Le 6 décembre dernier nous appelions de nos vœux au rassemblement des forces de gauche dans l’espoir d’une victoire en mai 2017.
Les conditions n’étaient pas encore réunies, les primaires de la « gauche citoyenne » devaient encore désigner celui qui porterait le drapeau d’un parti socialiste moribond.
On connait maintenant le résultat, on mesure mieux les conséquences d’un schisme profond et irréversible entre une vision sociale-démocrate libérale et un projet socialiste à peu près digne de ce nom.
Va pour Hamon.
Ne blâmons pas Valls pour son parjure, la trahison est à la politique ce que l’oxygène est aux mammifères terrestres, les « ambitieux » sont des traîtres dont la parole n’engage que ceux qui y croient, demandez à Fillon ce qu’il en pense.
Le parti socialiste né il y a 46 ans au congrès d’Epinay est définitivement mort et enterré, un PS qui avait commencé ses compromis en même temps que sa décadence, en mars 1983, avec le « tournant de la rigueur » dont la force centrifuge a fini par le vider de tout contenu sincère et progressiste ; Hollande, Valls, Jospin et Mitterrand partagent la même empreinte ADN.
Quatre mois plus tard, à trois semaines maintenant du premier tour, un triple constat s’impose :
Le contenu programmatique des Insoumis est à la fois le plus complet et le plus porteur d’espoirs, même si tout n’est pas forcément « digeste » à nos yeux,
Jean-Luc Mélenchon est devenu un acteur politique majeur dont le talent, pour ne pas dire le charisme – notion relative dont on doit se méfier quand on privilégie le projet plus que l’homme qui le porte – déclenche une incontestable dynamique, qualité dont on ne peut plus se passer aujourd’hui,
Ce qui est vrai pour Mélenchon, projet et leadership, sonne en creux pour Hamon : il est victime de tout et de tous et passe maintenant le plus clair de son temps à pleurnicher sur son sort ; son programme a du bon, du très bon même mais ne passe pas la « rampe », il est trop tard pour espérer une inversion de tendance.
Les points de convergence entre programmes, entre Mélenchon et Hamon pour faire simple, permettent d’envisager une approche commune et complémentaire, l’Europe les sépare encore mais pour combien de temps ?
Compte tenu de la dynamique positive engendrée par et autour des Insoumis, compte tenu du nouveau rapport de force entre les Insoumis et le P.S, compte tenu enfin de la déliquescence du parti d’Epinay qui n’en finit plus d’agoniser, il est temps pour Benoît Hamon d’avoir le courage politique de se retirer au profit des Insoumis et de Jean-Luc Mélenchon.
L’idée de voir Mélenchon devant Fillon me fait…
Et qui sait…