Selon Alexandra Lamy, le nom du magistrat est Olivier Bailly
Certainement pas prête à garder sa langue dans sa poche lorsqu'il s'agit d'injustices, Alexandra Lamy a dénoncé la condamnation d'Olivier Bailly, ancien juge pour enfants, qui a proposé à des inconnus de violer sa fille de 12 ans.
Cette affaire, que l'on peine à imaginer tant elle atteint des degrés d'horreur impensables, est celle qui a mis en cause, puis condamné, en mars dernier, un juge des enfants, Olivier Bailly, pour « instigation, non suivie d'effets, à commettre des violences sexuelles » sur sa propre fille, alors âgée de 12 ans…
https://www.public.fr/alexandra-lamy-une-mere-face-a-l-horreur
Intitulé exact de la fonction
L'homme de 55 ans, anciennement chargé du pôle des affaires familiales
L’ancien vice-président du tribunal judiciaire de Dijon
ancien vice-président du tribunal judiciaire de Dijon - où il coordonnait le pôle des affaires familiales
Caractérisation des faits
Il écrivait sur le site : "Tu vas la forcer". Il leur suggérait qu'elle soit "humiliée", qu'ils urinent sur elle, qu'ils s'y prennent à "plusieurs", voire qu'ils la mettent dans "un réseau de pédos""
[…]
"instigation, non suivie d'effet, à commettre des violences sexuelles"
En octobre 2019, l'utilisateur d'un site libertin signale qu'un homme diffuse des photos de sa fille de 12 ans. Elle est en maillot de bain, dans des positions suggestives, et, parfois, le visage entièrement visible.
L’affaire a démarré en octobre 2019, lorsqu’un utilisateur d’un site de rencontre libertin signale un message posté par un homme proposant des relations sexuelles avec son épouse, mais aussi avec sa fille de 12 ans. Le message était accompagné de photos de l’adolescente en maillot de bain.
Finalement, les échanges entre le père et ses contacts resteront uniquement virtuels. Il ne donne pas suite aux enquêteurs quand ceux-ci demandent s'il est partant pour des rencontres plus concrètes. Interrogée, sa fille dit n'avoir jamais subi d'agressions sexuelles (ce qu'a confirmé l'examen gynécologique), ni n’avoir jamais vu ou participé aux relations sexuelles de ses parents, contrairement à ce que son père avançait lors de ses discussions sur internet.
Photos suggestives de sa fille et fichiers pedoporno
les enquêteurs ont toutefois retrouvé au domicile familiale des photos prises de la jeune fille en petite tenue, ainsi que des dizaines d'images à connotation pédopornographiques.
Pour sa part, sa fille avait confirmé "n’avoir subi aucune atteinte sexuelle, bien que les enquêteurs avaient retrouvé à leur domicile familial, des photos prises de la jeune fille en petite tenue, ainsi que des dizaines d’images à connotation pédopornographiques"
Il sera retrouvé dans un de ses serveurs des images de sa fille qui, si elles ne constituent pas des fichiers pédopornographiques, sont suffisamment suggestives.
des photos de sa fille de 12 ans. Elle est en maillot de bain, dans des positions suggestives
Cependant, aucun contenu à caractère pédopornographique n'a été retrouvé.
L’exploitation de ses téléphones a permis la découverte de dizaines de photos pédopornographiques.
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Olivier B. avait bien proposé des rendez-vous avec sa fille à l’un des partenaires sexuels que lui et son épouse fréquentaient régulièrement dans le cadre de relations échangistes. Mais ils n’aboutissent pas en raison du confinement. Pour Etienne Manteaux, « il y avait un risque objectif de passage à l’acte ».
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Sabrina Himeur, de La Voix de l'enfant, qui regrette d’autre part qu’Olivier B. ne soit pas jugé pour la détention des images.
Ne s’est pas rendu à son procès, trop malade psychologiquement
Le procès d'Olivier B., 56 ans et adepte de relations «libertines», avait été renvoyé le 12 janvier après que son avocate, Me Pauline Neveu, avait produit un certificat médical attestant d'un «état de santé très précaire sur le plan psychologique, (...) incompatible avec une comparution».
« On a fait une nouvelle demande d’expertise car nous avons été grandement étonnés » par cette absence, nous indique Sabrina Himeur
Olivier B., jugé en son absence le 18 février à Besançon
Dans le détail, le magistrat expérimenté de 56 ans, qui ne s'était pas présenté au tribunal lors de son procès en première instant
d’un « état de santé très précaire sur le plan psychologique », « incompatible avec une comparution ».
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On a fait une nouvelle demande d’expertise car nous avons été grandement étonnés » par cette absence, nous indique Sabrina Himeur, de La Voix de l'enfant
Radiation
Si, depuis juillet 2019, le cinquantenaire a été radié des cadres de la magistrature et est interdit d’exercer sa profession de juge
Premiere condamnation
18 févr. 2022 — Besançon : un an de prison ferme requis à l'encontre de l'ancien magistrat dijonnais qui proposait sa fille de 12 ans sur un site libertin.
Allegement de peine
Sa peine a été ramenée à deux ans de prison avec sursis.
Vendredi 11 mars 2022, le tribunal correctionnel de Besançon avait jugé un magistrat dijonnais. Celui-ci était soupçonné d'avoir proposé sa fille âgée de 12 ans à des individus sur internet, pour avoir des relations sexuelles avec elle
Raison de l'allegement de peine
Dans son arrêt rendu jeudi, la cour d'appel l'a reconnu coupable de ce premier chef, mais l'a relaxé pour les faits d'"instigation à commettre un viol et une agression sexuelle sur mineur non suivie d'effet" en raison d'un problème de qualification pénale.
A pu réintégrer le domicile familial
il purgera la "partie ferme de l'emprisonnement sous la forme d'une détention à domicile sous surveillance électronique, dont les modalités seront fixées par le juge de l'application des peines", rappelait Le Monde.
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"Interdit d'exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des mineurs pendant dix ans, le magistrat, qui réside toujours au domicile familial, devra verser à sa fille 5 000 euros de dommages et intérêts",
L'ancien magistrat pourra effectuer la partie ferme de sa peine sous surveillance électronique à son domicile, où il vit toujours avec sa famille. Il sera aussi inscrit au fichier des délinquants sexuels.
Olivier B. est mis en examen le 5 juin 2020 et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer toute profession en lien avec des mineurs. Il est ensuite retourné vivre avec son épouse et ses enfants. Une situation que Sabrina Himeur, responsable du service juridique de La Voix de l’enfant, l’une des cinq associations parties civiles, juge « problématique ». Un administrateur ad hoc – à savoir l’aide sociale à l’enfance – a été désigné pour représenter les intérêts de la fille du suspect.
Aucun regret
“Je ne me sens vraiment pas indigne de ce métier, que j’aime. Je pense avoir été utile et je pense encore pouvoir l’être un jour”, a déclaré Olivier B, visiblement affecté. “Si vous me révoquez, c’est aussi l’avenir (de mes trois enfants) que vous révoquez”, a-t-il lancé au Conseil.
Aucune enquête menée sur les personnes à qui cette fille a été proposé
Dans ce dossier, Mediapart précise qu’aucun interlocuteur d’Olivier B. n’a été inquiété. Aucun de ces hommes ne sera mis en cause durant la procédure. «Une occasion manquée», regrette l’avocate de l’assoc. Agir contre la prostitution des enfants.
https://www.mediapart.fr/journal/france/160222/un-magistrat-juge-pour-avoir-propose-des-inconnus-de-violer-sa-fille (pas d'acces libre)
Situation familiale
Également magistrate, son épouse avait été mise hors de cause dès l'issue de sa garde à vue.
Père de trois enfants, âgé de 56 ans
Sa fille dit ne pas avoir subit de viol
Si sa fille a confirmé n'avoir subi aucune atteinte sexuelle
sa fille dit n'avoir jamais subi d'agressions sexuelles (ce qu'a confirmé l'examen gynécologique), ni n’avoir jamais vu ou participé aux relations sexuelles de ses parents, contrairement à ce que son père avançait lors de ses discussions sur internet.
Paroles et nom du procureur
Mais selon lui, il ne s’agissait que de « fantasmes qu’il n’aurait jamais concrétisés », avait indiqué le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, lors d’une conférence de presse, précisant que « l’enquête n’a montré aucun passage à l’acte ».
Defense de son avocate, PTSD
Son avocate, Me Pauline Neveu – que 20 Minutes n’est pas parvenu à joindre
Elle a longuement mis en avant un vieux "traumatisme" lié à l’affaire Bodein,alias "Pierrot le fou", condamné à la perpétuité pour trois meurtres sauvages et deux viols en 2004. "Hanté" par l’image d’une jeune victime de Pierre Bodein, Olivier B. a "développé de nombreuses phobies, typiques d’un stress post-traumatique", a soutenu Me Neveu. "Quand on est malade, ce n’est pas de sa faute. (...) Je vous demande donc de dire qu’il n’y a pas lieu à sanction disciplinaire", a-t-elle plaidé.