Comme chacun le sait, mais surtout comme chacune le sait, la ménopause se caractérise par l’arrêt de l’ovulation et la disparition des règles.
Game ovaires, en quelque sorte.
Fatigue, irritation, bouffées de chaleur, irritabilité et parfois troubles du sommeil sont les principaux symptômes qui accompagnent ce changement hormonal profond.
Même si vous avez le QI d’une huître, ou équivalent à celui d’Emmanuel Valls (la différence est infime) la ménopause concerne exclusivement les femmes.
Pas les hommes, donc pas moi. Je suis un bonhomme, moi, merde !
Il y a deux mois, je tombe par hasard sur un article intitulé « 9 façons de perdre la graisse du ventre à la ménopause », je me sens concerné à double titre : Nathalie, ma femme, a 62 ans, elle est ménopausée et a un attendrissant petit bedon au niveau de la ceinture abdominale ; et moi aussi, j’ai du ventre…avec six ans de plus qu’elle, ma bedaine adipeuse est nettement plus visible que la sienne et n’en finit plus de me complexer.
J’ai beau serrer les fesses, rentrer le ventre, me tenir très droit, les épaules en arrière, j’ai la désagréable impression que mon ventre me précède avec une obstination déroutante.
Il m’arrive très souvent d’être fatigué par le caractère envahissant de la connerie, je suis particulièrement irrité par ces journalistes macronistes qui tentent de nous bourrer le mou, je ne dors plus que d’un seul œil depuis l’énucléation d’un de mes yeux, le gauche, qui plus est « œil directeur », bref, j’ai les mêmes symptômes que Nathalie, l’œil en moins.
C’est moi, où il fait chaud ?
En pire !
Je décide donc de suivre les recommandations de « Santé Magazine ».
Beaucoup de fibres, fruits et légumes, moins de protéines, yoga, Pilates, marche sportive, moins de sel, pas de sucre raffiné, pas d’alcool, beaucoup plus de potassium, 2 à 3 litres d’eau par jour, plus si on fait du sport, donc plus…
Je bouffe des dattes, des medjouls, des fruits à coque, des pommes, des poires et des scoubidous, car, un malheur n’arrivant jamais seul, je viens de découvrir un Sacha Distel qui chante « Un amour comme le nôtre, il n’en existe pas deux » pour une pub qui vante les mérites du rappel de vaccin anti-covid. J’aime bien cette petite chanson que Jean Sablon chantait, lui aussi.
En un mot, je suis désespéré, au fond du trou…
Sacha Distel…quand je pense que j’ai versé une larme en écoutant Mireille Mathieu chanter « Paris brûle-t-il ? » sur une musique de Maurice Jarre…je ne m'en remettrai jamais...et que j’ai chanté du Claude François, « Même si tu revenais… » …il faut se rendre à l’évidence, j’ai un terrain propice au mauvais goût, je suis friable, fragile, la larme facile, le cœur au bord des lèvres…on ne peut pas complètement écarter l’idée que je suis atteint par une mélancolie dépressive depuis ma puberté.
Être romantique et sentimental quand on a un passé de rugbyman et de boxeur n’est pas tous les jours facile à vivre dans cette société libérale dégénérée et brutale. J’ai combattu les préjugés, les étiquettes, toute ma putain de vie. Et voilà que ça recommence ! À 68 ans !!
Nous nous égarons, revenons à ce régime censé aider les femmes ménopausées.
Tenez-vous bien, les gars, je m’adresse ici exclusivement aux hommes, surtout à ceux qui, en voyant qu’un article est réservé aux femmes, prennent dédaigneusement (ou lâchement) la fuite : j’ai perdu du ventre, oui, parfaitement j’ai perdu du ventre en deux mois !
Ce qui fonctionne (je hais le verbe « marcher ») bien pour les femmes fonctionne aussi très bien pour les hommes ! Terrible, dramatique constat pour les machistes de tout poil.
J’ai mûrement réfléchi, je me suis posé un tas de questions sur le genre, homme-femme, ma conclusion est sans appel : on nous ment !
Depuis des siècles.
Depuis notre enfance.
À l’école communale.
Dans les vestiaires, sous les douches.
Dans les églises, à la synagogue, à la mosquée.
Le rose d’un côté et le bleu de l’autre ? Foutaises ! la preuve, j’adore le rose !
L’homme est une femme comme les autres, sauf, peut-être Mireille Mathieu, Roselyne Bachelot et Marlène Schiappa, mais c’est un autre débat. Encore que…il faut des exceptions à la règle ! (?)
De là à dire que les femmes sont des hommes comme les autres, il n’y a qu’un pas à faire, mais la plus grande prudence s’impose : pour être sûr et certain du principe de réciprocité en la matière, il faudrait laisser aux femmes 20 siècles de pouvoir…on serait surpris !
Donc, je suis ménopausé.
Je ne sais pas quand j’ai été ménopausé, cela me turlupine, j’aime beaucoup le verbe « turlupiner », au point qu'un jour je créerai un parti politique, « Les Turlupineurs Abscons Compétents », les TAC : je veux prendre à revers nos politiques qui parlent pour ne rien dire avec une dose d'incompétence émouvante, on peut être difficile à comprendre et compétent, c'est l'idée.
J’en connais qui vont se donner la peine, inutile à mon œil, de m’expliquer que l’andropause est la version « masculine » de la ménopause. Et les règles, alors (parfois très douloureuses) il y a un équivalent masculin, peut-être, bande de nazes ?
Tout cela à cause d’un dysfonctionnement érectile qu’on préfère passer sous silence, c’est trop honteux…alors on lui donne un nom en essayant, très maladroitement, de faire échos à ce que vivent les femmes entre 45 et 60 ans. Fausse réciprocité.
L'homme serait condamné à bander toute sa chienne de vit vie ? C'est tragique et pathétique, quand on y pense.
Et d'une naïveté confondante...quand un prêtre entre en soutane dans un McDonald’s et commande un menu enfant, on se méfie, c'est un minimum, non ? Les hommes manquent cruellement de lucidité, ils sont aveuglés par leur pseudo-masculinité. Des robots...
Encore une injustice : on parle beaucoup de la ménopause, mais on se fait très discret sur l’andropause, maintenant vous savez pourquoi.
Je crois que j’ai été ménopausé dès la naissance, c’est la seule vraie différence que je vois entre moi et les femmes.
Une chose me fait peur, c’est de dire à mes potes avec qui je fais du sport que je suis femme-homme ou homme-femme, ils risquent de me mettre la main aux fesses…ou pire encore !
Je me vois en train de lui balancer un pain dans la gueule à Jean-Charles, un de mes partenaires avec qui je boxe au club tous les mercredis soir, il s’est spécialisé dans les plaisanteries machistes les plus connes du monde.
L’humiliation de se prendre un pain par une « gonzesse », j'te raconte pas !
Quel con, ce Jean-Charles !