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Billet de blog 3 mai 2020

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Un état d’urgence peut en cacher un autre, un monstre froid est en train de naître

Petit à petit la France s’habitue aux régimes d’exception, hier dans le cadre de la lutte antiterroriste, aujourd’hui pour faire face au Covid-19. Avec un argument de poids, donner la priorité à la vie sur la mort quand elle est menacée. Au nom de la liberté, dit-on. Cherchez l'erreur !

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Petit à petit la France s’habitue aux régimes d’exception, hier dans le cadre de la lutte antiterroriste, aujourd’hui pour faire face au Covid-19.

Avec un argument de poids, donner la priorité à la vie sur la mort quand elle est menacée. Au nom de la liberté, dit-on.

Cherchez l'erreur !

En novembre 2017 Emmanuel Macron décide de sortir de l’État d’urgence : plusieurs mesures propres à la lutte antiterroriste basculent dans le droit commun en renforçant considérablement les pouvoirs de la police, un magistrat du Conseil d’État parle alors d’un « univers en expansion constante ».

La doctrine sécuritaire occupe l’espace public et commence à s’infiltrer dans la sphère privée.

Emmanuel Macron, encore lui, décide de proroger pour deux mois encore l’état d’urgence sanitaire : si le virus s’entête, qui sait quand on y mettra un terme, et dans quelles conditions légales et réglementaires.

Il pourrait prétexter d’un improbable rapport scientifique, un de plus, pour appliquer la même méthode utilisée en 2017. La grippe sera mieux gérée…c'est une petite musique que l'on commence déjà à entendre !

StopCovid est abandonné, vive StopCovid ! Un fichier en replacera un autre, la Sécurité sociale, l’Assurance Maladie, les ARS mutualiseront leurs énormes moyens informatiques pour mieux nous tracer au nom de l’intérêt collectif.

Gare aux contrevenants !

Surveiller et punir, Michel Foucault avait parfaitement décrit ce mécanisme politique liberticide en 1975, un mécanisme tentaculaire qui n’en finit pas de s’étendre, de prospérer.

Parallèlement au panopticon Macron (!) se développe en France une culture de la répression policière qui en dit long sur la place que le pouvoir politique laisse à la contestation, aux (légitimes) revendications, aux syndicats et à ses opposants : la doctrine du maintien de l’ordre est le reflet d’une reprise en main musclée, sanglante et meurtrière qu’incarne à lui seul le préfet Didier Lallement, un préfet de police tellement caricatural qu’il faudra le recadrer publiquement.

Tout cela va dans le même sens et obéit à la même logique.

La doctrine sécuritaire se doit d’être discrète, elle ne manque pas de masques pour avancer, elle n’a qu’un but.

« Ouvrez les oreilles, je vais vous parler de la mort des peuples. L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « Moi, l'État, je suis le Peuple. » Ainsi parlait Zarathoustra qui avait, qui a toujours raison !

Le pouvoir actuel est aux abois, Macron sait qu’il va devoir rendre des comptes, sa réélection est d’ores et déjà compromise, très compromise, on ne retiendra de lui que sa réforme de l’ISF et les répressions policières, un énorme fiasco.

Un Jupiter en guenilles.

Soyons lucides, il est l’héritier d’un système économique et politique cynique qui entend continuer sa course folle aux dividendes, on ne renonce pas facilement, en effet, à se distribuer 60 milliards d’euros par an, cela reste et restera leur priorité absolue.

Prenons un peu de recul avec cette satanée politique, éloignons-nous de ces politiciens avides de pouvoir, de reconnaissance ou d’argent.

Il appartient au peuple, et à lui seul, de réinventer la politique, sa politique !

Ce pouvoir tente de nous mithridatiser à cette culture sécuritaire, en fait totalitaire, ne nous trompons pas !

« Par égoïsme, méchanceté ou éclectisme, je veux n'être jamais lié à aucun parti politique, quel qu'il soit, à aucune religion, à aucune secte, à aucune école ; ne jamais entrer dans aucune association professant certaines doctrines, ne m'incliner devant aucun dogme, devant aucune prime et aucun principe, et cela uniquement pour conserver le droit d'en dire du mal. »

Ou d’en rire pour me moquer, c’est du moins, et très modestement, ce que j’ajouterais à ces mots empruntés à Guy de Maupassant dans une de ses correspondances.

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