Françaises, Français, mes chers compatriotes,
Je reviens vers vous ce soir aux termes d’une année passée, d’une année perdue qui paralyse la France et nous plonge dans l’immobilisme et l’inaction, dans un contexte européen et mondial des plus préoccupant.
Le continent européen est en guerre, menacé par une dictature impérialiste dont on ne sait pas où ni quand elle cessera sa course folle, le bruit des canons russes résonne jusqu’à nos portes, la menace est réelle !
Une menace que nous sommes arrivés à contenir en privilégiant, depuis le début des hostilités, la voie diplomatique, la seule possible.
L’économie mondiale est sévèrement mise à l’épreuve, chacun d’entre vous peut, malheureusement et malgré nos efforts, le constater.
L’inflation ronge le pouvoir d’achat des plus pauvres d’entre nous, nous avons su, nous avons pu en limiter les effets, mais il reste tant à faire !
La hausse des taux d’intérêt augmente notre dette publique, la récession économique est là, la reprise du chômage que nous avions su combattre entre 2020 et 2022 refait surface.
La crise sanitaire continue de mettre à mal nos services de santé, notre nécessaire solidarité collective s’en trouve durablement fragilisée, nos efforts sont encore insuffisants. Des décisions majeures doivent être prises, n'ayons pas peur des mots, il y a urgence !
Une France affaiblit dans une Europe qui se cherche encore et toujours une place entre le continent nord-américain et la Chine ne peut que conduire à un profond délitement de nos démocraties et de nos institutions.
Comme vous avez pu le constater tout au long de cette année passée, je n’ai eu de cesse de chercher une autre voie que celle d’une opposition aussi stérile qu’archaïque, je n’ai eu de cesse de chercher des compromis là où l’intérêt de la nation était en jeu ; je n’ai eu de cesse de rassembler les forces vives de la Nation pour faire face à des enjeux qui dépassent, et de loin, les intérêts partisans de tel ou tel autre parti.
L’extrême gauche antirépublicaine et l’extrême droite nationaliste dont le passé nous oblige à nous méfier, ont systématiquement pris l’option du blocage institutionnel et ont transformé le débat parlementaire en pugilat, indigne de l'image de la France, en multipliant les obstructions jusqu’à l’absurde.
Malgré tous nos efforts, malgré toutes nos tentatives.
Un climat de suspicion généralisé s’est emparé du Parlement au point de paralyser le fonctionnement de nos institutions voulu par le général de Gaulle en 1958.
La lettre et l'esprit du Conseil national de la Résistance est dangereusement mis à mal, foulés aux pieds de fausses certitudes et de vraies ambitions nombrilistes.
Alors que nous devons relever les défis d’un monde en crise, nous avons plongé, tête baissée, dans le renoncement, la passivité et l’abandon au risque de reléguer la France au rang des nations de troisième zone.
Or, il n’y a pas, il n’y aura pas d’Europe sans la France.
Mes chers compatriotes, c’est dans ce contexte national, européen et mondial que j’ai pris la décision de dissoudre, dès demain, l’Assemblée nationale que vous aviez élue en avril 2022 : j’ai tout fait pour respecter vos choix, aussi complexes qu’ils me sont apparus, avec détermination et dans un état d’esprit républicain respectueux du choix démocratique du peuple.
Je continuerai à assurer notre avenir, votre avenir dans cet état d’esprit, avec pour seul objectif de nous réconcilier autour de nos valeurs républicaines : la liberté, l’égalité et la fraternité.
Vive la république, vive la France !
P.-S. - De savoir pourquoi Marlène Schiappa revient, de comprendre où Olivier Veran atterrit, comment Darmanin prend du galon ...franchement ! On s'en fout !
La seule inconnue concerne la date de la dissolution, le reste est du pur baratin pour journalistes qui n'ont rien d'autre à faire que de nous faire perdre du temps. Ici ou ailleurs.