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Billet de blog 4 septembre 2023

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Verlaine s’adresse à Médiapart, au Club et à certains d'entre vous …

Ce poème s’intitule « Lassitude », un état dans lequel je me retrouve à chaque fois que je prends le temps de lire, ici ou là, des billets, des articles, mais surtout les commentaires qui les accompagnent. Tristes commentaires en vérité qui m’accablent et m’affligent au plus haut point. De plus en plus souvent. Médiapart en est rempli, ras la gueule !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce poème s’intitule « Lassitude », un état dans lequel je me retrouve à chaque fois que je prends le temps de lire, ici ou là, des billets, des articles, mais surtout les commentaires qui les accompagnent.

Tristes commentaires en vérité qui m’accablent et m’affligent au plus haut point. De plus en plus souvent.

Médiapart en est rempli, ras la gueule !

Il est de bon ton de citer Baudelaire ou, éventuellement Rimbaud, on a raison, je n’échappe pas à la règle, ici même.

Mais Verlaine !

Autre génie !

Et quel génie !

De la douceur, de la douceur, de la douceur !
Calme un peu ces transports fébriles, ma charmante.
Même au fort du déduit parfois, vois-tu, l’amante
Doit avoir l’abandon paisible de la sœur.

Sois langoureuse, fais ta caresse endormante,
Bien égaux tes soupirs et ton regard berceur.
Va, l’étreinte jalouse et le spasme obsesseur
Ne valent pas un long baiser, même qui mente !

Mais dans ton cher cœur d’or, me dis-tu, mon enfant,
La fauve passion va sonnant l’oliphant !...
Laisse-la trompeter à son aise, la gueuse !

Mets ton front sur mon front et ta main dans ma main,
Et fais-moi des serments que tu rompras demain,
Et pleurons jusqu’au jour, ô petite fougueuse !

On l’aura compris, surtout ceux qui avancent, comme moi et d’autres, à visage découvert, sans crainte, sans honte et sans arrogance de s’appeler Joël, Bruno ou Denys, Isabelle ou Brigitte, je ne suis pas anti-Baudelaire versus Verlaine, pas plus que je ne suis pro-Verlaine versus Rimbaud.

Je suis en peu de tout cela et beaucoup d'autres choses ...

Je navigue comme je peux entre leurs vagues, dans leurs sillons, je hume ce vent qui ressemble à un souffle de vie, je m’inonde de leurs embruns, je profite de ces diamants purs, j’essaye de comprendre ce qu’ils suggèrent, évoquent, imaginent, surtout quand on parle d’amour ou de sentiments.

D’idées aussi. Et de beauté, l'écriture, prose ou poésie, je prends tout !

Pas facile de comprendre ces nuances, je ne suis pas certain d’y arriver, je laisse mon intuition faire un bout du chemin toute seule. Elle est nue, elle est belle.

Elle ne plait pas à tout le monde, je ne m'en offusque pas.

Ne jamais critiquer Mélenchon, l'homme, ses prises de position ou son chapeau à bord large ; soutenir sans faille le bon docteur Didier Raoult et ses recettes miracles ; classer Michel Onfray à l'extrême droite, juste à côté de Zemmour, à la gauche d'Hitler et vous serez épargnés, mes frères, mes sœurs. Tous aux abris !

Lassé de cette bêtise, de ce manichéisme militant, fanatique, hystérique, sourd, aveugle et qui s'entête et qui se répète. Marre !

Le pseudonymat permet, voire encourage cette lâcheté qui se répand sans vergogne ; veulerie qui n'est pas encore majoritaire, mais qui risque de le devenir ; pleutrerie qui copule bruyamment, vulgairement avec agressivité, haine et je en sais quoi encore.

Par exemple, pour ce poème, j’ai lu, relu et rerelu, encore aujourd’hui, ce qu’en dit Claude Zilberberg : je sais maintenant que je n’avais pas tout compris ; je sais aussi que j’aime ce poème depuis toujours, avant d’avoir lu Zilberberg. (Cela étant, je vous invite à taper « Lassitude Zilberberg » vous me comprendrez mieux …)

Je suis prudent, je connais mes limites, celles d'hier et d'aujourd'hui, j'attends celles de demain sans impatience excessive.

Je fais confiance à mes émotions, mais je les empêche de m’imposer leur idéologie, leur diktat, leur fascisme.

J’écoute, j’analyse, je compare ce que j’en pense et ressens avec d’autres avec qui j’échange sereinement, parfois avec passion, mais sans jamais tomber dans la fosse aux lions ou ce qui compte, c’est le coup de griffes, la morsure, l’insulte, la mise en cause, l’accusation, le crachat.

Tu es plutôt Flaubert que Balzac ? Plus Camus que Sartre ? Connard !

Des repères simples, rassurants, étriqués. Intolérants donc dangereux.

Le plus triste ? Ils ont le même vocabulaire, les mêmes insultes, les mêmes réflexes, ils vomissent la même bile, ce sont les clebs de Pavlov qui éructent.

Des robots qui se clonent à l’infini. Des « bots » pour faire djeune.

Personne, ici, ne les arrête, ils prospèrent, se reproduisent, Médiapart, pourtant cible prioritaire, y trouve son compte, ils sont de plus en plus nombreux …

Ils détiennent la vérité, pas moi.

Leur pensée est exclusive quand la mienne rêve d’un universel toujours fuyant, jamais accessible ; ou pas encore accessible et tant mieux !

Ils partagent avec ceux qui pensent comme eux : ils ne partagent rien ; ils cherchent le reflet de leur propre image, l’écho de leur voix, de leur pauvre vote.

C’est un club. Mais quel Club ? Le leur ou celui de Médiapart ?

Pas le mien en tout cas ! Décidément pas le mien !

Ils bavent la même rengaine.

Ils sont « absolus », je suis relatif.

Péremptoires alors que je doute.

Calme un peu ces transports fébriles, ma charmante.

Oui, ils ont le spasme obsesseur…et le glaive vengeur : comment puis-je oser mêler Audiard à Verlaine, les tontons flingueurs à Lassitude ?

Tout simplement parce que les « flingueurs » prennent le pouvoir sur Verlaine et que Médiapart, pourtant si prompt à censurer, reste étrangement passif, ne fait rien alors qu’il suffirait de commencer par « dépublier » en priorité et systématiquement ces flingueurs, ces médiocres.

Moi qui, naïvement, rêvait que la connerie trouverait, ici, porte close ...

Je sais, je sais qu’ils sont très nombreux …trop nombreux peut-être ?

Edwy, mets ton front sur mon front et ta main dans ma main et fais-moi des serments que tu ne rompras pas demain.

Sinon, tu risques fort de te retrouver au beau milieu de la connerie envahissante…sur un bateau ivre …comme quoi, Rimbaud, c'est très bien aussi …

Je préfère l’eurythmie à la cacophonie, les libres penseurs aux slogans préfabriqués.

Je ne milite pas, je cherche.

Je ne suis ni platiste ni complotiste, je suis libre.

Ma curiosité est insatiable, mais ma patience à ses limites, elle est devenue capricieuse.

« Il faudrait aimer, aimer éperdument, sans voir ce qu’on aime. Car voir c’est comprendre, et comprendre c’est mépriser1 »

À bientôt, peut-être.

1 : Guy de Maupassant, Le horla.

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