Pierre BOURDIEU écrit en substance : le champ politique est un microcosme. Il se vit et se pense comme un monde FERME, une arène de spécialistes et de professionnels de la politique. Il se vit comme un monde AUTONOME, c'est à dire, qui a ses propres règles de fonctionnement, ne dépendant pas du reste de la société ( cf "Propos sur le champ politique", éditions PUL, 1999).
Ce phénomène de fermeture du champ politique est encore renforcé par les média : les journalistes connaissent mieux ce qui se passe dans le microcosme politique, entre tel ou tel porte parole, que les problèmes de fond comme la pauvreté et le chômage. En l'espèce, afin de parler des municipales sur Paris, un journal comme LIBERATION met en scène un champ politique totalement fermé :
1°)- Samedi 31 août, le responsable PS de la fédération parisienne affirme que "les négociations PC/PS sont sur le point d'aboutir"(sic).
2°)- Lundi 02 septembre, Pierre LAURENT affirme : " je ne suis au garde à vous de personne", titre de l'article.
3°)- Mardi 03 septembre, JLM prend position pour des listes autonomes, "contre une alliance du PS et ses avatars".
C'est le règne de "la petite phrase" sensée faire "avancer le débat politique": un leurre. Le lecteur de LIBE imagine une arène politique, avec une lutte, une confrontation entre professionnels de la politique, point barre : jamais, dans LIBERATION, il n'est fait référence au fait que ce sont les militants PC de base, qui, avec leur vote, vont avoir le dernier mot.
En réalité, et comme l'explique Pierre BOURDIEU, "le champ politique ne S'AUTONOMISE JAMAIS. Il est sans cesse référé à sa clientèle, aux laïcs, et ce sont les laïcs qui ont en quelque sorte LE DERNIER MOT dans les luttes entre clercs !!!"
L'électorat a le dernier mot. Mais aussi le militant de base. Aujourd'hui, on voit aussi que les cadres politiques s'autonomisent des militants de base, juste bons, hélas, à ratifier des choix décidés ailleurs, comme au Parti Socialiste. C'est là où le militant godillot atteint sa caricature la plus poussée ! Heureusement, le fonctionnement du Parti communiste est très différent, puisque ce sont les militants qui emportent la décision !
La vision de LIBE est donc totalement truquée, erronée, menteuse ! Totalement myope aux vrais tenants de la décision (faire ou non alliance avec le PS). Il y en a deux : en premier lieu, LES MILITANTS, qui vont de prononcer mi-octobre, pour la situation parisienne. Qui vont dire "oui" ou "non" en fonction de leurs intérêts propres. Il y a fort à parier qu'une alliance du PC avec le PS à Paris, PC obligé de siéger avec CAP 21 de LEPAGE, va faire grincer bien des dents !!! Provoquer bien des débats, des interrogations !!! Par ailleurs, ce sont LES ELECTEURS, qui, par leur vote des premier et second tour aux scrutin municipal, vont ratifier ou non cette "unité de la gauche", voire très au delà, tellement VOULUE par les solfériniens : mais ces derniers ne sont, en aucun cas, les maîtres de cette décision...
PS: JLM parle "d'avatars à Paris". Il fait allusion à CAP 21 de LEPAGE, cet ex-numéro 2 du MODEM. Les cadres du PC, qui croient faire alliance avec le seul PS, vont se retrouver sur la même liste que les ex du MODEM, comme cette politicarde de LEPAGE. Au soir d'une élection présidentielle, où BAYROU s'était pris une gamelle, devant les caméras, elle s'est écriée : "connard, voilà où tu nous as amené !" au lieu de faire front avec lui dans la défaite !!! Cette femme, c'est une pourrie de première...
Billet de blog 4 septembre 2013
"UNITE DE LA GAUCHE" : LES SOLFERINIENS NE SONT PAS LES MAITRES DE CETTE DECISION... !!
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