Le rythme de ses "cartes postales" s'accélère, pas une semaine sans avoir de ses nouvelles : après Paris Match la semaine dernière, Valeurs Actuelles aujourd'hui, le poids des photos, le choc des maux.
Plus les affaires s'accumulent, plus les instructions progressent, plus les accusations se font précises et plus il revient...on ne peut pas mieux illustrer la logique de ce come back : transformer toutes les affaires juridiques dans lesquelles il est impliqué en affaire purement politique.
Des affaires, une Affaire !
Depuis Mai 2012 la justice poursuivait un homme redevenu "normal", "un citoyen comme les autres", demain elle s'attaquera au chef de l'opposition. Ses amis dénoncent un "complot politique", une fois à la tête de l'UMP, il en fera la démonstration. CQFD.
Pour ceux qui en doutaient encore la tactique est devenue incontestable car de plus en plus limpide : Sarkozy organise sa défense, une défense "tout azimut", as usual.
Sachant qu'il ne dispose pas de tous les arguments de fond, au sens juridique du terme, il va d'abord chercher les fautes de procédures pour gagner un peu de temps, ensuite il déplacera le débat sur le terrain politique, là ou il sait qu'il aura l'appui des fanatiques de l'UMP, ceux de Nice, de Cannes et d'ailleurs...les inconsolables du 6 Mai 2012.
Rien d'autre à comprendre dans cette mise en scène soigneusement cadencée, ce feuilletonnage programmé par ses amis. On peut toutefois ajouter qu'il espère aussi pouvoir mieux "influencer" tel ou tel autre intervenant du haut de son nouveau perchoir, l'antichambre d'un nouveau mandat qui autorisera, le moment venu, toutes les récompenses pour services rendus, il connait, il a l'habitude.
Il n'est jamais vraiment parti, Sarkozy est un usurpateur.
Il est déjà là, Sarkozy est un menteur.
Il nous explique qu'il n'a "pas encore pris sa décision" mais que le fait que tout le monde y pense est déjà en soi "miraculeux" et qu'il n'est pas motivé par le "plaisir" mais par le "devoir".
Il ose tout jusqu'à la provocation, jugez-en : "Que l'on parle de mon retour dans la vie politique, c'est déjà miraculeux en soi", effectivement, miraculeux, le mot n'est pas trop faible...
Tout et le contraire de tout car Sarkozy n'a pas peur de prendre les Français pour des cons, ça ne date pas d'hier, on n'abandonne pas facilement une tactique gagnante qui a fait ses preuves depuis 35 ans.
Sarkozy est en train de défier les lois de l'apesanteur : comment peut-il sérieusement revenir après le bilan qui est le sien à la tête de l'état, après 5 années passées à la Présidence ? après 10 ans passés à la tête de l'Intérieur, de l'économie et des finances ? Après 20 ans passés à la tête d'un parti politique qu'il a à peu près complètement dévasté et pillé ? Pas que son parti, la droite toute entière, républicaine, démocrate chrétienne...dévastée ! il a prêté le flanc aux surenchères du FN, il s'est lancé à la poursuite d'une droite extrême dont il a emprunté le langage, la posture, les habits...
Comment peut-il réellement imaginer passer entre les gouttes de ces tempêtes juridiques ? sortir plus blanc que blanc ? sans mise en examen ? sans aucune condamnation ? sans le moindre doute ?
La présomption d'innocence n’entame en rien la légitime suspicion, les arguments ne manquent pas.
Comment peut-il, à ce point, prendre les Français pour des imbéciles ? des amnésiques ? des irresponsables ?
Dans ces conditions, prétendre incarner celui qui peut "redonner confiance aux français" tient, effectivement du "miracle" mais surtout de l'inconscience.
J'entrevois une explication, terrible, humiliante, dévastatrice...
Il a raison.
Sarkozy est l'expression du "mal français", un pays dans lequel tout est permis, les récidivistes sont réélus à Levallois, à Meaux, à Chantilly...pourquoi pas à l'Elysée ?
Sarkozy est le symbole d'une agonie qui s'éternise.
Une agonie bien française.