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Billet de blog 7 février 2022

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« Que vont brouter nos vaches ? De la poussière ? » Rouen vs Strasbourg

Un article de Reporterre met l'accent sur l'impact du projet de contournement est de Rouen sur le milieu agricole local, dont plusieurs élevages en extérieur. Ici, se posent les conséquences de l'accaparement de terres agricoles et naturelles. Une problématique que les opposants au contournement ouest de Strasbourg ont également bien connue, alors que le volet juridique reste encore ouvert.

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Je suis solidaire avec le collectif « Non à l'autoroute A133-A134 » de contournement de Rouen. 

Comme tout projet autoroutier dont la liste s’allonge en France (contournement d'Avignon, d'Arlès, d'Orléans, de Montpellier...), des élus veulent l'imposer comme LA solution pour désamorcer une saturation d’axes dû à un trafic routier trop important Se pose alors la question de l’accaparement des terres agricoles et naturelles et où notamment, les agriculteurs locaux impactés s’interrogent : « Que vont brouter nos vaches ? De la poussière ? », évoque l'article de Reporterre, le quotidien de l'écologie, paru le 3 février, concernant le projet du contournement est de Rouen.

© Reporterre

Du côté de Strasbourg, nous avons l'expérience malheureuse de ce qui s'est déroulé avec le GCO, ouvert le 17 décembre dernier, alors que la justice administrative pourrait déclarer l’autoroute à péage de Vinci illégale d'ici mai 2022. Un cas d'école à l'épreuve du droit environnemental.

Pour garder un front solide, il faut le maintenir avec le monde agricole fort d'un ou plusieurs syndicats. Or, sur la bataille contre le GCO, la plupart des exploitations touchées par le projet étaient affiliées à la FDSEA du Bas-Rhin. Dès la nomination du concessionnaire, ici Vinci, des négociations "secrètes" se sont déroulées pour trouver un terrain d'entente financière. Du moment où le syndicat a estimé que l'enveloppe proposée était suffisante, il s'est couché et s'est retiré du collectif GCO NON MERCI. 

Nous savons que les compensations environnementales sont de la poudre de perlimpinpin. Vinci a beau communiqué que son autoroute est le modèle d'autoroute du future en matière d'écologie, les experts du Conseil national de la protection de la nature (CNPN) et de l’Autorité environnementale (Ae) ne sont pas du même avis puisqu’ils viennent encore une fois d'étriquer les mesures compensatoires du dossier qu'ARCOS est obligée de refaire à la suite de la décision du Tribunal administratif (TA) de Strasbourg du 20 juillet 2021. Avis défavorable qui sont les 8e et 9e dans la longue liste des avis déjà donné et qui aurait dû en principe faire tomber le projet. Le GCO devant un cas d’école que nous aimerions être utile pour faire évoluer la législation environnementale en France.

Et que dire du REMEMBREMENT ? Il ne redonne pas forcément des terres meilleures de celles perdues. Pire, dans le cas du GCO, les meilleures resservies seront d’abord distribuées aux agriculteurs/trices appartenant au syndicat dit "majoritaire". Eux, vous diront le contraire. Seulement, ils ont négocié avec Vinci et la chambre d’agriculture du Bas-Rhin qu’ils dirigent, a obtenu beaucoup d'argent pour les compensations financières. Ils sont juges et parties. Nous vous laissons apprécier.

Retour du côté de Rouen avec une image issue de l'article de Reporterre où un éleveur essaye de visualiser l'impact sur son exploitation.

Illustration 2
Thomas Bertoncini tente d’évaluer les dégâts du viaduc sur les terres. © Nnoman Cadoret / Reporterre

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