Souvenez-vous : un ordinateur surpuissant qui décide de tout et qui répond au nom de HAL, doté d'une "intelligence artificielle" qui permet de piloter un vaisseau spatial.
H pour I, une lettre avant, A pour B, je vous laisse poursuivre, bande de paresseux...
En 1968, dans "2001, l'Odyssée de l'espace" de Kubrick qui aurait pu s'intituler "l'Odyssée de l'espèce", qui aurait du.
Une quarantaine d'années se sont passées depuis ce chef d'oeuvre cinématographique qui vieillit plutôt assez bien, nous y sommes, une fois de plus la réalité dépasse la fiction : les drones survolent les territoires ennemis, furtivement, silencieusement, filment, prennent des photos en temps réel, mémorisent, comparent, analysent, mesurent, ciblent et bombardent.
Personne ne sait qu'ils sont là, en ce moment, juste au dessus de nos têtes, c'est imparable.
Voir sans être vu, entendre sans faire de bruit, tuer sans s'éclabousser -physiquement- de sang, sans se salir, sans le bruit, sans l'odeur, sans les hurlement de douleur, sans la vue sur ces cadavres déchiquetés...
UNE MERVEILLE !
La taille, la technologie embarquée, la reconnaissance incroyablement précise des lieux grâce à des cartes mémorisées, la vitesse, l’armement, toutes ces composantes parfaitement intégrées, harmonieusement complémentaires les unes des autres permettent d'aller droit au but...boum ! en plein dans le mille !
Morts les soldats !
Explosée la voiture !
Détruite la maison !
Infaillible technologie, remarquable savoir faire !
Le soldat qui a programmé le drone, celui qui a décidé de l'envoyer sur "la cible", enfin celui qui appuie sur son...son...sur...son joystick, aucun n'est vraiment responsable, ou totalement responsable, ces hommes ne sont plus responsables comme on l'entendait encore hier, en Algérie, au Vietnam...
Moins de traumatismes psychologiques, moins d'état d'âme, moins de frais...
Propre ? vous avez dit propre ?
UNE MERVEILLE !
On en rêverait...à tel point d'ailleurs que vous aussi, vous pouvez aller vous faire ce petit cadeau, ce petit plaisir, vous offrir cette petite merveille, juste avant d'aller sur les plages, il vous en coûtera entre 150 et 600 € ; pour 450 € vous avez déjà un véritable petit bijoux que vous pourrez piloter depuis votre ordinateur qui mémorisera tout ce que vous voulez, qui filmera tout, cette magnifique fille aux seins nues, là bas...elle est pour vous !
Le vice, le voyeurisme et le sexe ne font pas forcément mauvais ménage avec l'art de la guerre et, de toute façon, il faut bien commencer par quelque chose...par les bas instincts, pourquoi pas.
On se mithridatise à cette technologie en passant d'abord au dessus du balcon de la voisine, sans se faire surprendre, surtout sans se faire voir, c'est exactement comme si l'ennemi vous prenait en flagrant délit, juste avant que vous n'ayez le temps d'armer "votre système"....à distance ! lui ne vous ratera pas, la voisine non plus !
La honte d'un côté (la voisine en train de vous hurler dessus, un dimanche matin, vers 10h30, devant vos enfants, devant votre femme et devant tous vos voisins) et la mort de l'autre.
Tout un apprentissage !
La honte préfigure la mort, elle la remplace dans la vie civile.
Ces petits drones vont vous photographier et vous filmer en train de filmer votre voisine sous sa douche ; vont vous photographier en train de rouler à 136 km/h sur l'autoroute A6.
Votre femme risque de recevoir des photos de vous et de votre voisine en pleine séance de gymnastique. Tôt ou tard vous finirez par recevoir une photo de votre femme en train de se "venger" avec "le petit jeune du 6e", et ce ne sera que justice ! à sa place je ferai pareil...
C'est la même technologie, le même viol.
Spectateur et acteur en même temps, voyeur et vu, violeur et violé, civil et militaire, espion espionné.
Les drones espionnent pour vous, vous espionnent en même temps, drones civils, drones militaires, drones lubriques, drones belliqueux...belliqueux, parfaitement !
Il n'y a pas que hIaBlM, il y a Gougle, le street view, Gougle earth, votre smartphone, vos lunettes qui filment, votre montre qui...les réseaux sociaux se chargeront, ensuite, de diffuser le plus largement possible et le plus vite possible, ces images volées, ces vies volées, ces cœurs déchirés, ces jambes arrachées...et ce "cloud" qui vous suit, lui aussi, là, juste au dessus du drone, dans le ciel bleu.
Arrêtons de nous "émerveiller".
Arrêtons d'acheter ces saloperies.
La guerre des drones a commencé.
Vous l'avez bien cherché, non ?