– mise à jour le mercredi 11 mai 2022 à 19h30
« L'eau, c'est la vie ! » dit-on souvent. Mais cette vie est menacée si nous ne prenons pas des précautions. Pour comprendre, voici une carte des risques hydriques en Europe :

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L'anthropologie nous révèle que depuis des temps immémoriaux, l'eau est à la fois un médium des relations sociales, une condition des flux de pouvoir et des rapports de domination.
Hautement spirituelle, elle est aussi un emblème de la fertilité et des communs, aujourd'hui confrontée au processus de marchandisation des biens naturels.
C'est un miroir de la « modernité » qui catalyse les déséquilibres et les défis contemporains. Et qui les catalysera toujours plus dans les temps qui viennent.
Car la trajectoire à 1.5 degrés pour 2100 est engagée même si nous arrêtions tout aujourd'hui. Tout ce que nous pouvons faire, c'est maintenir la trajectoire globale de la planète en dessous des 2 degrés, et c'est déjà immense.
Il existe de nombreuses voies pour parvenir à atténuer le phénomène dont nous sommes la cause.
Mais quoi qu'il arrive, les épisodes de sécheresses vont se multiplier. Il est donc grand temps de passer partout à la phase d'adaptation des territoires.
Ce n'est pas être pessimiste que de le dire, c'est comprendre le rapport du GIEC Groupe 1 paru en août dernier dont vous pouvez consulter un résumé pour décideurs ici.
Certes, toutes les régions ne sont pas exposées aux mêmes risques. Mais pour mieux comprendre le sujet, prenez le temps d'écouter l'hydrologue Emma Haziza qui nous parle de l'urgence de repenser l'aménagement des sols, l'agriculture et la ville afin de s'adapter aux pénuries.
– en savoir plus :
Sécheresse : "On n'a que quelques années pour agir", prévient une hydrologue qui appelle à "repenser" l'agriculture et les villes
– petit retour en arrière de quelques mois :
Emma Haziza : Après l'alerte lancée par le Giec, "on se demande comment changer de système"
Une nouvelle fois, c'est un enjeu de territoire.
En France, les sécheresses successives mettent à l’épreuve les forêts françaises, leur biodiversité et incidemment notre climat national. En créant des « îlots d’avenir », l’Office national des forêts (ONF) cherche à donner leur chance aux essences qui, demain, sauront résister aux climats plus chauds et secs, et par là, à augmenter les chances de pérennisation de la forêt. Voilà déjà un exemple d'adaptation.
Il existe tant de voies de résilience, d'actions d'adaptation et de génie insoupçonné. Sauf que pour que nous garantissions une stabilité dans la fraternité, il faut agir collectivement... Et maintenant !
La version mondiale de la carte ci dessous, éditée par le World Resources Institute se trouve ici :
Quelques données complémentaires pour ceux qui le souhaitent :
– source Maxim Blondeau sur son profil Facebook

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« EAU BOULOT ! »
– titre Libération –
– voir la publication twitter ci-contre
De son côté Frédéric Denhez, chroniqueur sur France5, introduit son billet de blog en écrivant que « la sécheresse est déjà là alors que l'été n'y est pas encore". Puis, il ajoute : "le blé est en pousse et manque déjà d'eau. Ce n'est pas une découverte" dit-il, puisque "les gestionnaire de l’eau ont bien remarqué que les choses changent. Ils avaient pour habitude de travailler sur la qualité de l’eau, ils sont embarrassés depuis un moment déjà par la quantité d’eau. Même en France, pays de flotte, l’eau se fait désirer ».
Lui comme moi, nous ne sommes pas hydrologue, mais nous avons suffisamment d'esprit critique. Mais que fait l'Etat ?
– lire l'article de F. Denhez ici :
La flotte, on va en manquer ? Partie 1
MON REGARD – Ce n'est pas la première fois que je parle de la sécheresse et de ses conséquences. Je ne suis pas hydrologue, ni scientifique et encore moins préfet. Pour autant, quand je lis dans Actu-Environnement : « le gouvernement ajuste les dispositions concernant l'agriculture » pour faire face à la situation qui touche déjà 15 départements en ce début mai, je m'interroge. Le phénomène commence de plus en plus tôt depuis quelques années et j'ai le sentiment que l'État reste dans le bricolage.
Quand est-ce qu'il va prendre conscience qu'il doit adapter sa législation sur l'utilisation de l'eau potable afin de préserver les populations et travailler sur l'anticipation et la prévention pour éviter les ruptures ? La solution pour le milieu agricole ce n'est pas les bassines.
L'État doit travailler avec le monde agricole et industriel pour les pousser à changer les procès pour permettre de réduire leur consommation. Ils doivent évoluer. La population a sa part, mais elle ne doit pas être la variable d'ajustement vis-à-vis des professionnels.