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Billet de blog 4 mars 2017

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Sarkozy, habitué aux prises d’otages : « François, rends-toi ! »

Sarkozy sait comment s'y prendre face à un forcené. Pourtant là, dans le cas qui nous intéresse, ce n'est pas gagné !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous sommes le jeudi 13 mai 1993, Érick Schmitt, un chômeur, ancien entrepreneur, retient en otage toute une école maternelle avec tous ses occupants, enfants et professeurs, à Neuilly-sur-Seine,  dans le 9.2.

Erick Schmitt est dépressif…il est utile de le préciser, on verra pourquoi un peu plus loin.

Armé d’un pistolet factice mais ceinturé d’explosifs, il s’auto-baptise « Human Bomb », ou « HB », il sera « neutralisé », certains diront exécutés, par le RAID au petit matin, en plein sommeil.

Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget et porte-parole du gouvernement, négociera directement avec le forcené, à sept reprises, on le verra sortir de l’école avec un enfant dans les bras devant les caméras de télévision.

La France est émue, la « légende » Sarkozy est en marche : on aperçoit, très fugacement, le regard de Sarkozy croiser l’œil de la caméra, il veut passer à la postérité et changer de dimension, le statut de maire ne peut plus le satisfaire.

Sébastien Bazin est le père d’une otage, une petite fille retenue par HB : près d’un quart de siècle plus tard, sa reconnaissance le conduira à « remercier » Nicolas, son ami, en lui proposant un poste d’administrateur au sein de la chaine d’hôtels Accor dont il est le PDG, nous sommes à Neuilly, ne l’oublions pas, tu rends service à un inconnu, dans la rue et 20 ans plus tard tu te retrouves journaliste ou critique littéraire à la Revue des Deux Mondes…

24 ans plus tard donc, quasiment jour pour jour, juste après avoir accepté de collaborer avec son ami Sébastien, voilà que Sarkozy fait face à une nouvelle prise d’otage !

Incroyable coïncidence ! curieux anniversaire !

Un clin d’œil du destin ? un hasard ? on s’interroge…en tout cas l’histoire semble balbutier.

Le forcené s’appelle « François le déglingos », âgé de 63 ans, ancien premier ministre, il grenouille dans le milieu depuis 36 ans, un vrai professionnel de la politique.

Il vient de prendre en otage un peu plus de 4 millions de français et de françaises ! beaucoup plus d’après Yves Calvi et Jean-Pierre Elkabbach, la dernière recrue de C-News, âgé de 80 ans, une chaine qui ne mâche pas nos maux.

L’échelle de grandeur n’est plus la même, un défi pour Nicolas Sarkozy, du jamais vu ! quant à l’échelle des valeurs, n’en parlons même pas…n’en parlons plus !

François le déglingos est dépressif, la faute à un petit palmipède, une canne à ce que l’on me dit, une canne qui répondrait au petit nom de Rachida.

Un palmipède qui se chausse de Louboutin à talons hauts, il aurait dû se méfier le déglingos, mais passons…

  • Rends-toi, François ! fais-le au moins pour ta femme, pour tes enfants, pour tes amis, pour nous.

Sarkozy manque de finesse sur le plan psychologique, cela se confirme, ce qui avait assez bien fonctionné avec HB ne prend plus avec le déglingos, « …pour tes amis, pour nous » ces mots pourtant simples ne passent pas et restent coincés dans la gorge du forcené-dépressif, sa colère redouble, il envisage maintenant de précipiter son bus contre le Palais du Trocadéro, au niveau de la fontaine…

  • Arrête de déconner, François, sois raisonnable !  lache Jean-François Copé qui connait bien le déglingos pour s’y être déjà frotté.

  • Tu nous emmènes droit dans le mur prévient un Patrick Balkany toujours habillé de rose fuchsia.

  • C’est un suicide collectif  beugle Gérard Larcher qui vient de se taper une bonne cloche au salon de l’agriculture, les revers de sa veste en témoignent.

  • Tu es ingrat, François, pense aux autres, merde ! explose un Claude Guéant revenu de nulle part.

Rien n’y fait, François le déglingos a décidé de faire exploser son bus contre la justice, contre la démocratie, contre son propre camp, contre ses amis, contre sa famille, contre le pays tout entier.

On aperçoit Sarkozy tout petit dans les bras de David Douillet en train de sangloter (c’est Douillet qui sanglote, ndlr)

  • Et si on appelait Pasqua ? «  l’individu a été maitrisé », tu te souviens, lui demande Sarkozy, en 1993 à Neuilly , dans l'école maternelle ?

  • Non, répond sobrement Douillet.

Normal que Douillet ne s’en souvienne pas...

En plus...Pasqua…

C’est vraiment mal barré, tout cela.

Et la psychiatrie, on y a pensé à la psychiatrie ?

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