Face au Covid-19 la communauté scientifique semble désemparée, les laboratoires pharmaceutiques tâtonnent et piétinent – ce qui n’est pas facile, c’est même très inconfortable, voire périlleux – en cherchant à mettre au point la molécule miracle qui permettrait enfin de vaincre ce maudit virus : hydroxychloroquine, tocilizumab, remdisivir, kalétra ou colchicine ?
Le nom de ces médicaments est déjà assez compliqué à prononcer sans bafouiller, mais il est encore plus difficile à mémoriser, signes que le remède à cette maladie n’est pas encore à portée de main, car, comme le disait Michelle Tort, « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement / Et les mots pour le dire arrivent aisément. ». Elle avait raison, Michelle Tort qui avait troqué son patronyme d’origine par « Torr » pour une raison que nous ignorons.
Quoi qu’il en soit, l’urgence est là, c’est un enjeu sanitaire planétaire majeur en plus d’être un enjeu financier colossal pour le laboratoire qui arrivera à mettre au point la bonne molécule.
La solution pourrait venir d’un camélidé – un animal domestique, notons-le, car ce n’est pas neutre, nous y reviendrons – qui répond au nom de Winter.
Winter vit sur les hauts plateaux exposés aux vents les plus capricieux, à Gand précisément, il est néerlandophone.
Oui, Winter le lama est Belge, il est âgé de quatre ans, il s’agit bien d’un animal domestique, il n’est plus très loin de mettre tout le monde d’accord, pro et anti-Raoult. C’est d’autant plus remarquable qu’il est encore très jeune quand on sait qu’un lama peut vivre une bonne vingtaine d’années. Pour mieux mesurer la prouesse intellectuelle du jeune Winter, c’est un peu comme si Mireille Mathieu avait écrit et composé à seize ans « Imagine » que l’on doit, comme chacun sait, à John Lennon…phénoménal !
L’idée de Winter – dont la sœur se prénomme Ophélie, par manque d’imagination sans doute – est simple d’après le South China Morning Post « Winter possède un anticorps capable de neutraliser le coronavirus qui cause le Covid-19 ».
Incontestablement, Winter a développé des anticorps contre le coronavirus, une équipe composée de chercheurs américains et belges se déclare très optimiste après avoir isolé ses anticorps, ils vont d’ailleurs publier les résultats de leurs études la semaine prochaine dans la très sérieuse revue scientifique Cell.
« Les anticorps produits par Winter se sont révélés efficaces pour cibler la protéine de pointe du virus Sars, qui lui permet de se lier aux cellules humaines ».
Grâce à Winter, le coronavirus n’arriverait pas à s’arrimer aux protéines humaines pour mieux les pénétrer et s'y reproduire. Une serrure inviolable dont rêve encore Christine Boutin qui a toujours tendance à en faire un peu trop, la malheureuse.
Jason McLellan, de l’Université du Texas à Austin, membre de l’équipe « Winter », explique que « C’est l’un des premiers anticorps connus pour neutraliser Sars-CoV-2 ». Le traitement pourrait être administré juste après l’infection : « Avec les thérapies par anticorps, vous donnez directement à quelqu’un les anticorps protecteurs et donc, immédiatement après le traitement, ils doivent être protégés…les anticorps pourraient également être utilisés pour traiter quelqu’un qui est déjà malade afin d’atténuer la gravité de la maladie ».
Un autre membre de l’équipe texane, Daniel Wrapp, pense que ce traitement pourrait être administré par inhalateur, un clin d’œil discret à Donald Trump, car les texans, ne l’oublions pas, sont majoritairement trumpistes ce qui, apparemment, ne les empêche pas d’être imaginatifs.
Tout cela est très prometteur.
L’idée qu’un lama vienne au secours de l’humanité est bien la preuve que les animaux n’éprouvent aucune rancœur à l’encontre de ceux qui n’ont eu de cesse de torpiller la Nature.
Le fait qu’il soit « domestiqué » est un signe de bienveillance et d’indulgence dont nous devrions nous inspirer plus souvent avant d’ouvrir la bouche, ces animaux nous côtoient, ils nous connaissent, ils savent donc que nous sommes le principal vecteur du bouleversement climatique qui les menace, mais cela ne les empêche pas de se porter à notre secours.
Que ce soit un lama belge ajoute à notre plaisir, je ne connais pas un peuple plus accueillant, plus sympathique et plus chaleureux que les Belges, un peuple intelligent qui sait ne pas se prendre au sérieux. Lui.
Que Winter soit jeune est un message d’espoir.
Pour en terminer avec mon ami Winter, il faut savoir que les lamas se crachent dessus, mais contrairement à une idée reçue ils ne crachent pas spontanément sur les hommes sauf quand ils sont confrontés à leur connerie…
À leur décharge, ils croisent beaucoup de monde…c'est ce qui contribue à leur faire cette mauvaise réputation, parfaitement injustifiée au fond.
Winter n’est pas le seul animal domestiqué à se porter candidat pour lutter contre le Covid-19 à nos côtés, des chiens renifleurs, d’ailleurs des bergers belges, sont entrainés pour identifier celles et ceux qui seraient porteurs du virus, y compris les asymptomatiques, leur odorat infaillible permettrait de poser un diagnostic avec un taux d'exactitude proche des 90 % ! Pour mieux mesurer la prouesse technique des bergers belges, c’est un peu comme si Mireille Mathieu arrivait à identifier un mélomane dans la foule de ses admirateurs nonagénaires non appareillés…phénoménal !
Comme on peut le constater, les animaux sont décidément l’avenir de l’homme.
P.-S. – J’ai demandé à Winter l’autorisation de parler de lui et de ses prouesses scientifiques, je lui ai donc fait parvenir ce billet, très tôt ce matin, avant de le publier, car il a beaucoup de boulot, courtoisie oblige ! Il m’a dit qu’il était d’accord, mais à une condition, que je publie une de ses blagues préférées, la voici donc :
- Bruno, est-ce que tu connais la différence entre Nelson Mandela et un membre du gouvernement français me demanda-t-il ?
- Non, je suis sec…
- C’est pourtant simple, Bruno, Nelson Mandela a été en prison avant d’être élu.