Comme une injonction, une évidence, une envie irrémédiable d 'écrire, de chanter, de lutter.
On t'a dit, fais des chansons comme ça...mais que surtout ça ne parle jamais, de choses vraies, tellement vulgaires.
Une sacrée tranche de vie depuis ton petit village de Saint Martin.
Ta vie est loin d'avoir été un tango de l'ennui.
De Paris lumière au département 26, tu nous en as conté des vies !
Celle de Pierre Albert Espenel, celle de Mamadou, de Natacha et les rivages ombreux de son grand lit aux draps bleus, de Rachel et son marin à qui tu demandais dis moi oui !!
Tu nous a chanté tous ces mots terribles, construit dans nos tête une ville, et sans déchoir, raconté l'histoire d'enfants bleus, si bleus..
Comme la mort.
Le monde bouge et tu y as largement contribué. Toujours droit, percutant, honnête. Tu as raison, l'alternative c'est pas malin !!
Les jours sont courts, les nuits sont brèves et plus je me pose de questions, plus je me dis, y'a qu'la foi qui sauve du blues, la foi en tes mots, en ton personnage, en ta révolte.
Grâce à toi, à chaque magouille blues, tous les cinq ans désormais, sollicité de toutes parts, je réponds joue pas avec mes nerfs et je file rêver devant le monument aux oiseaux..
Y'a dix ans, ou un peu plus, tu chantais partout, dans les rues, dans les cours, dans les trous perdus. Aujourd'hui on t'a perdu, au fond d'un trou perdu, un petit village Gardois, mais personne, jamais n' a eu ta fleur. C'est vrai que tu nous emmerdes d'être parti comme ça !!
Sûrement que ton âme d'anar, elle voyage, dans nos cœurs, nos fraternités, nos combats. Ce qui est certain c'est qu'elle ne se retrouvera jamais enfermée dans une prison, qu'elle soit de Nantes ou d'ailleurs...
Tu savais également nous faire voyager. La goutte d'or, les les anciens chemins de fer, les longues routes et leur canal 19, tes Brésils...
Nous sommes un cas, nous appartenons aux exclus, nous suivons un parcours de nuit portant notre valise rose.
Qui est responsable? L'état de merde ?
Y'a un malaise...
Loin le temps où les oiseaux n'étaient pas mécaniques, quand on ne se demandait pas combien ça coûte, quand on dansait la gigue de la reine, quand t'étais encore là...
Et maintenant, c'est sûr, le téléphone restera muet !!
Heureusement, la technique nous offre la possibilité de garder vivants tes mots, ton sourire, comme des amours envolées qu'on regrettera tout le temps qu'il nous reste.
Et profitons du temps avant de devenir vieux.
Tu m'as laissé dans un désert avec mon amour minéral...
Mais grâce à toi, je pourrais dire encore, et encore...
En avant !! Contre le vilain bond en arrière...
"Comme on a les mêmes choses sur le cœur,
un jour on pourrait chanter en chœur......."
Pour Dan et Zantrop...
Et pour toutes et tous les autres !!