Prenons un peu de recul pour répondre à cette question qui taraude les esprits depuis des siècles et des siècles : qui de l’œuf ou de la poule est arrivé en premier ?
Cette question qui oppose les pro-poule aux pro-œuf trouve un prolongement naturel pour ne pas dire évident dans l’actualité politique contemporaine : qui de l’œuf ou de Macron est arrivé en premier ?
Si la science nous aide à répondre à la première question, il est plus que probable qu’elle répondra aussi à la seconde : l’évolution des espèces ne souffre d’aucune exception, d’aucun « trou » ni rupture dans la longue chaîne du vivant qui s’adapte à son écosystème depuis plus de 400 millions d’années comme nous allons le découvrir.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Emmanuel Macron ne fait pas exception à la règle, n’en déplaise à son amour propre légendaire.
En effet, le patrimoine génétique de la poule est très proche du patrimoine génétique de Macron, l’inverse est tout aussi consistant (réversibilité) sur le plan scientifique, mais, par un très curieux concours de circonstances, c’est bien Emmanuel Macron qui a été élu en 2017 puis réélu en 2022 et non pas la poule : nous ne saurons jamais si la poule aurait mieux fait que lui.
Il est d’ailleurs assez probable que nous aurons l’occasion de répondre à cette autre question dès 2027, année de la revanche des gallinacés, à n’en pas douter !
Écoutons ce que déclare Sean Stankowsky, chercheur à l’Institut des Sciences et Technologies d’Autriche (ISTA), à Sciences et Avenir : « Les espèces vivipares sont apparues il y a environ 400 millions d'années. Depuis lors, la reproduction vivipare a évolué dans de nombreux groupes d'animaux différents, notamment les insectes, les mollusques, les reptiles et les mammifères, pour n'en nommer que quelques-uns ».
On appréciera, au passage, la prudence, peut-être même la pudeur de Sean qui prend soin de citer les insectes, les mollusques et les reptiles puis les « mammifères, pour n'en nommer que quelques-uns » sans jamais citer nommément le président de la République française.
Délicate attention, courtoisie ou prudence, peu importe, il suffit de lire entre les lignes pour comprendre que le successeur de François Hollande est en filigrane ; d’ailleurs, il parle bien de « mollusques », preuve qu’il fait une discrète allusion au président élu en 2012 ; il cite également « les reptiles », comment ne pas reconnaître ici Nicolas Sarkozy ?
Concrètement, comment est-on passé de l’œuf à Macron ?
Certainement pas en une nuit !
La mutation se serait opérée il y a près de 100 000 ans !
Sean explique : « Nous pensons que les escargots ont évolué en retenant leurs œufs pendant des périodes de plus en plus longues. Jusqu'à ce que les mères conservent les œufs pendant si longtemps qu'ils ont fini par éclore à l'intérieur ».
L’œuf d’abord, les escargots ensuite, puis Macron, nous avons la réponse !
Il ajoute, laconique, « Nous ne savons pas vraiment quels changements génétiques ont poussé les mammifères à devenir des animaux vivipares » : en d’autres termes, s’il est certain maintenant que Macron est bien le fils spirituel et génétique de la poule, un animal vivipare, via un escargot gluant, rien ne permet de comprendre objectivement comment Emmanuel Macron a pu accéder au pouvoir si brutalement.
Le passage du reptile au mollusque, puis du mollusque à Macron qui, lui-même, affiche crânement un patrimoine génétique étrangement proche de la poule (et de l’escargot gluant) a de quoi nous inquiéter.
Une sorte de régression qui atteindra probablement son acmé en mai 2027, en la personne de Marine Le Pen.
Cette étude scientifique que nous devons à Sean Stankowsky que nous remercions pour sa délicatesse mériterait un développement concernant les moutons, en particulier le mouton de Panurge si cher à Rabelais : « Mouton de Panurge : une personne qui imite sans se poser de questions, qui suit instinctivement ce que fait le plus grand nombre et se fond dans un mouvement collectif sans exercer son esprit critique ni seulement faire preuve de l'intelligence qu'on peut espérer d'un être humain. »
Le mouton de Panurge, ici synonyme d’électeur atteint de franchouillardise réactionnaire dégénérative, est l’autre revers de la médaille française sans laquelle on ne peut pas comprendre pourquoi le tas de fumier est si haut et si atrocement malodorant.
Laissons le mot de la fin à Albert Einstein qui déclarait « Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton ».
P.-S. – Pour celles et ceux qui hésitent à se situer entre la poule qui caquette, l’escargot qui chante (surtout quand il avale des salades...) et le mouton qui bêle :