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Billet de blog 19 octobre 2020

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L'augmentation du RSA n'empêche pas la recherche d'emploi !

Macron : "on n'augmente pas les minimas sociaux, car cela décourage de chercher un emploi" (sic). Analyse de ce bobard grossier.

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1°)- Tweet de Caisse de grève : #Macron refuse d'augmenter les minima sociaux, parce qu'on a "constaté" que ça décourage le retour à l'emploi.

Ester #Duflo, prix Nobel d'Economie, nous explique que c'est un choix purement idéologique et que toutes les études montrent le contraire.

#RSA #APL

2°)- Brigitte Pascall : J'ai écouté sur France Inter Esther Duflo, Prix Nobel, spécialiste de la pauvreté en Inde, sur le plateau de l'émission : "on n'arrête pas l'éco". L'occasion pour la journaliste de ressortir la phrase récente de Macron : "on n'augmente pas les minimas sociaux, car cela décourage de chercher un emploi" (sic).

L'occasion aussi pour Esther Duflo de dire : "un RSA élevé n'empêche pas le retour à l'emploi. Son bénéficiaire, motivé financièrement, est plus incité 0 rechercher une activité, même modeste" (sic).

Ce mensonge vénérable, au demeurant repris dans Le journal de Wall Street, -ce qui montre de quel bord libéral il vient-, a aussi une longue barbe. Remontant aux années 80, lors de la création du RMI par la loi du 1er décembre 1988.

C'est Bertrand Fragonard, Haut Fonctionnaire, deux fois conseiller de Simone Veil (1974, 1993), qui se bat pour obtenir un revenu minimum, alors que l'on comptabilise hélas deux millions de chômeurs en 1988 sous Mitterrand. Pour mémoire, il y avait 1 million de chômeurs en 1980 sous Giscard.

Le revenu minimum existait déjà en Grande Bretagne (1948) et en RFA. (1962). Son montant de 2000 francs est réactualisé chaque année, en fonction de l'évolution des prix. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

"L'impôt sur la fortune est rétabli pour financer le RMI" analyse Philippe Azkenazy dans son excellent ouvrage : "Les décennies aveugles, emploi et croissance 1970-2010", édition du Seuil, 2011. Tout le contraire de la situation actuelle, où l'ISF a été volontairement supprimée, alors qu'elle aurait pu être une solide source de financement d'un RSA revalorisé.

On rappelle que les revenus du bénéficiaire du RSA sont volontairement et structurellement  inférieurs à ceux du bénéficiaire du RMI, justement pour soit disant "obliger" notre pauvre démuni à multiplier les démarches d'emploi.

En effet, outre le montant du RMI, le bénéficiaire de l'allocation de RMI percevait des "droits connexes" attachés au RMI :  dégrèvement de la taxe d'habitation, versement d'une allocation logement, réductions sociales téléphoniques, bons de chauffage, prime de Noël. 

Le RMI comprenait un volet "insertion", afin justement d'anticiper les critiques selon lesquelles il s'agissait d'un oreiller de paresse. Il en est de même du RSA. Donc, affirmer que les 536,38 euros de RSA brut, 400 euros net par mois (pour un non SDF), insuffisant pour vivre, permet à son bénéficiaire de "nager dans l'opulence", "s'enkister dans l'inactivité"(sic), est un mensonge majuscule. Le petit banquier surfe fallacieusement sur ce bobard grossier, pour s'exonérer de tirer par le haut les plus démunis. Préférant faire la courte échelle sociale aux milliardaires : ces derniers n'ont-ils pas vu leur pactole global passer der 44 à 457  milliards en vingt ans ?

Macron oublie que sa femme a un niveau de vie pris sur les deniers publics sans cesse relevé. Revenus forcément inouïs, aux yeux de ceux qui sont dans la misère. Et qui ferait rêver bien des pauvres au fond du trou, s'ils venaient à les connaitre....

Voilà pourquoi le Rassemblement "Pouvoir au Peuple"(1) demande une augmentation immédiate du RSA. La refonte profonde des minimas sociaux. Et la disparition du RSA insuffisamment élevé et d'accès trop bureaucratique. ll s'agit de reconstruire un revenu minimum sur le modèle au moins du RMI avec le rétablissement des droits connexes. 

 (1)-Le Rassemblement "Pouvoir au Peuple" regroupe le PCRF, le PARDEM, le CNSJS, les "Insoumis démocrates", les "Franchement insoumis", le courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux insoumis". Le porte-parole pourrait être Jacques Généreux ou Jacques Sapir ou Jacques Cotta.

Son programme en 23 points préconise notamment une sortie de la zone euro en plan A. Une politique de relance keynésienne à partir de l'augmentation substantielle des salaires, de nature à créer des centaines de milliers d'emplois. La création de 2 millions d'emplois pour les jeunes et chômeurs de longue durée dans le secteur associatif.

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