Bruno Painvin (avatar)

Bruno Painvin

Nouvelliste et spectateur engagé.

Abonné·e de Mediapart

865 Billets

2 Éditions

Billet de blog 3 avril 2023

Bruno Painvin (avatar)

Bruno Painvin

Nouvelliste et spectateur engagé.

Abonné·e de Mediapart

Exhibitionnisme et érotisme : les deux mamelles de la communication gouvernementale.

En pleine crise des retraites, dans un contexte d'inflation galopante, le chef de l’État et son gouvernement font le pari audacieux d'une communication disruptive ...

Bruno Painvin (avatar)

Bruno Painvin

Nouvelliste et spectateur engagé.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Après l’interview d’Emmanuel Macron dans « Pif Gadget » et les 12 pages consacrées à Marlène Schiappa dans « Playboy », le blog « Contre la connerie envahissante », intrigué par tant d’audace, a mené une enquête rigoureuse afin de comprendre la stratégie de communication du gouvernement dans un contexte social et économique particulièrement préoccupant et face à une stratégie du maintien de l’ordre qui inquiète, le tout sur fond de réforme des retraites qui n’arrive pas à faire son trou.

Un premier constat s’impose : plus la police est brutale, plus l’inflation ravage le pouvoir d’achat des Français et plus les ministres se déshabillent et se désinhibent. Un lien de causalité, assurément, avec une petite touche de stimuli sadomasochistes qui ne manque pas d’étonner en pareilles circonstances.

En avant-première, nous avons pu nous faire communiquer le plan de communication détaillé de l’équipe gouvernementale pour les prochaines semaines.

Nous nous sommes focalisés sur les membres les plus virils risibles visibles.

Première révélation : Élisabeth Borne fermera le ban, elle sera donc la dernière à confier ses goûts, ses fantasmes et ses phobies sexuelles au magazine « Union », magazine interactif de charme et d’information sur la sexualité réservé à un public adulte. Elle ne s’adressera donc pas à la jeunesse, c’est regrettable, mais son approche « interactive » reste excitante ; Géraldine Baehr-Pastor, rédactrice en chef d’Union, aurait refusé de publier des photos de la Première ministre entièrement nue afin, dit-elle, de « ménager les âmes sensibles ». Une délicate attention, mais que voilà une femme bien prudente ! Trop prudente ?

Les guerres pubiennes, dites aussi guerres « pubiques », qui ont jalonné la rude concurrence entre « Playboy » et « Penthouse » dans les années 60-70, semblent avoir repris du poil de la bête entre plusieurs membres de l’équipe gouvernementale …certains parlent même de débandade...néanmoins l’ambiance reste « tendue » se lamente un observateur qui souhaite conserver l’anonymat, la main gauche sur la bouche, il est droitier.

Éric Dupond-Moretti aurait opté pour « Marquis Magazine », le magazine du fétichisme qui tire son nom, on l’aura deviné, du Marquis de Sade : photographies, modèles, livres, films, mode, lifestyle, tout y est ; à noter que ce magazine, n° 1 mondial dans son genre, est traduit en russe, il paraît même que Poutine s’est abonné dès la première publication, en 1994. Voilà qui devrait détendre l’atmosphère entre Russes et Français le jour où Macron désignera EDM seul interlocuteur du patron du Kremlin, c’est beaucoup mieux que Sarkozy ...quoique (proposition circonstancielle d'opposition ou de concession, NDLR) …je veux dire par là que Sarkozy, question magouilles financières, ce n’était pas mal non plus.

Dans cette interview, EDM éclabousse de sa verve sa gestion vision pour une justice « plus verticale et plus raide » explique-t-il sans filtre. La violence dont fait preuve la police, loin de le gêner, le plonge dans un abîme de fantasmes sadomasos, il se déclare favorable à un « rapprochement » entre les forces de l’ordre et les surveillants péni…péni…pénitentiaires. Du concret !

Gérald Darmanin, dit aussi Dard-Malin, friand de réseaux coquins, a choisi « Swing », magazine et site internet à destination des libertins : la particularité du site est de réserver une place très importante aux petites annonces, on peut y lire, par exemple et pour la bonne bouche, cette petite annonce : « Ministre en rut qui aime l’intérieur recherche jeunes femmes paumées qui aiment le piston, discrétion garantie ».

Brigitte Macron, émoustillée par l’ambiance, aurait trouvé une « troisième jeunesse » d’après l’Ardéchois Olivier Dussopt qui a rendu publique son homosexualité dans une interview publiée dans le magazine spécialisé « Têtu », un ministre du travail adepte du triolisme…il l’aime son président ! Rapprochement en vue ?

Pour l'anecdote, Roselyne Bachelot-Narquin, interrogée par nos soins, parle même d'une 4 e jeunesse dans la cas de Brigitte Macron, mais tout ce qui est excessif devient insignifiant, c'est la raison pour laquelle nous ne nous étendrons pas plus avant sur Roselyne.

Le choix du magazine « Têtu », au-delà de son public cible, gay et LGBTQI+, n’est pas totalement innocent dans le contexte que nous connaissons actuellement. De là à y voir une énième provocation …

Faut-il s’inquiéter ? Cette stratégie de communication est-elle risquée ? Peut-on parler de dérives ? Des déglingos au pouvoir ?

Va pour une stratégie disruptive en matière de communication, pourquoi pas, après tout ?

On notera au passage que la notion de « disruption » est à manier avec doigté et subtilité : si par exemple vous êtes pris en flagrant délit de tromper votre femme avec la voisine ou de tromper votre mari avec son meilleur ami, évitez de lui dire, tout drap fumant : « chéri, j'ai cru opportun de mettre en place une stratégie disruptive dans notre couple afin de redynamiser nos relations qui avaient plutôt tendance à s’étioler au fil du temps » ...l'utilisation du mot « disruption » est, dans ce cas, maladroite, voire inappropriée, le conjoint cocufié serait en droit de penser que vous le prenez pour une conne ou pour un con, il n'aurait pas tort, une circonstance possiblement aggravante.

Même cause même effet avec la police ou la gendarmerie en cas d'excès de vitesse, idem pour la fraude fiscale, on a le droit de prendre les gens pour des cons, mais c'est risqué sauf, peut-être, pour Sarkozy.

Revenons à nos moutons gouvernementaux qui, eux, peuvent se permettre de nous prendre pour des cons, ils sont grassement payés pour cela, mais c'est un exemple à ne pas suivre, sauf, peut-être, pour Sarkozy, mais c'est un autre débat.

Faut-il mettre tout le gouvernement sur le banc des accusés ? Faut-il bouder notre plaisir de voir enfin des hommes et des femmes, furent-ils présidents, ministres ou secrétaires d’État, se mettre à poil ?

S’il est vrai que le petit garçon que je suis resté boude dès qu’on touche à son petit banc, je reste sceptique.

La vraie pornographie se limite-t-elle à voir Schiappa dans « Playboy », Dussopt dans « Têtu » et Macron dans « Pif Gadget » ?

Pas sûr.

La vraie pornographie a commencé le jour où Macron est entré en fonction.

Comment peut-on caractériser Macron pour mieux comprendre tout cela ?

Un mot clef que je livre ici à votre sagacité (inutile de me remercier), la paraphilie dont voici une assez bonne définition :

« Les paraphilies sont des fantasmes ou des comportements sexuels (ou politiques) fréquents et intenses portant sur des objets inanimés, des enfants ou des adultes non consentants (des citoyens-électeurs) ou bien impliquant la souffrance ou l’humiliation de soi-même ou de son partenaire. Les troubles paraphiliques (ou politiques) sont des paraphilies entraînant une souffrance ou perturbant le fonctionnement du paraphile, ou nuisant ou susceptibles de nuire à une autre personne. »

À ses yeux, nous sommes bien des objets inanimés, non consentants, objets de souffrances et d’humiliations qui nous nuisent gravement, jusque dans notre quotidien.

Sous cet angle purement psychanalytique, je le con-fesse, on ne peut que déplorer la décision de la rédactrice en chef d’Union de refuser de publier les photos d’Élisabeth Borne entièrement nue.

C’est très grave !

Elle est là, la dérive !

Après tout, comme le disait Roland Topor, « Théâtre et fantasmes sont faits l'un pour l'autre » : théâtre ou cirque, comment peut-on mieux résumer la politique ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.