Il y a près de 3 ans maintenant, le 21 novembre 2014, je commettais un billet intitulé « Le jour où j’ai croisé Sarkozy à Doha, capital du Qatar. »
Mise en scène caricaturale, propos sarcastiques, ironiques, bêtes et méchants, j’en conviens, mais motivés par l’entêtement de Sarkozy à entretenir et afficher un soutien inconditionnel au Qatar en la personne de son émir et de son épouse installés à la première loge du défilé du 14 juillet 2008 aux côtés du couple présidentielle français.
L’honneur fait au Qatar intervient 7 mois, jour pour jour, après le séjour touristique "camping paradis"de Kadhafi, du 10 au 15 décembre 2007 : le dirigeant libyen installa sa tente dans la résidence officielle de l’Hôtel Marigny à Paris, pendant près d’une semaine, pour y recevoir ses propres invités !
Dans la foulée Claude Guéant est chargé de renouer avec la Syrie de Bachar al Assad, Sarkozy aime les dictateurs riches ou très riches.
Jacques Chirac est un ami de longue date de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri assassiné par l’explosion d’une camionnette chargée de 1800 kilos d’explosifs, les services Libyens sont clairement pointés du doigt.
Le Liban est au cœur d’un enjeu diplomatique et politique majeur dans cette région du globe.
Chirac s’étrangle et prévient Sarkozy qu’une rumeur insistante circule sur le financement – Chirac emploie le terme de « corruption » – de son divorce d’avec Cécilia, le Qatar et la Lybie auraient rétrocédé une importante commission à Cécilia dans le cadre de la libération des infirmières bulgares.
On retrouve d’ailleurs les mêmes acteurs, Cécilia et Claude Guéant, « à la manœuvre » le jour de la libération des otages bulgares, j’en parlais dans un autre billet.
C’est l’émir de Doha lui-même qui l’explique : « Sarkozy pleurait presque. Il m’a raconté que sa femme Cécilia lui demandait 3 millions d’euros pour divorcer. C’est moi qui ai payé », confie-t-il, en effet le Qatar aurait ajouté 3 millions d’euros aux montant de l’indemnisation réclamée par la Lybie pour « récompenser » Cécilia d’avoir fait semblant de revenir…business is business !
On parle ensuite d’un fonds d’investissements qatari piloté par l’Ex moyennant finance, Sarkozy avait prévenu qu’après les élections de 2012 il ambitionnait de « faire du fric », dans ce domaine au moins il tient ses promesses.
Tout ce que touche Sarkozy est sujet à caution, son entourage direct, son premier cercle, ses amis sont empêtrés dans des affaires plus ou moins louches, certains sont déjà condamnés, inutile de les citer tous.
C’est dans ce contexte que plusieurs personnalités politiques françaises demandent l’ouverture immédiate d’une enquête sur le « QatarGate » maintenant qu’on ne fait plus semblant d’ignorer les liens du Qatar avec le terrorisme.
Le fait que le FN soit le premier à demander qu’une telle enquête soit diligentée ne change rien aux soupçons qui entourent l’Ex depuis plus de 10 ans.
La "moralisation" de la sphère politique en vue d'un retour (éventuel mais néccessaire) de la confiance passe obligatoirement par une "purge" de tout ce qui c'est passé depuis une quinzaine d'années, la crédibilté d'une telle démarche exige transparence et intransigeance.
P.S : il faut lire ou relire "Une France sous influence" de Vanessa Ratignier et Pierre Péan, publié chez Fayard, en septembre 2014.