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Billet de blog 3 juillet 2014

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Le verbatim de l'interview de Sarkozy : plus vrai que nature !

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Le verbatim de l’interview de l’Ex:

Gilles Bon Boulot : Bonsoir Monsieur le Président

Nicolas Sarkozy : Bonsoir

Jean-Pierre La Ganache : Bonsoir monsieur le président, bonsoir Nicolas Sarkozy

GBB : Depuis plus de deux ans, vous avez quitté l’Elysée et vous n’avez accordé aucune interview. Pourquoi avoir accepté de répondre ce soir aux questions de TF1 et d’Europe 1 ?

Parce que j’ai estimé que ma situation était suffisamment grave pour que je dise enfin aux Français ce qu’il ne fallait pas croire à propos  de l’instrumentalisation politique de la justice aujourd’hui, tout est faux !

Dans notre pays, qui est le pays des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, il y a des choses que j’ai organisé et les Français doivent les connaître et, en leur conscience et en toute liberté, doivent juger de ce que j’ai fait. Et je veux dire cette vérité.

Et puis il y a une deuxième raison…c’est que tout est fait pour donner de moi, l’image qui est conforme à la vérité. Je veux dire à ceux qui nous écoutent et qui nous regardent que j’ai trahi leur confiance…que j’ai commis un acte contraire au principe républicain ou à l’Etat de droit.

Il était venu le temps pour moi de m’expliquer, de prendre la parole et la nuit dernière, qui me fut réservée à moi, pour moi tout seul, m’a convaincu de la nécessité de le faire ici et maintenant.

JPLG : Comment vous réagissez au principe et à la longueur de la garde à vue. Elle a été exceptionnelle : 15-16 heures avec les policiers. Vous étiez sans avocat. Quelle est votre réaction ?

C’est très simple : je suis profondément soulagé de ce qui s’est passé. Je ne demande aucun privilège. Et puisque j’ai commis des fautes, j’en assumerai toutes les conséquences. Je ne suis pas un homme qui fuit ses responsabilités. Mais enfin, j’en appelle à la conscience de chacun, de chacun de nos compatriotes : est-il totalement anormal que je sois écouté dans mes conversations les plus intimes depuis le mois de septembre de l’année dernière ?

GBB : dans le cadre d’une procédure judiciaire…

Que je sois écouté, que les conversations qui sont les miennes, avec mon avocat, soient écoutées et diffusées  conformément au droit et à  l’instruction par des journalistes, des médias ne me dérange pas plus que cela…mais ce fut rude.

Est-il complètement anormal que je sois placé en garde à vue pendant 15 heures sous la surveillance, d’ailleurs, de policiers qui ont remarquablement fait leur travail, à qui, bien sûr, je n’ai rien à reprocher. Mais pouvait-on éviter cette garde à vue pour que je réponde enfin aux questions des juges ? Non, bien sûr ! Devais-je absolument avoir rendez-vous avec les deux dames qui m’ont donné rendez-vous à deux heures du matin cette nuit, après 14 heures d’interrogatoire par les policiers ? Oui, bien sûr ! comment faire autrement ? je n’aurais jamais eu le temps de tout dire en 4 heures. Ni le temps ni le courage.

JPLG : Donc il faut bien expliquer aux Français qu’il y a eu d’abord les 16 heures avec les policiers, et à partir d’une heure, deux heures du matin, pendant deux heures, une interrogation par deux juges…

(Nicolas Sarkozy coupe JPLG) Il n’y a pas eu de réelle volonté de m’humilier en me convoquant sur le statut de la garde à vue qui est  un statut normal dans mon cas. Monsieur Cahuzac, le ministre du Budget de monsieur Hollande, qui était en charge de la lutte contre la fraude fiscale et à qui on a découvert un compte en Suisse, n’a pas fait une seconde de garde à vue pour la simple raison qu’il a tout avoué, moi c’est différent, bien sûr.

Je ne le suis… (il se reprend) je ne lui souhaite pas, mais je considère qu’il est normal que moi, qui ai un casier judiciaire vierge mais plein d’affaires en cours d’instruction, et depuis longtemps, il est normal donc qu’on cherche des comptes que j’ai détenusdans tous les pays  et qu’on en n’a jamais trouvé, cela a agacé les juges… Est-il anormal d’être traité comme ça ? je devais  absolument être emmené sous la conduite de cinq policiers, dans un véhicule de police, pour rencontrer ces deux charmantes magistrates à deux heures du matin ! elles ne pouvaient pas attendre, il faut les comprendre… 

JPLG : Est-ce que vous pensez que les chefs d’accusation contre vous étaient déjà anticipés ? Qu’elles avaient décidé avant de vous voir ?

Ecoutez, ces chefs d’accusations sont très graves. Et je vais vous en donner la preuve : lorsque je suis arrivé après quatorze heures d’interrogatoire par les policiers, je connaissais le dossier sur le bout des doigts, c’est normal puisqu’il s’agit de moi. J’ai accepté de répondre à toutes les questions, scrupuleusement. Ça a donné 45 pages ajoutées au procès verbal qui était à la disposition des juges. Je me suis assis dans le fauteuil face à ces deux dames, juges d’instruction…Elles m’ont signifié, sans même me poser une question, trois motifs de mise en examen, avant même d’avoir répondu à quoi que ce soit. Tout y était ! absolument tout, elles n’ont rien oublié !

Est-il anormal par ailleurs que je  choisisse pour affaire, où mon nom est cité, et j’y reviendrai, un magistrat qui appartient au cercle de mes amis parmi les plus intimes ?

GBB : comme un tiers des magistrats… comme un tiers des magistrats qui appartiennent au cercle intime de vos amis… Un autre tiers appartient à un syndicat orienté à droite… mais cela ne la disqualifie pas a priori…

Je ne pense pas que 68 millions de justiciables aient reçu les lettres de soutien de Gilbert Azibert et de Philippe Courroye que j’ai reçu le 2 mai 2012, à la veille de l’élection présidentielle. Je vous en lis un bref extrait. "Nous autres, vos amis sincères, vous écrivons …qui plus que vous monsieur Sarkozy aurez davantage rétabli la séparation des pouvoirs, revalorisez la loi, exprimez la réalité judiciaire, revalorisez le travail des professionnels de la justice, renforcer et systématiser les écoutes téléphoniques ? En réalité, poursuivent mes amis, tout au long de votre double quinquennat, vous n’avez cessé de renforcer l’autorité judiciaire et l’amour de la Justice, du moins êtes-vous parvenu à diffuser le votre". Et, en guise de conclusion, "nous avons décidé, disent-ils de vous soutenir inconditionnellement … (coupé par Gilles Bon Boulot)

GBB : mais vous les aviez pourtant traités de petits pois… Vous les aviez traités de petits pois en disant "ils sont quantité négligeable".

JPLG : Là on a pas le sentiment d’assister à la revanche des petits pois…c’est trop injuste !

La revanche, lorsqu’on est magistrat est que l’on doit instruire à décharge quand il s’agit de moi, une instruction à charge contre moi c’est la violation d’un principe du droit fondamental. Tout justiciable a le droit à un juge impartial, moi j’ai droit à un juge partial, je suis Président de la République ! Je demande à ceux qui nous écoutent ou nous regardent : qui aimerait, pour avoir à trancher un différent entre lui et la Justice, en face de lui un magistrat dont l’impartialité politique risque de détruire la personne contre qui il doit instruire à décharge ? (coupé par Jean-Pierre La Ganache)

JPLG : Ce soir est-ce que vous demandez, est-ce que vous réclamez de nouvelles juges, moins militantes selon vous ?

GBB : …le dessaisissement de cette femme juge ou de sa consœur, madame Simon ?

Pardon de le dire, mais il est tout à fait invraisemblable qu’il se soit trouvé des magistrates femmes pour nommer, pour s’occuper d’une affaire où mon nom est cité ! un magistrat appartenant au cercle de mes amis et dont on connait l’engagement à mes côtés depuis longtemps à de quoi surprendre en effet…mais je veux des hommes, des « couillus » pas des dames !

GBB : Ceux qui vous ont mis sur écoute, ce ne sont pas ces deux femmes juges. Ce sont d’autres juges qui n’appartiennent pas au cercle de vos amis.

S’agissant de ma mise sur écoute, les Français doivent la comprendre. J’ai été mis sur écoute en septembre 2013, pour des faits d’argent versé par monsieur Kadhafi en liquide, des valises pleines … c’est simple… en 2007, qu’espérait-on recevoir de ces écoutes ? Que monsieur Kadhafi, d’où il est, me téléphonât ? elle est raide celle là !

JPLG : Vous n’avez pas répondu, est-ce que vous voulez que de nouveaux juges … (coupé par Nicolas Sarkozy)

Je vais bien sûr répondre. Est-il anormal, qu’il y aient plein d’indices graves et concordants contre moi… des tonnes ! vous pensez-bien monsieur Bamboula, pardon monsieur Bon-Boulot que puisqu’on avait trouvé un compte et un virement de monsieur Kadhafi, vous n’en auriez pas été informé avant moi, vous pensez bien. Est-il anormal dans ces conditions qu’on poursuive les écoutes, sur l’ancien chef de l’Etat, qui de ce fait et pour ces raisons ne pourra pas demain ni un autre jour avoir des responsabilités d’opposition ? il fallait me stopper ! d'urgence !

Je vous pose une question à mon tour, avant de répondre à la votre : imaginez qu’à l’époque où je fus président de République, monsieur François Hollande ait fait l’objet des mêmes écoutes ? sans aucun motif ? sans aucune raison ? Vous imaginez le scandale ? C’est parce que c’est moi que tout doit être permis et autorisé, c’est logique !

Le bâtonnier des avocats de Paris, et les avocats, sont révulsés à l’idée que l’on puisse écouter les conversations entre mon avocat et moi, un peu comme si on écoutait les conversations entre Jasques Mesrine et son avocat mais honnêtement il faut comprendre, ma situation est légalement très grave ! on ne peut pas laisser courir un délinquant comme ça…ces avocats, ce bâtonnier ont le soutien un trop "ostentatoire", c'est dans l'air du temps...

JPLG : A plusieurs reprises, vous avez dit : "on a nommé, on a décidé, on a choisi tel ou tel juge…" Est-ce que le président Hollande et son gouvernement, dans les affaires judiciaires qui vous concernent, sont des spectateurs ou des acteurs ?

Il n’ y a pas d’instrumentalisation de la justice, les choses sont claires. Madame Taubira, garde des Sceaux, sur le plateau de monsieur Bon-Boulot, le confirme lorsqu’elle a dit : "je n’ai jamais eu connaissance des écoutes des conversations de monsieur Sarkozy". Vous avez prouvé qu’elle n’avait pas menti. Vous savez comme moi ce que monsieur Valls a dit lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. D’ailleurs, je ne suis pas plus étonné que cela. Ce matin même, monsieur Valls dit : "les faits qui sont reprochés à Nicolas Sarkozy sont très graves". Mais enfin qui peut lui en vouloir ? qui peut en en douter ?

GBB : Vous pensez qu’il connait le dossier ?

A moi de répondre ! Bien sûr ! il sait de quoi il parle… A-t-il eu les juges au téléphone ? Lui a-t-on fait un rapport ? Il aurait pu dire "les faits supposés, reprochés à monsieur Sarkozy" mais non, il sait ! il a vu ! Monsieur Sapin, ministre des Finances, a déclaré dans une interview récente, stupéfiante de sincérité : "Sarkozy, mais on va s’en occuper ! " il était temps ! Quant à monsieur Hollande, ses collaborateurs se sont livrés à une exploitation très judicieuse de mes archives, en accord avec toutes les règles républicaines, archives qui ont été consultées sans que l’on m’en demande l’autorisation, (c’est bien normal, si on m’avait interrogé ou demandé la permission j’aurais évidemment refusé) et distribuées à la justice  qui les réclamait. Le directeur des services informatiques de l’Elysée a été licencié au motif – a-t-il dit – qu’il refusait d’examiner le disque dur de mon ordinateur, c’est normal, c’est bien fait pour lui ! il aurait du obéir à la justice, ce con !

GBB : Demandez-vous le désistement de ces deux magistrates, ou pas ?

J’aurai l’occasion de prendre un certain nombre d’initiatives. Parce que voyez-vous, envers et contre tout, je crois dans l’honnêteté et la partialité des magistrats qui me soutiennent.

JPLG : Mais pas celles là ?

Ne confondons pas une minorité militante et mes magistrats. J’aurai l’occasion de faire valoir mes droits en la matière. Je ne demande aucun avantage particulier, je veux simplement des juges de droite et, si ce n’est pas trop demandé des juges de mes amis.

JPLG : On dit : "il ne veut pas être traité comme un citoyen normal".Êtes-vous traité comme un justiciable normal ?

Avez-vous vu quelqu’un dire ça ? Cela n’a pas de sens monsieur La Ganache. Je ne demande aucun droit particulier. Je ne veux aucun avantage, mais je vous rappelle que j’ai été interrogé dans le cadre de l’affaire dite Bettencourt, qui a été serinée pendant deux ans, et notamment au moment de la présidentielle, aux oreilles des Français. Malgré des preuves incontestables ou accablantes j’ai obtenu un non-lieu par miracle. J’ai été lavé de toute accusation mais pas de tout soupçons, il est vrai. Savez-vous que j’ai accepté, et enduré, 22 heures d’interrogatoire. Dans l’affaire dite Karachi, dix ans d’enquête menée par monsieur Van Ruymbecke, aboutissent au fait que mon nom, et tout ce que j’ai fait, est complètement reconnu et il n'y arrive pas. Qui peut le croire ? Je ne suis pas un justiciable comme les autres, mais je ne suis pas décidé à accepter d’être en dessous de la loi pour autant.

GBB : Dans ces écoutes, on entend clairement votre avocat, Me Herzog, être en contact avec un haut magistrat de la cour de Cassation. Vous le saviez, ne vous êtes-vous pas dit : "on a franchi la ligne jaune, ce que je fais relève du droit pénal" ?

Si je comprends bien, dans notre pays aujourd’hui, sous le mandat de monsieur Hollande, être magistrat, même de droite, c’est un élément parfaitement anti-démocratique. Etre comme monsieur Azibert, un haut magistrat de la cour de Cassation, partageant les idées politiques de la droite, c’est le premier indice de la corruption. Non le problème c’est ce syndicat de gauche…le SM comme sado-maso…la ligne jaune ? Non, Monsieur La Ganache, j'ai dépassé la ligne rouge depuis des lustres alors la jaune...

GBB : Mais il ne parlait pas de dîners en ville, il parlait de votre dossier monsieur le président !

C’est normal ! Parlons du fond du dossier. Monsieur Azibert était candidat à un poste à Monaco. Il ne l’a pas eu, malgré tous mes efforts. Mon avocat, Thierry Herzog, m’a demandé si je pouvais me renseigner pour faire une démarche auprès de Monaco. Je n’ai pas pu faire aboutir cette démarche, c’est dans le dossier, c’est prouvé. Le palais de Monaco a indiqué qu’il y a bien eu une démarche en faveur de monsieur Azibert. Et par ailleurs, il existe une écoute - qui elle n’a pas fuité dans la presse, on se demande bien pourquoi… - où je dis à Thierry Herzog : "oui, je ferai  l’intervention". Et enfin, la décision de la cour de Cassation, que j’attendais négative, fût positive. Résumons le dossier sur le fond : monsieur Azibert n’a rien obtenu, mais ce n’est pas de ma faute, j’ai fait  cette démarche et j’ai été débouté par la cour de Cassation. Où est le trafic d’influence ? il est là et bien là ! Où est la corruption ? elle est là et pas autre part ! Qui a corrompu, et pour quel objet ? moi et que moi ! et pour être certain que ce juge allait bidonner mon rapport ! elle est là, la corruption. C’est scandaleux d’en douter, et d’ailleurs ce sont bien ces motifs qui ont été retenus dans le seul souci de rétablir la justice, et non pas comme j’ai pu l’entendre ici ou là pour m’impressionner, de m’empêcher, ou de me diffamer, ça n’a pas de sens.

JPLG : Vous demandez leur nullité ?

Bien sûr que non, je demande leur confirmation.

JPLG : Vous prenez les Français à témoin. Voulez-vous passer pour une victime d’un système qui ne fonctionne pas en matière de justice, et même politique ?

Je suis seul, avec le soutien – fort heureusement et je les en remercie ce soir – de millions de gens qui n'ont pas voté pour moi– ou si peu – et qui sont scandalisés de ce qui s’est passé. Que puis-je faire, si ce n’est prendre les Français à témoin ? Je vous le dis bien dans les yeux : je n’ai rien à leur  reprocher ! Vous m’entendez ? Rien ! C’est moi le coupable, personne d’autre !

JPLG : Là et dans d’autres affaires ?

Là et dans toutes les autres affaires. Cela fait 35 ans que je fais de la politique, que je nage dans les affaires, dans les magouilles, ça devait finir par arriver. Jamais aucun responsable politique n’a été autant sauvé in extremis par des magistrats zélés, des policiers à mes ordres. Aujourd’hui, il y a peut être une vingtaine de magistrats qui s’occupent généreusement de moi, des dizaines de policiers disciplinés, et je suis écouté dans tous mes téléphones depuis plusieurs mois. On trouve de tout. On en ne trouvera encore.

 JPLG : Est-ce qu’on ne trouvera rien dans l’affaire Bygmalion ?

Je vais vous répondre. Je prends les Français à témoin parce que quand on n’a des tas de choses à se reprocher, quand on a son innocence en bandoulière et conscience de sa totale culpabilité, on a vraiment peur de s’expliquer, c’est humain. Cette campagne a été très mal vérifiée, en dépit du bon sens, avec une négligence que je n’espérais plus, dans un soucis amical qui m’a profondément touché, par la commission des comptes de campagne et par le Conseil constitutionnel. Les Français doivent savoir que lorsque le Conseil constitutionnel, pendant plusieurs mois, a examiné les comptes de ma campagne, quand mon équipe de campagne a oublié d’inscrire le plateau-repas d’un chauffeur d’une des voitures, il l’a réintroduit…mais que ça, pas le reste ! Ils ont conclu que nous avions dépassé, sur un budget de 21 millions, de 400.000 euros !!! En vertu de quoi, pour la première fois dans l’histoire de la République, alors que j’avais rassemblé sur mon nom près de 19 millions d’électeurs, nous n’avons pas eu un centime de remboursement alors que normalement j’aurais pu, j’aurais  du être redressé, je ne sais pas moi mais d’au moins 20 millions d’euros ! je ne sais pas comment ils font leurs comptes…c’est inexplicable ! de gros nuls !

GBB : Ces comptes étaient faux, effectivement, Monsieur Lavrilleux a dit : "j’ai fait des fausses factures".

JPLG : Est-ce que l’argent a été détourné ?

De ma campagne ? Certainement ! Et de mes poches ! Voulez-vous que je réponde ? Ce n’est pas la peine d’avoir de l’agressivité, j’ai eu ce qu’il fallait. Le conseil constitutionnel a examiné ma campagne et a dit : "sur 21 millions d’euros, il a dépassé de 400.000 euros". En conséquence de quoi, zéro centime de remboursement, tout pour ma gueule ! Madame Le Pen fut remboursée. Monsieur Hollande fut remboursé. Monsieur Cheminade fut remboursé. Le seul candidat, avec 19 millions d’électeurs, qui ne fut remboursé de rien…. Alors j’ai pris tout le pognon ! par désespoir ! Ma campagne a  couté un bras au contribuable ! 7 millions ! Mais je voudrais en appeler à votre réflexion. Croyez-vous que les rapporteurs du Conseil constitutionnel ont laissé passer 17 millions d’euros de dépenses sur une campagne de 21 millions sans m’en rendre compte ? Je veux poser une question. Ma campagne sera-t-elle à nouveau réexaminée ? Elle ne l’a pas déjà été assez ? J’ai eu le même nombre de meetings que monsieur Hollande. J’ai déclaré que ces meetings avaient couté 13,6 millions, un peu moins de 14 millions. Pour le même nombre de meetings, monsieur Hollande déclare 9,6 millions. A lui, on ne lui pose aucune question, à moi oui…c’est normal ! Si la société Bygmalion a fait des systèmes de fausses factures avec l’UMP dans mon dos je vais les poursuivre ! la différence était pour moi.

JPLG : Si ou sûrement ? A partir du moment où vous voyez les chiffres qui vous échappent…

Ne vous embarrassez pas avec des faux problèmes de présomption d’innocence !

JPLG : Si c’est le cas, porterez-vous plainte contre vous-même ?

Si la justice avérait que la société Bygmalion m’a prélevé de l’argent à moi et à l’UMP alors qu’il n’y avait aucune raison, alors je serais en droit de porter plainte y compris contre moi-même, parfaitement ! Il ne s’agit pas de ma campagne, il s’agit de mon pognon ! En ce qui concerne ma campagne, je le dis à tous ceux qui m’ont soutenu, il n’y a jamais eu le moindre système de simple facturation mais systématiquement une double facturation voire une triple facturation avec délocalisation fiscale, je suis avocat, je le répète. Que les 17 millions qu’on prétend dépendre de ma campagne qui auraient été cachés, c’est une folie, une escroquerie, cet argent me revenait. Personne, jamais, ne pouvait imaginer que les enquêteurs du Conseil constitutionnel ou de la commission des comptes de campagne soient passés au travers à ce point.

GBB : Donc monsieur Lavrilleux, qui s’occupait de votre campagne,  dit pas la vérité quand il parle de fausses factures

Monsieur Lavrilleux aura à répondre devant la justice, et devant moi et la justice fera son travail. J’ai des convictions concernant l’état de droit. Je suis moi-même avocat. Je ne vais pas faire aux autres ce qu’on me fait. Parce que je considère que lorsqu’on emploie des méthodes indignes, c’est plus humiliant pour celui qui est l’auteur de ces méthodes que pour celui qui en subit les conséquences, ou l'inverse...je sais de quoi je parle !

JPLG : Qu’est-ce qui pourrait vous faire renoncer ? Vous aviez tout un schéma, un plan, un programme… Avez-vous encore envie de vous battre ?

GBB : Et serez-vous candidat à la présidence de l’UMP en septembre prochain ?

J’ai longuement réfléchi à ces questions. La question de savoir si on renonce ne se pose pour moi. Pourquoi ? Parce que vis-à-vis de son pays, on a des droits, on n’a pas de devoirs. Je regarde avec consternation la situation de mes finances, l’état de la France je m’en cogne, et je connais l’inquiétude des Français concernant ma trésorerie personnelle et mes souffrances. J’aurai à décider, après un temps de réflexion, à la fin du mois d’août, au début du mois de septembre, de ce que je devrais faire, car les fins de mois sont dures pour tout le monde, pour moi en particulier, les autres je m'en cogne.

JPLG : Vous pensez que les Français ont besoin de vous ?

Le fait que vous me posez la question monsieur La Ganache, comme je ne peux pas imaginer que cela dissimule un doute, encore moins une honte, montre que la question ne se pose plus…

JPLG : Mais vous êtes prêt à relever la provocation ?

N’anticipez pas la décision que je serais amené à prendre. J’aime passionnément ma banque, et je ne suis pas un homme qui se décourage devant les vilénies et les manipulations politiques qui tentent de me ruiner.

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