« S’ils ne sont plus que cent, je brave encore Sylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! »
Brigitte Macron, professeure de français, n’a pas oublié ses lettres : elle cite de mémoire Victor Hugo, qui écrivait ces vers dans Les Châtiments (1853).
Dans sa lutte contre Napoléon III, à la fin, c’est le poète qui gagne.
Brigitte, elle, semble aujourd’hui au bord de ses châtiments.
Après avoir balancé une tarte monumentale (avril 2025) à la figure de son président de mari en le traitant de « looser » avant de quitter un avion, la voilà au bord de la rupture.
Mais attention : pas une rupture au sens où l’entend Lecornu, qui recrute tous les antonymes du mot pour faire croire à un gouvernement que personne ne peut raisonnablement qualifier de « nouveau ».
Non : une vraie rupture, conjugale celle-là. Brigitte est à bout de nerfs, elle ne supporte plus l’entêtement de cet « enfant gâté », dit-elle à qui veut bien l’entendre. Et il y en a encore.
Hier soir, vers 23 heures, elle lui aurait lancé :
« Seb va se faire renverser, ce sera ta faute. Si tu ne veux pas démissionner, il ne reste qu’une seule solution : me nommer à Matignon. Et si tu refuses, on divorce immédiatement. J’ai déjà prévenu Dupond-Moretti, il est d’accord pour être mon avocat. »
Brigitte a pourtant hésité : elle avait songé à Nicolas Sarkozy, sur les conseils avisés de Pascal Praud.
Elle a finalement renoncé : « Carla est trop jalouse », aurait-elle confié, dans un souffle hugolien à Léa Salamé, spécialiste des couples à la dérive.
Macron ne gouverne plus, il s’obstine.
Il ne marche plus, il piétine.
Et comme souvent en France, quand on arrive au bout du chemin, on repeint le mur du fond pour faire croire à une issue.
D’un cul-de-sac national, on passe à un cul-de-sac conjugal. À moins que ce soit l’inverse.
Quant à philosopher sur la guerre des Bruno, entre Retailleau et Le Maire, je m’y refuse pour des raisons strictement personnelles.
Si je reviens ici, très brièvement et très sobrement, c’est parce que le tragique macronien est à la fois affligeant et très prometteur : nous ne sommes plus très loin du fond de la cuve, mais rassurez-vous, nous risquons encore d’être surpris par la créativité inépuisable de ce monsieur.
On croyait avoir tout vu.
Mais non ! Mais non !
Soyez patients, mes amis.
P.-S.
« À la Saint-Bruno, les feuilles tombent dans le bô.
Ne sème point au jour de Saint-Léger, si tu veux blé trop léger.
Sème au jour de Saint-François, il te rendra grain de bon poids.
Mais n’attends pas la Saint-Bruno, ton blé serait tout noiraud. »