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Billet de blog 8 février 2019

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MACRON N'EST PAS EN CAMPAGNE, MAIS C'EST TOUT COM' !

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Encore un titre (faussement) rageur et étincelant de la "une" du Canard Enchainé : "Il enchaîne les débats-marathon en bras de chemise. Macron n'est pas en campagne, mais c'est tout com' ! " Et un contenu ultra vide, ultra-complaisant pour le Pouvoir, signe Éric Emptaz, dont on voit la photo dans Gala, avec les ultra-riches branchés du moment. De quoi nous parle-t-il ? Des hésitations de Macron à recourir au référendum, son ardeur référendaire refroidie par les échecs de De Gaulle en 1969 et Chirac en 2005. Du RIC et des Gilets Jaunes présentés aimablement comme "énervés"(sic), -c'est vrai que l'ultraviolence des CRS tirant au flasball dans le visage n'est pas mal non plus. Mais bizarrement, Emptaz a la mémoire qui flanche, lorsqu'il s'agit de décrire ce qui se passe, de l'autre côté de la barricade. Gilets Jaunes "ne lâchant pas les baskets de Macron et de sa femme"(sic).

Difficile d'être plus partial, orienté, de parti-pris, vis à vis des Gilets Jaunes. Malgré leur remontée et leur côte idéale dans les sondages : 77% des français approuvant leur mouvement, soit deux points de plus en un mois (cf sondage mensuel Yougov). Hier, dans le bus, j'écoutais deux vieux Messieurs parler du temps qui passe. L'un à dit : "avant, on avait des syndicats. Maintenant, on a les Gilets Jaunes"(sic), propos qui montrent, s'il en était besoin, combien, en deux mois, les Gilets Jaunes se sont imposés dans le paysage politco-social, dans les têtes et dans les coeurs, à la place de Martinez et Berger, corrompus et totalement démonétisés. Une telle métamorphose de la lutte sociale, qui l'eut seulement cru et anticipe, hier encore...???

Pourtant, dans cet océan de complaisances, Emptaz lâche deux flèches assassines : "(la nécessité) de sortir du grand bourbier"(sic), pour parler de la situation actuelle. Et : "va-t-il (Macron) ou non parvenir à calmer cette colère populaire, sans avoir à jouer son quinquennat ? "

En clair, Macron est dans la pannade, en roue libre, seul, face à un mouvement social têtu, déterminé, nullement décidé à plier l'âme et à rentrer à la maison. Le Pouvoir a peur. Le Pouvoir est aux abois. La fébrilité, l'inquiétude se sont installées en haut lieu, face à un peuple qui se réveille, esquissant une nouvelle unité populaire (Gilets Jaunes + gilets rouges + étudiants), comme la grève de mardi dernier l'a clairement montrée.

Macron vient de dire qu'il ne voulait pas faire comme les autres Présidents :" pas de Grenelle, pas de dissolution de l'Asssemblée, pas de nouveau Gouvernement"(sic, Huffington). Soit. Mais ses "solutions" à lui (débats monologues bidons et vides, pseudo référendum truqué), si elles sont "originales", doivent du moins encore faire leurs preuves. A la différence de la gestion de Mai 68 par un De Gaulle/Pompidou, qui a eu pour elle, de ramener le calme dans le pays, donc quelques effets pratiques indéniables. On ne peut pas en dire autant de la gestion calamiteuse par Macron du mouvement des gilets jaunes 2018-2019, qui va perdurer encore et encore, sans qu'un Martinez au service de Macron ne vienne siffler la fin de la récré...!

Comme analysait Alain Badiou à propos de la mobilisation anti Khomri : "Dans le passé, les gouvernements étaient au fond d'accord avec l'idée qu'une fois atteint un certain degré d'ampleur des mobilisations, il leur fallait reculer. Ils ne le pensent plus aujourd'hui. Je pense que c'est d'abord parce que tout le monde (ou presque) partage l'idée qu'un autre monde n'est pas possible" (sic) (Politis, 22 septembre 2016).

De la même façon aujourd'hui, face aux Gilets Jaunes, pourquoi céder à ces manants, à ces gueux, quand Sarkosy(réforme des retraites, 2010), Hollande (loi Travail, 2016) n'ont pas cédé à de très belles mobilisations, mettant des millions de personnes dans la rue ?! Mais aujourd'hui, pas de Martinez, pas de Thibaut, pour "arrêter" la grève du moment, remettre les grévistes au travail. Voilà pourquoi la situation est plus imprévisible que jamais, que l'on se place du côté ou de l'autre du flasball....!

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