Camarade Laurent,
Camarade : depuis le début (2009), je m'étais jurée de ne jamais prononcer ce mot : tant, avec vous et vos prédécesseurs (Buffet, Hue), il me répugne d'instinct. Je n'aime pas cette idée d'appartenir à ce bloc coagulé de trahisons et de copinages forcés. Non pas avec les militants communistes "de base" avec qui je partagerai toujours 5 sur 5 la même intransigeance, la même colère cristalline, "carrée", non négociable, devant le spectacle du chômage de 8 millions de personnes privées d'emploi, la paupérisation de pans entiers de la société francaise : 14 millions de familles pauvres.
Mais avec les responsables communistes d'hier et d'aujourd' hui, Hue, Buffet, vous, qui n'ont eu de cesse de salir, briser facon puzzle le bel idéal communiste de "Servir la Classe ouvriere" ! Dans les années 50, la CGT et le PC ontdéployé toute leur énergie à socialiser le monde du travail, par un travail de différenciation entre "eux" (la bourgeoisie) et "nous"(la classe ouvrière). Socialisation politique reposant sur un personnel communiste, lui même d'origine ouvrière, comme l'explique l'excellent ouvrage de Julian MISCHI "Servir la classe ouvriere", éditions Presses universitaires de Rennes, 2009. Ainsi, Antoine PORCU, fils d'ouvrier antifasciste du PCI, né à Longwy en 1926. Monteur en fer aux acieries de Longwy, il prend la direction du syndicat de l'entreprise, et s'oppose à une vague de licenciements. Son patron, un certain Labbé le vire en 1953. Il devient permanent. En 1978, il est élu Député de Longwy contre Bernard Labbé, le fils du Président des acieries qui l'a licencié dans les années 50.
Mais ce beau travail d'identification partisane s'érode. Le personnel poltique du PC se désouvriérise : à peine compte-t-on 1% d'ouvriers au Comité Central aujourd' hui. Les nouveaux dirigeants locaux sont souvent des professionnels de la politique : attachés parlementaires, secrétaires de mairies, fonctionnaires territoriaux. Le discours ouvriériste cède le pas à un discours généraliste de moins en moins relié aux classes populaires : discours qualifié de la "mutation" par Hue, dominé par des mots d'ordre comme : "majorité du peuple", "incarner la société dans sa diversité" patati patata...
Elle est là votre vraie trahison, qui crée les conditions de possibilité pour vous allier avec les solfériniens, la "gôche" friquée d'Hidalgo et sa "fachion ouique". Que de chemin parcouru depuis THOREZ, lorsque ce dernier engueulait sa femme, à qui il reprochait de ne pas s'habiller en ouvriere !!!
Vous êtes devenu un militant du reniement, crachat que vous portez en sautoir. C'est votre seule continuité, votre seul fil rouge. Vous bradez la belle histoire du Parti communiste pour quelques rôles de second couteau de la politique dans les municipalités PS, seconds rôles dans l'Histoire, dans cette pièce de théâtre misérable que vous jouez avec les solfériniens, passés plus à droite que la droite. Votre discours est truqué, brouillé, mensonger, comme celui de tous les renégats, rideau de fumée obligée à votre accession honteuse à uncertain monde politique pourri par le fric et l'arrivisme. Au monde des lâchetés et des mensonges, du ramollissement des consciences que vous partagez avec les dirigeants du PS. Penser plat, arriviste, c'est le prix (en âme) à payer de toute "réussite", pour obtenir les honneurs de la République, ses hochets, ses voitures qui font PIN PON, ses places d'élus grassement payées comme votre poste de Sénateur...
Au PSU, Serge DEPAQUIT, ancien Responsable des étudiants communistes (très brillant !) dans les années 60 me parlait souvent de Paul Laurent, votre père : me disant que c'était un sacre crocodile stalinien, un homme qui trompait tout son monde, avec sa façon de parler trainante qui suscitait toujours les éclats de rire. Je dois dire que dans le même genre, vous n'êtes pas mal non plus, dans le genre traitre majuscule, qu'on ne prend pas au serieux avec ses bafouillements et sa lenteur d'esprit...
Billet de blog 11 octobre 2013
Camarade Laurent...
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