Le CDP, parti au pouvoir au Burkina Faso a jugé bon d’appeler à des manifestations de soutien à Blaise Compaoré, après le succès des manifestations de l’opposition le 28 juin dernier.
La foule semble avoir été au rendez-vous. Il est vrai que ce parti Etat, passé du gauchisme au clientélisme sait y faire en la matière.
Que lisait-on sur les pancartes et banderoles ? : « NON AU TERRORISME DE LA MINORITE SUR LA MAJORITE », « OUI A LA CANDIDATURE DE BLAISE COMPAORE EN 2015 A JAMAIS ET POUR TOUJOURS », « LE FASO NE SERA JAMAIS AUTREMENT », « NOUS ALLONS MODIFIER L’ARTICLE 37 ET ALORS ? », « OUI A LA CANDIDATURE DE BLAISE COMPAORE EN 2015 ».
Pour les manifestants du 29 juin, ces mots d’ordre constituent une provocation. Car l’essentiel de la vie politique aujourd’hui se joue autour de cet article 37 de la constitution, qui empêche, pour l’instant Blaise Compaoré de se présenter en 2015, alors qu’il est au pouvoir de 1987 ! Lui-même ne s’est toujours pas prononcé sur la question et laisse planer le doute.
Cette fois l’affrontement se profile et les deux camps mobilisent leur partisans, mais avec des moyens différents. Beaucoup de commentateurs se moquent de ces manifestants du pouvoir qui reçoivent des billets de 1000 à 2000FCFA. Par endroits ils ont même été hués.
Prochaine échéance le 20 juillet. Nouvelle manifestation, organisée cette fois par la CCVC (Comité contre la vie chère) qui regroupe différents secteurs de la société civile, dont les syndicats. Les partis d’opposition ont d’ores et déjà appelé leurs militants à y participer.
Nous reviendrons ici analyser plus en détail la situation dans ce pays. Ces évènements ont eu peu d’écho en France. Pourtant Blaise Compaoré, le « médiateur » dans le conflit malien (voir à http://www.blaisecompaore2015.info/La-methode-du-mediateur-Blaise un témoignage d’un participant à la médiation d’avril 2012), est un allié de la France, depuis de longues années. Il a même semblé pour la France très précieux pour les négociations entre le Mali et les groupes armés.
Mais c’est bien le régime de Blaise Compaoré qui est cette fois mis qui est en cause. Le fait que ce soit l’opposition politique qui cette fois a pris l’initiative est un fait nouveau. Et son leader, Zephirin Diabré annonce la couleur : l’alternance en 2015 !
Bruno Jaffré