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Billet de blog 30 janv. 2023

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Profession de foi de Zelensky au capitalisme financier nord-américain.

Dévastée par une guerre d'empires, l'Ukraine est promise à l' "American way of life" dans un avenir radieux par Zelensky et son entourage ultranationaliste et/ou otanisé. Malgré l'horreur de la guerre, le "big business" se poursuit à travers des déclarations dignes de spots publicitaires.

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“It’s obvious that American business can become the locomotive that will once again push forward global economic growth. We [the Ukrainians] have already managed to attract attention and have cooperation with such giants of the international financial and investment world as BlackRock, JP Morgan and Goldman Sachs, such American brands as Sterling or Westing House, who have already become part of our “Ukrainian way of life”.[1] Your brilliant defence systems such as Himars o Bradleys are already uniting our history of freedom, with your enterprises. We are looking closely at Abrams. Thousands of such examples are possible and everyone can become a big business by walking with Ukraine.”

« Il est évident que les entreprises américaines peuvent devenir la locomotive qui stimulera à nouveau la croissance économique globale. Nous avons déjà réussi à attirer leur attention et à coopérer avec des géants du monde de la finance et de l’investissement international comme BlackRock, JP Morgan and Goldman Sachs, ou encore des compagnies américaines telles que Sterling ou Westing House, qui font déjà partie de l’« Ukrainian way of life ».

Quant à vos brillants systèmes de défense, ils ont rejoint notre histoire et accompagnent notre quête de liberté, avec vos entreprises. Nous attendons les Patriots. Nous nous intéressons de très près aux Abrams. Je pourrais citer des milliers d’autres exemples possibles de coopération, et tous sont susceptibles de se transformer en affaires florissantes en faisant route commune avec l’Ukraine. »

Volodymyr Zelensky.

     Comment le « progressisme cool » (et fake) d’un Joe Biden, et l’héroïsme pré-fabriqué d’un Zelensky catapulté « chef », puis « chef de guerre » par un mentor oligarque, téléguidé par les States, nous conduisent vers une Europe colonisée, asservie aux intérêts du capitalisme anglo-saxon, et bientôt noyautée par les groupes d’extrême droite (armés jusqu’aux dents par nos soins) qui pourraient y faire leur loi et semer la terreur avant même que les chars russes n’arrivent à la Concorde ... Nous voilà en route vers un avenir radieux !

     La rédaction de ces quelques lignes a pour but d’introduire des propos de Volodymyr Zelenski, propos recueillis sur une chaîne YouTube pro-russe[2]. Je ne m’en cache pas, je suis soucieuse de diversifier au maximum mes sources, vu l’omerta médiatique qui pèse sur tout ce qui concerne le conflit en Ukraine. Il n’y a que sur une telle chaîne que je pouvais accéder à un tel contenu, Zelensky ayant été définitivement sanctifié par les médias à la botte, en France et au-delà. Planquée sous des pelletées de sable, la fabrication médiatique du produit « Zelensky »[3], oubliés les Pandora Papers …

     Le tour de force du capitalisme financier global qui, il y a quelques années, semblait devoir s’effondrer de façon imminente, a consisté à diffuser dans les forces de gauche un ruissellement de problématiques sociétales, tout à fait légitimes en soi, mais qui ont exercé leur action corrodante de façon irrémédiable dans les rangs des opposants audit capitalisme. « Divide et impera », la stratégie a fonctionné : la lutte pour la justice sociale est tombée en désuétude, jugée « has-been » par des élites de gauche majoritairement issues de milieux bourgeois (bourgeoisie d’argent ou classes créatives). Méconnaissant les problèmes de précarité, celles-ci aspirent essentiellement à un épanouissement personnel fondé sur la reconnaissance narcissique, un « héroïsme cheap », un angélisme dégoulinant. Cette « drôle de gauche » a ses grands prêtres. Inutile de citer Bernard-Henry Lévy, trop caricatural ; Raphaël Glucksmann convient davantage, dans son rôle de pourfendeur de l’oppression.

     À l’heure où toute prudence et toute pudeur ont été abandonnées, plus grave, où tout sens des réalités a été mis en déroute, où l’on envoie dans un enthousiasme belliciste des chars allemands ravager à nouveau les anciens territoires de l’Union Soviétique, où l’on exclut avec tant d’arrogance la Russie des actes de commémoration de la libération d’Auschwitz (les officiels ukrainiens de l’entourage de M. Zelensky, aux tendances politiques trop souvent douteuse, étant quant à eux conviés …), il convient de dire et de répéter que nos accointances avec une Ukraine de rêve, grimée en démocratie possédant toutes les vertus, pourraient bien nous réserver des réveils difficiles.

Mais je laisse la parole au grand prêtre Zelensky, chantre d’un monde meilleur … Je ne doute pas qu’une telle homélie fera réfléchir ceux, en particulier dans notre « drôle de gauche », qui pensent que, dans ce conflit, le problème est exclusivement l’impérialisme russe …

“It’s obvious that American business can become the locomotive that will once again push forward global economic growth. We [the Ukrainians] have already managed to attract attention and have cooperation with such giants of the international financial and investment world as BlackRock, JP Morgan and Goldman Sachs, such American brands as Sterling or Westing House, who have already become part of our “Ukrainian way of life”. Your brilliant defence systems such as Himars o Bradleys are already uniting our history of freedom, with your enterprises. We are looking closely at Abrams. Thousands of such examples are possible and everyone can become a big business by walking with Ukraine.”

« Il est évident que les entreprises américaines peuvent devenir la locomotive qui stimulera à nouveau la croissance économique globale. Nous avons déjà réussi à attirer leur attention et à coopérer avec des géants du monde de la finance et de l’investissement international comme BlackRock, JP Morgan and Goldman Sachs, ou encore des compagnies américaines telles que Sterling ou Westing House, qui font déjà partie de l’« Ukrainian way of life ».

Quant à vos brillants systèmes de défense, ils ont rejoint notre histoire et accompagnent notre quête de liberté, avec vos entreprises. Nous attendons les Patriots. Nous nous intéressons de très près aux Abrams. Je pourrais citer des milliers d’autres exemples possibles de coopération, et tous sont susceptibles de se transformer en affaires florissantes en faisant route commune avec l’Ukraine. »

Volodymyr Zelensky.

[1] Nul doute qu’il s’agit d’un petit clin d’œil à l’« American way of life », dont on sait qu’il est en train de conduire notre planète au désastre …

[2] https://youtu.be/Ubj4EoVTCYI

[3] https://www.mediapart.fr/journal/international/060322/serviteur-du-peuple-cette-sitcom-qui-forge-le-lien-entre-zelensky-et-la-nation-ukrainienne

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