Le 28 Mars dernier Edwy Plenel expliquait à Jean-Jacques Bourdin sur BFM RMC pourquoi Hollande ne pouvait pas nommer Emmanuel Valls au poste de Premier Ministre.
A cela une raison simple : la déroute électorale de la gauche, celle du PS, est à mettre sur le dos d'un reniement politique et moral incarné par Valls. Edwy a de la suite dans les idées, il avait donné son point de vue quelques jours auparavant en expliquant plus en détail ses arguments, nombreux, incontestables, accablants.
Edwy avait raison : Léonarda, les Roms, le foulard islamique, le discours sécuritaire qui ressemble comme deux gouttes de pipi à celui d'Hortefeux, la remise en cause des 35 heures, le libéralisme économique...la liste est longue !
Une crise économique et financière qui ravage tout sur son passage n'y changera rien, ce sont les impôts des classes les moins favorisées qui viennent au secours des banques et de l'état. Un système qui socialise les pertes sans jamais partager les richesses quand elles reviennent !
Un "socialisme" de la perte contre un "libéralisme" du profit.
La finance était l'adversaire de Hollande mais ça c'était hier...
Des salaires qui restent figés dans une France con-sensuellement sourde et aveugle, Bernard Friot prêche dans le désert, rien n'y fait. Les dividendes versées aux actionnaires du CAC 40, le niveau de rémunération sont...exorbitants, démesurés, les riches de plus en plus nombreux deviennent de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus nombreux deviennent de plus en plus pauvres.
Le changement n'est pas là...
On aurait préféré quelqu'un d'autre pour un autre Projet, plus "juste", plus équitable, plus ambitieux avec moins d'austérité, plus de redistribution, capable d'aller chercher des économies là où elles dorment depuis des décennies, dans le million d'associations, dans les territoires, dans les régions, dans les départements, 348 sénateurs, 577 députés, dans le fonctionnement d'un appareil d'état le plus coûteux au monde...
Valls est le symbole d'une gauche qui n'arrive pas à s'opposer à une culture libérale dont on connait portant les limites, Joseph Stiglitz le dit et le répète partout dès qu'on lui tend un micro.
Valls, le Catalan, aurait du puiser son inspiration philosophique dans le parcours exemplaire du plus illustre des opposants Catalans à Franco, Josep Tarradellas, et se souvenir de cette phrase prononcée au moment de son retour d'exil «Ciutadans de Catalunya, ja sóc aquí!», les catalans savent mieux que d'autres ce que résister veut dire.
Edwy avait raison, impossible de nommer un tel homme dans un tel contexte car cela revenait à confirmer une orientation politique massivement désavouée le 23 Mars.
Edwy 1.
Jean-Pierre Raffarin vient de se féliciter de la nomination de Valls, "quitte a avoir quelqu'un à ce poste je préfère avoir quelqu'un qui est plus proche de nos bases et de nos idées".
L’hommage est appuyé, rien de "off" dans les propos de Raffarin, une vraie reconnaissance qui a le mérite d'être claire : Valls est "apprécié" par une bonne partie de la droite et du centre qui le clame sur tous les toits.
Les 35 heures n'ont qu'à bien se tenir, ce que la droite n'a pas osé faire pas impossible que Valls s'en charge, c'est une des raisons qui explique le phototropisme de la droite pour Valls ; à moins, bien sur, que ce soit l'inverse...
L.I.B.E.R.A.L ! on vous le dit !
Hollande persiste et signe en nommant Valls à la tête du gouvernement sans comprendre la signification de l'énorme fessée qu'il vient de prendre en public.
Plenel a tort.
Plenel 0.
Fin du match : Edwy 1 Plenel 0.
Une consolation pour Edwy Plenel : Hollande ose tout...c'est même à cela qu'on commence à le reconnaître.
Vous ne pouviez pas le savoir...nous non plus !