentation", transposée à l'histoire et aux pratiques sociales des marques, en offrant des alternatives, sous le contrôle permanent des consommateurs pourrait amener rapidement celles-ci à modifier ou abandonner leurs pratiques mortifères . Bien plus sûrement qu'une pétition lue par le stagiaire de la secrétaire du sous-ministre en charge des droits humains, ou celui de l'écologie, ou même de la commission européenne.

Diverses pétitions signées pour mettre un terme à l'esclavage des Ouïghours totalisent un peu plus de 3 millions de signatures. Si 10 % de ces signataires s'attellent à un projet de site pour "référencer" l'ensemble des marques qu'il faut boycotter sur ce sujet mais aussi sur d'autres thématiques comme le crime d'écocide dont la définition juridique internationale est actuellement débattue, alors peut-être que les choses changeront..

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