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Billet de blog 3 décembre 2016

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Des violences dans un club libertin à Vichy, dans l’Allier.

François Fillon vient de remporter la bataille des primaires « de la droite et du centre », le dimanche précédant le drame, le 27 novembre, trois jours et surtout trois nuits avant ce terrible mercredi que les natifs de la région désignent maintenant comme étant le « Bloody Wednesday ». Nous sommes le mercredi 30 novembre, il est 23h45 environ...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Vichy, la sous-préfecture de l’Allier– 03200 – fait encore parler d’elle, de façon assez surprenante cette fois.

La scène se déroule dans un club libertin où se retrouvent régulièrement des adeptes de l’échangisme, une pratique sexuelle plus répandue qu’on ne le croit, surtout aux abords des grandes villes de province, c’est le cas ici, parfois le citadin s’ennuie, il faut relire Marcel Aymé.

Le « Club » est ouvert quatre soirs par semaines, du mercredi au samedi, c’est important de le noter.

Nous sommes le mercredi 30 novembre, il est 23h45 environ.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore,  François Fillon vient de remporter la bataille des primaires « de la droite et du centre » le dimanche précédant, le 27 novembre exactement, trois jours et surtout trois nuits avant ce terrible mercredi que les natifs de la région désignent maintenant comme étant le « Bloody Wednesday »…

Pas besoin d’être membre ( ? ) il suffit d’arriver en couple, les célibataires sont gentiment et courtoisement refoulés. La Direction du Club fait, toutefois, quelques exceptions à son propre règlement  pour des femmes qui arriveraient seules mais les critères sont sévères, très sévères, très stricts, drastiques même !

Nous n’allons pas les détailler ici, il suffira aux lecteurs de prendre pour image, ou pour symbole, et comme référence Nadine Morano dont le physique et les caractéristiques parlent mieux qu’un long discours.

Un peu d’imagination, que diable !

Un peu…

Les femmes, les épouses, donc, doivent  se vêtir de façon légère et suggestive, des jupes très courtes, des décolletés très plongeants, avec bas résille rouge ou noir et talons hauts type Rachida Dati dans sa version précédente, c'est-à-dire dans la version et le style d’avant le dimanche 27 novembre au soir, des talons Sarko-compatibles, donc très très hauts.

Un accoutrement indispensable qui ne laisse aucun doute sur les intentions de ces couples. On notera tout de même, qu’une fois de plus, ce sont les femmes qui doivent assumer publiquement, et ostensiblement, les penchants intimes du couple, des femmes courageuses face à des maris plus timorés, plus lâches, disons-le tout net, cela se confirme, une fois de plus.

Pour ceux qui ne sont pas familiers des termes techniques, Wikipédia propose une définition du bas résille « des bas à mailles très peu serrées », il faut savoir de quoi on parle.

Les lecteurs de MEDIAPART et Edwy Plenel me pardonneront de compléter cette description par une brève et succincte analyse sociologique  des habitués de ce club, Balzac ferait beaucoup mieux que nous, sans aucun doute. Et Flaubert ! Ah Flaubert !

Des médecins, des avocats, des chefs d’entreprise, quelques esthéticiennes, plusieurs gérantes de salons de coiffure, des pharmaciens et pharmaciennes, un restaurateur, des retraité(e)s « encore jeunes », un ostéopathe  –  ça peut servir – mais aussi un professeur de judo, des jeunes joueurs d’un club de foot local régulièrement accompagnés de leurs cheerleaders  – la jurisprudence Ribéry –  le gérant d’une grosse entreprise spécialisée dans la rénovation de maisons, toujours en quête de nouvelles sensations et de nouveaux marchés dont la femme est mystérieusement portée disparue, le pauvre homme !

Du très classique, me disent les spécialistes, des habitués, en fait, car il faut faire partie du sérail pour comprendre, ça ne s’invente pas.

Cette « population » libertine est, idéologiquement parlant, mélangée, je ne trouve pas d’autre mots, voire bigarrée mais c’est logique quand on y pense : certains votent à droite, d’autres à gauche, le centre est curieusement sous-représenté, comme quoi…quelques syndicalistes aussi, plus deux couples de tendance vaguement anarchiste qui font semblant de confondre « libertin » avec « libertaire », de faux érudits prétentieux, on en rencontre partout, décidemment, et pas que sur des plateaux de télévision ou dans des salles de rédactions.

Ce mercredi 30 novembre, donc, peu avant les douze coups de minuit…désolé mais une explication s’impose à ce stade du récit : « Les douze coups de minuit » correspondent bien à ce que votre imagination vagabonde et néanmoins salace est en train de vous suggérer…tous les mercredi à minuit pile !

Nadine – je n’y suis pour rien, elle se prénomme bien Nadine, c’est comme cela – dont le mari, Philippe ( ? ) assiste en tant que spectateur aux ébats de sa femme, perdue aux milieu des douze corps enchevêtrés,  aperçoit  Richard, un grand gaillard ( ? ) en train de se rapprocher de sa tendre épouse, impatient et décidé , très décidé apparemment…

Nadine ne voit pas le danger arriver, elle ne sait pas…

Il se trouve que Nadine et Philippe sont de gauche, ils sont encartés au P.S, Philippe est franc-maçon dans une loge dont le nom est assez typée en vérité, la loge "Pierre Mendes France pour demain ".

Or Richard est un militant du parti L.R, catholique non pratiquant (quand même !) et transfuge du Front National, peu de gens étaient au courant du parcours politique de Richard mais Philippe ne pouvait pas supporter l’idée que Nadine…non, trop insupportable ! Il connaissait bien Richard qui fréquentait, lui aussi, les bancs du temple maçonnique dans la loge « Marcel Bigeard ». 

Au moment  précis ou Richard allait porter l’estocade Philippe se rua sur l’assaillant, le prenant par les…par le…par le cou et se mit à serrer, serrer.

Surpris, Richard se débattit mollement ( ? ) et tomba à terre.

Philippe utilisait ses pieds, ses mains, sa tête pour achever l’ancien Frontiste en hurlant des « salauds de nazi », « fumier de fasciste », « bâtard »…

Les spectateurs, tous entièrement nus, évidemment, se sentirent obligés d’intervenir, les plus sages recommandaient de « laisser la politique aux vestiaires » mais d’autres avaient le sang plus chaud, de toute façon il n’y avait pas de vestiaires, un tort peut être…

« Gauchistes de merde » contre « salopards de Fillonistes », une bagarre générale éclata, l’allusion nominative au vainqueur de la primaire « de la droite et du centre » acheva de mettre le feu au…au club !

« Vous allez voir comment Hollande va vous ruiner la vie, bande de ringards ! » hurlait Philippe entre deux coups de poing.

« On va l’enc… ton Hollande » lui répondaient Richard et ses partisans, beaucoup plus nombreux.

« J’ai la pêche, j'ai la super-pêche, je vais te la mettre dans la gueule  » criait Philippe dont les références en surprenaient plus d’un.

Devant l’ampleur du désastre le Gérant, un certain François, appela la Police qui arriva en moins de 5 minutes, François connaissait bien le commissaire, le commissaire connaissait bien le Club, ils n’avaient rien à se cacher.

Philippe écrasa une bouteille de champagne sur le pif du pauvre commissaire, il fut menotté en moins de deux secondes pendant que Nadine, seule sur l'estrade surélevée, dans un geste désespéré et touchant, drapait ce qui lui restait de dignité dans un rideau rouge en velours plein de poussière. 

15 000 € de dégâts matériel.

5 blessés dont deux grièvement touchés, Philippe et le commissaire.

Voilà ce qui est arrivé mercredi dernier, à Vichy, dans l’Allier, trois nuits seulement après la « surprise » Fillon du 27 novembre.

24 heures avant le renoncement de Hollande à briguer un second mandat présidentiel.

Si seulement Philippe avait été mis dans la confidence il n’aurait certainement pas cité le nom de l’actuel président.

Si la scène avait eu lieu vendredi, le 2 décembre, hier, il aurait pu trouver un autre nom, sa menace aurait été plus crédible, plus dissuasive, peut-être…

Mais qui ?

Alors que là…franchement, il a l’air con, le Philou.

P.S : pour celles et ceux qui veulent se faire une idée plus précise de ce qui s’est réellement passé, rendez-vous sur le site : http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2013/11/12/la-soiree-tourne-mal-au-club-libertin-de-vichy_1761838.html

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