L'image infamante des chômeurs ( Nouvelle version)

Je vous parle régulièrement du site ACTUCHOMAGE : où je vais piocher tous les mois les "vrais" chiffres du chômage, les "vrais" chiffres des radiations. Aujourd'hui, je répercute sur mon mur un (long) article d'un des membres du site, Jean PRANSOIN, qui pointe la stigmatisation, l'image infamante, profondément dévalorisante du chômeur, que, dans l'imagerie des gens, on assimile aujourd'hui aux chômeurs et aux délinquants. Des demandeurs d'emploi qu'on présente, "uniquement préoccupés à ne pas travailler", " de grosses faignasses"(sic), etc, etc...Jusque là, rien que du très classique. Mais la stigmatisation va encore beaucoup plus loin : les chômeurs eux même refusent qu'on les désigne comme "chômeurs", mais comme "licenciés économiques", nuance, tellement ils vivent leur condition de chômeur,comme une tunique de goudron et de plumes qui leur est faite !!! Car chacun (salarié, chômeur) sait aujourd'hui qu'une personne qui a perdu son emploi n'en retrouvera JAMAIS ! Et qu'elle sombre malheureusement dans la mort sociale et dans la solitude. Qui en perd même la pratique du langage, à force de se taire. A force de vivre coupé de tout, givré de solitude,comme des îles sans homme ni bateau...Après un jour de silence, un autre jour de silence. Son empire impitoyable, inflexible, grandissant comme un arbre géant dans nos têtes. Et, front incliné sur notre propre défaite, nous restons enfermés dans cette prison de plomb, prison d'autant plus terrible, qu'on sait au plus profond de nous qu'on en prend jusqu'à perpète...
         Voilà pourquoi il est très difficile d'organiser les chômeurs, de les syndiquer. Récemment, on a vu le peu d'écho de la grande marche des chômeurs dans les média "officiels", mais aussi auprès des autres demandeurs d'emploi. Claude DEBONS, le grand animateur du Mouvement sociale de 1995 avec Bernard THIBAULT, avec qui j'ai travaillé, lorsque j'étais Responsable de la commission chômage précarité du PG, et qui a créé le syndicat CGT-privés d'emploi dans les années 90, m'expliquait qu'il n'avait jamais rien fait d'aussi difficile. Voilà pourquoi, il faut se battre de toutes ses forces, pour imposer une autre image du chômeur, montrer qu'il est "un homme bien", à qui il est possible d'offrir un emploi, que l'on peut véritablement tirer par le haut, soit par un travail, soit par un revenu d'existence décent.
         Pour autant, nous ( militants du FDG) ne sommes pas des publicitaires à la SEGUELA ou à la Stéphane FOUKS, uniquement omnubilés d'améliorer "l'image" de tel ou tel homme politique. Le seul moyen de modifier l'image d'un chômeur aujourd'hui, c'est de modifier sa réalité. C'est donc en faisant de solides propositions de lutte contre le chômage ( plan de relance keynésien équivalent à 5% du PIB, de nature à créer des centaines de milliers d'emplois ; création de 2 millions de contrats aidés en CDI débouchant obligatoirement sur de l'emploi, loi interdisant les licenciements boursiers ; obligation pour l'employeur qui licencie de faire une offre de reclassement à salaire et statut égal, pouvoir donné au comité d'entreprise de contrecarrer une mesure de licenciement ; revenu décent pour ceux qui ne peuvent pas travailler...), que l'on donnera une autre image du chômeur : plus valorisante, plus gratifiante. Celle d'un homme que les militants du Front de gauche n' abandonnent pas, ne laissent pas se noyer dans un océan d'indifférence.
       Celle d'un être humain que l'on plaint sincèrement :
1°)- en dénonçant de toutes nos forces la violence inouïe faite à des femmes, des hommes, abandonnés de tous, dans leur solitude de banquise, la machine hideuse du souffrir, le tonnerre du silence retombant sur leurs dernières illusions salies, jetées dans la boue, par une "gôche" caviar qui leur a fait croire faussement qu'elle s'occuperait des chômeurs, qu'elle donnerait un emploi aux jeunes, pour accéder au pouvoir en 2012 !
2°- En montrant qu'un chômeur a une véritable place dans notre société, les mêmes droits que les autres : soit en accédant à un emploi, soit en vivant correctement sur la base d'un revenu d'existence décent.
DU NEANT, IL FAUT RENDRE AUX CHOMEURS LEUR DIGNITE D'ETRE : SIGNE PARTICULIER, VIVANT...!!!