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Billet de blog 6 avril 2023

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Quand psychorigidité rime avec fanatisme

Après avoir dépensé « sans compter » plusieurs centaines de milliards, il se livre maintenant à une chasse effrénée et obsessive aux petites pièces jaunes …Vous connaissez la différence entre un train fou qui déraille et un énarque fou qui déraille ? Le train fou qui déraille finit toujours par s’arrêter, lui.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En ce onzième jour de manifestations massives et de grèves, face à des syndicats exceptionnellement soudés et à une opinion publique très majoritairement opposée à la réforme des retraites depuis plusieurs mois déjà et de façon constante, il est temps de s’interroger sur les motivations réelles et cachées d’un homme, Emmanuel Macron, qui semble frappé d’une obstination déraisonnable.

Il est isolé, sans majorité, prisonnier d’une approche comptable et d’une culture technique essentiellement financière qui l’aveugle et le rend sourd aux appels du plus élémentaire des bons sens.

Ce jeune homme est sorti de l’inspection des finances en 2004, hier. Il a une première expérience des cercles élitistes du pouvoir entre 2004 et 2008 puis passe 4 ans en tant que directeur associé d’une grande banque d’affaires : aucun mandat électif, il ne connaît la France et les Français qu’à travers Sciences Po et l’ENA, prismes déformants par excellence.

Parachuté président de la République à 39 ans grâce à une abstention record et au refus de l’extrême droite, il s’empare d’une constitution qui lui offre tous les pouvoirs, il en use (2017) et en abuse (2022).

Ses opposants politiques, de droite, de gauche et même du centre tiennent, curieusement et à quelques nuances près, le même discours critique sur ses choix politiques basés sur des calculs d’apothicaires si jamais on veut bien comparer, par exemple, le supposé déficit des retraites vs les milliards offerts en cadeaux aux entreprises sans parler des dividendes que se sont versées les grands groupes français ces deux dernières années, 150 milliards d’euros versés contre 13 milliards …

Après avoir dépensé « sans compter » plusieurs centaines de milliards, il se livre maintenant à une chasse effrénée et obsessive aux petites pièces jaunes …

Face à l’unanimité, il joue le pourrissement pendant que son ministre de l’Intérieur, lui, joue avec le feu …

La France est en train de vivre une tension sociale, politique et économique extrême qui menace la démocratie.

Intéressons-nous de plus près à un profil psychologique qui correspond le mieux à cet homme jeune qui n’a pas connu d’échec, exception faite de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, exception faite, bien sûr, de son échec cuisant aux dernières législatives.

Emmanuel Macron a le profil type du psychorigide : il s’obstine déraisonnablement, rien ni personne ne peut s’opposer à sa vision, il a raison contre tout le monde ; il éprouve un réel mépris vis-à-vis de tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Il est parfaitement intolérant aux autres.

Sa légende commence à faire surface, ses collaborateurs, ses anciens amis, de plus en plus nombreux, parlent de lui en ces termes « Emmanuel séduit, prend et jette ».

Sa froideur est totale, tous parlent de « cynisme » quand ils veulent bien parler. Il n’a pas d’affecte, il compte, il calcul. Combien tu vas ?

Tout cela le conduit à un fanatisme comportemental et idéologique qui commence à effrayer ses plus fidèles soutiens : son isolement actuel est comparable aux QHS de triste mémoire.

Emmanuel Macron se méfie de son entourage, il devient paranoïaque au point de parler avec malveillance de telle ou telle autre personne avec laquelle il avait pourtant l’habitude de travailler ou d’échanger, c’est notamment le cas de Laurent Berger. Ses relations avec Élisabeth Borne seraient « détestables », sa survie à Matignon se calcule en jours, peut-être en semaines, il va la jeter après lui avoir fait jouer le sale rôle : demander à la Première ministre « d’élargir la majorité » est, dans le contexte parlementaire actuel, le comble du cynisme, elle doit réussir là où il a échoué…

Le psychorigide n’obéit qu’à sa propre logique, froide, cartésienne, il est incapable de s’adapter à des situations complexes et mouvantes ; il a la science du détail et une absence totale de « vision » à long terme.

Il ne refuse pas l’autocritique, il ne sait pas ce que cela veut dire.

L’autoritarisme complète le tableau.

L’ensemble de ces caractéristiques psychologiques et comportementales traduisent une personnalité obsessionnelle qui fait penser à un Poutine ou à un Trump même s’il convient de ne pas les comparer sur le plan strictement politique.

Il ne veut pas perdre la face, ni fragiliser sa sacro-sainte autorité.

Les Français ne veulent pas de cette réforme.

Vous connaissez la différence entre un train fou qui déraille et un énarque fou qui déraille ? Le train fou qui déraille finit toujours par s’arrêter, lui.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.