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Billet de blog 26 juillet 2013

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70% DE REFUS DE LOGER LES SANS ABRIS EN HEBERGEMENT D' URGENCE...!!!

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Tel est le titre de l'inénarrable journal LE MONDE, scotché pour toujours, comme chacun sait, à l'idéologie dominante, comme TINTIN à MILOU, les trous aux gruyère, le PS à la trahison et au Mensonges majuscules !!! Et pourtant, cet article a l'air de faire (un peu) de critique sociale, puisqu'il démolit le mythe, selon lequel chaque SDF trouverait une place en hébergement d'urgence. Mais il est vrai que le mythe d'un logement pour tous les sans abris ressemble aujourd'hui à un vieux parapluie percé, qui ne trompe plus personne.... !

Souvenons-nous, c'était en 2007, les promesses de SARKOSY dans ce grand bal des hypocrites : "je veux que d'ici deux ans, plus personne ne soit obligée de dormir sur le trottoir, d'y mourir de froid. Parce que le droit à l'hébergement, je peux vous le dire, c'est une obligation humaine (...). Quand quelqu'un n'a plus de toit, c'est tout l'équilibre de la société, où vous voulez que vos enfants vivent, qui est remis en cause !" Et pour ce faux jeton de Bernard APPARU, " toutes les demandes d'hébergement d'urgence devront être pourvues cet hiver". Il suffisait d'appeler le 115.

Mais la réalité est toute autre. Selon une enquête de la DREES (Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques) dépendant du Ministère de la Santé, réalisée à la fin de l'année 2008, on comptait 10 200 places en hébergement d'urgence ( CHU) et 29 800 en CHRS ( centre d'hébergement et de réinsertion sociale). Soit un total de 41 000 places. Par ailleurs, et selon l'enquête logement de l'INSEE, publiée en janvier 2011, on compte 400 000 sans abris. SOIT UN MANQUE DE 359 000 PLACES, soit un manque de places pour 89,75% des sans abris. Et non pas 70% comme feint de le découvrir le journal LE MONDE !!!

Manque de places, dont on ne parle jamais. Mais qui apparaissent, à travers des études ponctuelles : à Paris, sur 1 000 demandes par jour, 100 sont satisfaites, soit 90% de refus. Idem en Seine Saint Denis : sur 155 demandes, 15 sont honorées par jour. Dans l'Essonne, 40% de demandes sont insatisfaites. Dans les Yvelines, on compte 86% de refus, faute de places. A Lyon, ils sont entre 18 250 et 36 500 par an à ne pas avoir de solutions d'hébergement, soit 50-150 par jour. Un exemple entre mille donné par la FNARS : à Lyon, 190 personnes sont restées sur le trottoir la nuit du 1er décembre 2010, malgré un froid glacial. Autre exemple : à Strasbourg, le collectif SDF ALSACE a fait une maraude pendant une nuit de décembre, par moins sept : ses membres ont trouvé 15 SDF absolument frigorifiés. A Lille, 260 personnes, en majorité des roms, n'ont pas trouvé de solution au cours de cette nuit du 1er décembre.

Surtout, n'imaginez pas que l'hébergement d'urgence offre un confort, ne serait ce que minimal !!! Comme l'explique un "officiel" à Patrick DECLERCK, sociologue, qui a vécu 15 ans avec les sans abris de Paris, auteur de l'ouvrage " Le sang nouveau est arrivé, l'horreur SDF", "ditions GALLIMARD : "Qu'est ce que vous croyez ? Vous n'imaginez tout de même pas que l'on va bichonner tous ces parasites ad vitam. Et avec de l'argent public en plus. Logés, nourris, blanchis, chauffés... Et à ne rien faire de toute la journée ! Et quoi encore...!" Il faut parler de la brutalité des flics, qui battent les sans abris pour les mettre dans les cars, qui les emmènent au centre d'hébergement d'urgence. Des agents de ces centres qui maltraitent également les SDF. Et des lieux eux même, comme le fait Patrick DECLERCK, dans son livre "les naufragés", éditions poche-terre humaine :

"certains centres ne disposent que de matelas en toile et en crin, sans aucune étanchéité...et donc imbibé d'urine; La clientèle du CHU, faut-il le rappeler souffre massivement d'alcoolisme chronique, qui s'accompagne d'incontinence. Les dortoirs des centres proposent souvent des lits superposés. Même si les matelas sont enrobés d'une housse en plastique, l'urine du dormeur du dessus finira immanquablement par tomber sur celui d'en bas.... La clientèle le sait bien, qui se bat pour avoir les lits d'en haut. Qu'en est-il aussi de la désinfection des couvertures et des oreillers ? Quand on sait que presque tous les sans abris ont des puces et des poux ???"

Voilà pourquoi plus de 50% des sans abris refusent d'aller dans ces centres d'hébergement d'urgence profondément indignes, qui n'offrent aucun logement digne de ce nom !!!

On voit combien l'article du MONDE, propre sur lui, tout en chiffres et en paroles feutrées, euphémisées, ne dit pas 5% de la réalité de ces pseudo centres d'hébergement ! Tout comme il ne dit rien sur la gesticulation pseudo charitable, pseudo solidaire, du plan hiver, qui consiste à "accueillir" ( dans les conditions qu'on vient de voir !) du 1er novembre au 31 mars ces clodos, au demeurant profondément haïs par les autorités administratives, qui font semblant de les prendre en charge ! Comment comprendre cette gesticulation publique, 300% médiatique, autrement que comme une mise en scène officiellement charitable, qui vise uniquement à donner bonne conscience à leurs auteurs. Où on est dans le seul registre de la REGULATION DES PAUVRES, expression très lucide de Serge PAUGAM, auteur de nombreux ouvrages sur la pauvreté, qui montre bien toute la poudre aux yeux entourant cet exercice !!! Comme semble loin la colère de l'Abbé PIERRE, lorsqu'il tonnait : " la misère ne se gère pas, elle se combat !"

La rue est une horreur. La rue est une terreur. La rue est une torture. La rue est un crime ignoble commis à chaque heure du jour et de la nuit contre les faibles et les innocents. Un crime commis dans et par l'indifférence générale. Honte à l'UMPS qui laisse faire, pareil à PONCE PILATE. Honte à cette classe politique pourrie, passé toute entière avec armes et bagages, du côté de la défense du seul Capital. Il faut que cela cesse. Il faut mettre en place un revenu d'existence décent, pour tous ceux qui ne peuvent pas travailler.

AU NOM DES FEMMES ET DES HOMMES ABANDONNES DE TOUS...!

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