La vérité face aux fake news : un tournant épistémologique particulièrement dangereux pour les démocraties
Dans un monde où les faits sont contestés et où les fake news se parent de l’apparence de la vérité, jusqu’à s'y substituer, nous assistons à une remise en cause profonde des fondements de la rationalité. Cette inversion des valeurs entre vérité et mensonge représente un véritable tournant épistémologique, dramatiquement amplifié par les réseaux sociaux et les technologies de l’intelligence artificielle. Ce phénomène pose des questions fondamentales sur le rôle des grandes plateformes numériques dans la diffusion de l’information et sur les dangers qu’il fait peser sur les démocraties. Des plateformes pilotées par des hommes excessivement riches, surpuissants, incontrôlables jusqu'à présent. Les nouveaux maîtres du monde réel à côté desquels les hommes et les femmes politiques qui nous gouvernent font figures de nains impotents.
- Une crise de la vérité : quand les faits deviennent suspects !
La vérité, traditionnellement considérée comme le socle du raisonnement scientifique et du débat public, est aujourd’hui contestée de manière systématique. Les fake news, par leur nature simpliste et émotionnelle, trouvent un écho particulièrement puissant dans les sociétés modernes où la consommation rapide de l’information prévaut sur l’analyse critique. Donald Trump est l’archétype du menteur crédible, c’est grâce à ses mensonges qu’il est élu. Deux fois !
Un rapport de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne a montré que les fake news se propagent six fois plus rapidement que les faits vérifiés sur Twitter. Cette dynamique est également alimentée par des biais cognitifs naturels : les individus ont tendance à chercher des informations qui confirment leurs croyances préexistantes, amplifiant ainsi les échos des fausses informations. C'est le règne de la facilité, de l'expéditif, du superficiel et de la paresse, en un mot de la médiocrité intellectuelle.
Cette confusion entre faits et fictions ne se limite pas à des problèmes individuels. Elle entraîne une perte de confiance généralisée envers les institutions, y compris les médias traditionnels et les scientifiques. Selon une étude Edelman Trust Barometer de 2023, moins de 30 % des personnes interrogées dans le monde déclarent avoir confiance dans les médias traditionnels.
Pour autant, la presse écrite fait l’objet de gigantesques OPA par les oligarques les plus puissants, la France de Bolloré et d’Arnault s’inscrit dans cette logique carnassière : les 30 % des lecteurs qui font encore confiance à la presse ne sont pas orphelins, ils sont cornaqués, rien n'est laissé au hasard…
- Les réseaux sociaux et l’IA : amplificateurs de la désinformation
Les réseaux sociaux, conçus pour maximiser l’engagement des utilisateurs, jouent un rôle central dans la propagation des fake news. Les algorithmes de plateformes comme Facebook, Twitter ou TikTok favorisent les contenus qui suscitent des réactions émotionnelles fortes, souvent au détriment de la précision factuelle. Par ailleurs, les intelligences artificielles génératives, telles que ChatGPT ou MidJourney, permettent de créer rapidement des contenus faux, mais convaincants, augmentant le volume et l’impact des fausses informations.
En 2022, une étude de l’Université Stanford a révélé que 62 % des Américains avaient été exposés à au moins une fake news pendant les élections présidentielles. En parallèle, les deepfakes, créés grâce à l’IA, sont utilisés pour décrédibiliser des personnalités publiques ou influencer des opinions à grande échelle. Ces outils renforcent le scepticisme et rendent de plus en plus difficile la distinction entre vérité et mensonge ; le doute, hier valorisé par les sciences dures et par Descartes au XVIIe, est devenu un puissant vecteur d'accélération de la connerie ; sa formule est connue : e = mc2 dans laquelle « e » pour l'entubage, synonyme d'escroquerie, « m » la masse des imbéciles qui ne s'informent que par les réseaux sociaux et enfin « c », la vitesse de propagation des fake news sur les réseaux sociaux. Nous arrivons à un point de rupture : la vérité est une fake news, la fake news devient une vérité !
- Le complotisme : une dynamique autorenforçante
Le complotisme, qui repose sur une lecture biaisée des événements et la mise en avant de théories sans fondement, constitue un élément clef de cette crise. Ce phénomène trouve un terrain fertile dans les réseaux sociaux, où les algorithmes favorisent les contenus sensationnalistes et clivants. Les adeptes de théories du complot, tels que QAnon ou les anti-vaccins, forment des communautés totalement étanches à la contradiction et contribuent à la fragmentation de l’espace public.
En France, lors de la crise du COVID, les mensonges du pouvoir sur les masques se sont accompagnés de mensonges sur le bien-fondé de l’l’hydroxychloroquine sponsorisée, ou légitimée, par Sarkozy, Macron, Douste-Blazy et Estrosi, on aurait du se méfier…
Un exemple frappant est la théorie selon laquelle les élections américaines de 2020 auraient été truquées, une idée massivement relayée par les partisans de Donald Trump et amplifiée par des influenceurs en ligne. Selon une étude de l’Université de New York, 36 % des Américains croient que des irrégularités ont eu un impact déterminant sur le résultat.
Un mensonge répété 1000 fois devient une vérité. Elon Musk a 230 millions de followers...
Le complotisme n’est pas seulement un symptôme d’une crise de confiance : il en est aussi une cause. En présentant des réalités parallèles, ces théories affaiblissent les institutions démocratiques et alimentent la radicalisation politique : c’est sur ce terrain que prospèrent les droites en Europe, notamment.
- Exploitation politique par l’extrême droite : un levier de pouvoir
L’extrême droite utilise stratégiquement les fake news et le complotisme pour servir ses intérêts politiques. En jouant sur les peurs et en dénonçant des élites supposément corrompues, elle consolide sa base électorale et sape la légitimité des adversaires.
Un malheur n'arrivant jamais seul, la corruption est bien réelle, le énième procès de Sarkozy en atteste ; quant à Marine Le Pen, on attendra que la justice dise le droit, en mars prochain, bientôt d'autres dans son sillage…
Le droit : le seul rempart quand les fake news débordent et que la corruption se généralise.
Vladimir Poutine, autre artiste dans le genre, passé maître dans la propagation de fake news, exploite les théories complotistes pour déstabiliser les démocraties occidentales. Les campagnes de désinformation russes, comme celles qui ont visé les élections américaines de 2016 et le Brexit, ont utilisé des fake news pour semer la division et affaiblir les institutions. Ces stratégies s’appuient sur des armées de bots et des médias contrôlés par l’État, tels que RT et Sputnik.
En Europe, des figures comme Marine Le Pen, encore une fois, ou Matteo Salvini n’hésitent pas à relayer des informations plus que douteuses pour renforcer leur discours nationaliste et anti-immigration. Cette exploitation des fake news alimente la polarisation et fragilise les principes démocratiques.
- Les conséquences pour les démocraties
La propagation des fake news, le complotisme et leur instrumentalisation par l’extrême droite affaiblissent les démocraties en séparant les citoyens sur des bases factuelles différentes. Quand chacun opère à partir de sa propre « vérité », le dialogue et le compromis deviennent impossibles. Par ailleurs, la polarisation favorise l’émergence de discours extrémistes, au détriment des valeurs fondamentales, telles que la liberté d’expression, l'esprit critique, la nuance, la tolérance et la justice.
Le totalitarisme est en marche, il tend à se généraliser, y compris en Europe. Et en France.
Des solutions existent, comme la régulation accrue des plateformes numériques et le développement de programmes d’éducation aux médias. Mais leur mise en œuvre se heurte souvent aux intérêts économiques des GAFAM et à l’absence de volonté politique forte. En France, la gestion Macron, catastrophique, nous prive de moyens.
La puissance économique et politique des dirigeants des GAFAM atteint un point de non-retour ; c’est dans cette dynamique qu’Elon Musk s’inscrit aux côtés du psychopathe qui va prendre les rênes du pouvoir américain dans quinze jours. En cas de doute, il suffit de comparer la valeur boursière des actions des sociétés de Musk entre 2023 et la fin de 2024. On constate qu’elle a presque doublé depuis qu’il a officiellement soutenu Trump.
Conclusion
La confrontation entre vérité et fake news marque une époque où la raison est mise à rude épreuve : elle a défailli, elle risque maintenant de mourir. Face à cette crise épistémologique majeure, il est urgent de réfléchir aux moyens de restaurer la confiance dans les faits et de réguler les outils qui amplifient la désinformation. Car sans vérité commune, la démocratie elle-même risque de mourir après avoir vacillé.
N’est-ce pas ce travail de fond dont les gauches doivent s’emparer pour sauver ce qui doit l’être ? Avec l'écologie, ce devrait être sa colonne vertébrale. Quand on voit ses difficultés à se battre contre la rhétorique macronnienne, on peut douter de sa lucidité. Et de son avenir.
« Qui ne connaît la vérité n’est qu’un imbécile. Mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là est un criminel ! »
Bertolt Brecht.