Le spectacle donné par les journalistes, experts et autres politologues est pathétique.
Interrogés à longueur de temps, sur toutes les ondes, matin, midi et soir, ces soi-disant spécialistes de la vie politique Française qui affirmaient, il y a 48 heures encore, que « tous les signes allaient dans le sens d’une nouvelle candidature de François Hollande » nous expliquent, depuis hier soir, que « le Président ne pouvait pas faire autrement que de renoncer… »
L’évidence de sa candidature a été remplacée, ipso facto, par l’évidence de son renoncement.
« Ni vu, ni connu, comme si de rien n’était » m’explique ce matin Cédric, un voisin agriculteur dont le bon sens têtu fait sourire le village, sa mine goguenarde en dit long et vaut bien des discours.
Sans autocritique, sans se remettre en cause, comme si les six derniers mois passés à argumenter et à documenter leur certitude de voir Hollande briguer un nouveau mandat ne comptaient pas…
Une telle arrogance est insupportable, une telle incompétence est inadmissible.
Ils occupent, pourtant, des postes prestigieux dans les rédactions, bien sûr, mais aussi à Sciences-Po, à l’X, à H.E.C, à l’E.N.A, là où ils forment (et déforment) nos élites, celles d’hier, d’aujourd’hui et de demain, c’est bien le problème.
Ils n’avaient pas, non plus, envisagé la possibilité de voir Fillon arriver en tête des primaires ; pas vu que Sarkozy ne passerait pas le premier tour ; pas vu le Brexit arriver ; pas anticipé la victoire de Trump.
Autant d’incompétences accumulées en aussi peu de temps laissent songeur…
Dans la vraie vie, au boulot, des salariés qui feraient preuve d’un tel acharnement à se tromper aussi profondément seraient vite « remerciés » y compris chez Vincent Bolloré, y compris chez Henri de Castrie…surtout chez eux !
Les hommes et les femmes politiques « de la droite et du centre », NKM en tête, se sont précipités sur tous les micros tendus pour nous expliquer, à leur tour, que Hollande « n’avait pas le choix », ajoutant des commentaires acides sur l’homme, sur son parcours présidentielle, sur sa politique, sur sa vie privée, sur son scooter, rien, décidemment rien ne passe, pas complètement mort, encore tiède, ils continuent de le canarder.
Faire un parallèle entre une presse incompétente et une caste politique réactionnaire (et acharnée) prend tout son sens, ils boivent aux mêmes abreuvoirs, se nourrissent dans les mêmes auges.
Pas vraiment étonnant qu’ils éructent tous en même temps, l’odeur est la même, ils ont cela en commun.
Pour avoir appelé publiquement et milité activement pour le renoncement de Hollande à se représenter, je veux maintenant dédier mes forces à la reconstruction d’une nouvelle gauche qui ne pourra gagner que si elle arrive à faire « front commun » autour d’un projet qui reste à inventer.
Seul l’avenir m’intéresse.
P.S : Parmi les journalistes, deux noms sortent du lot de la connerie généralisée et méritent quelques égards : Roland Cayrol et Olivier Duhamel (le juriste) qui avaient clairement envisagés l’impossibilité pour Hollande de se représenter. Dont acte.