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Billet de blog 8 février 2017

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Nouveau programme de Télé-Réalité : le Top-Chef de la délinquance politique

L’affaire Fillon éclate dans un contexte français dont nous devrions, tous et toutes, rougir de honte : Jacques Chirac condamné à deux ans de prison avec sursis, Sarkozy plongé jusqu’au cou dans une demi-douzaine d’affaires, déjà deux fois mis en examen, un président-candidat qui déclare n’avoir pas été au courant de l’explosion de ses comptes de campagne. La France brille d'une étoile noire.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’arrogance et la morgue de François Fillon sont sans limite.

Il défie le parquet national financier dont l’enquête serait illégitime, il défie son propre parti politique incapable de lui trouver un remplaçant, parti dont il vient de s’affranchir lors de sa conférence de presque affirmant « qu’aucune instance n’avait la légitimité pour (le) destituer ».

Des mensonges à la pelle qu’il explique par de simples « imprécisions de langage » à propos de ses enfants encore étudiants, des contre-vérités et des omissions concernant le début des prestations de sa femme qu’il  justifie par un choc émotionnel, de faux témoignages et une vraie accusation contre une journaliste britannique obligée de le recadrer sur un ton comminatoire moins de cinq minutes après son intervention, lundi après-midi, « cessez de me prêter de tels propos » lui dit-elle, félicitant, au passage, le travail des équipes d’Envoyé spécial.

Rien sur la Revue Des Deux Mondes, rien sur le don d’ubiquité de sa femme-assistante rémunérée par deux employeurs sur la même période, à temps plein, rien sur les propos de la mère de ses enfants qui affirme à sept reprises qu’elle n’a jamais travaillé pour lui, rien sur l’assistante parlementaire de Marc Joulaud qui rappelle, une fois de plus, qu’elle n’a jamais croisé Pénélope Fillon ; son embarras et sa prudence sont palpables…elle a peur car elle ignore tout du dossier que les enquêteurs ont constitué depuis deux semaines, coincée entre un probable futur ex président ami et une justice qui aurait vite fait de l’accuser de faux témoignage.

Des journalistes français étrangement passifs, tous allongés, qui n’osent pas poser les questions qui fâchent, leurs collègues anglais, allemands, espagnols, italiens, américains n’en reviennent toujours pas et s’en étonnent publiquement.

L’affaire Fillon éclate dans un contexte français dont nous devons, dont nous devrions, tous et toutes, rougir de honte : Jacques Chirac condamné à deux ans de prison avec sursis, Sarkozy plongé jusqu’au cou dans une demi-douzaine d’affaires, déjà deux fois mis en examen, un président-candidat qui déclare n’avoir pas été au courant de l’explosion de ses comptes de campagne, de plus du double !

Bon gestionnaire s’abstenir !

Deux présidents de la république et un futur ex président, encore candidat, on ne peut pas « cauchemarder » pire discrédit ! Sans parler de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée, ministre de l’intérieur, lui aussi condamné à deux ans de prison avec sursis, Balkany, Tapie…

La France brille d’une étoile noire.

Adama Traoré mort à 24 ans dans d’étranges circonstances, gendarmes et pompiers n’ayant visiblement pas la même analyse des évènements ; Théo, 22 ans, purement, simplement et odieusement violé par des policiers-délinquants ; des tentatives de meurtres avec préméditation à l’encontre de quatre flics en faction dans une automobile, chargés de surveiller une caméra ! l’un d’entre eux, grillé jusqu’à l’os, a perdu l’usage de ses mains…

Délinquants contre délinquants, violence contre violence, mensonges contre mensonges, connerie contre connerie, une spirale dramatique et morbide est enclenchée.

Puisque l’exemple ne vient pas « d’en haut », la riposte viendra « d’en bas », c’est comme cela que naissent les révoltes, que dis-je, les révoltes, les révolutions !

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