Entre Élisabeth Borne et Sharon Stone, la sulfureuse actrice de « Basic instinct », rien ne les oppose, tout les rapproche.
Elles n’ont que trois ans d’écart, Sharon est née en 1958, même génération, donc.
Blondes, toutes les deux, les cheveux courts.
Deux femmes intelligentes d’après les rumeurs.
Elles passent beaucoup de temps sur les plateaux, sous les sunlights, devant les caméras et les appareils photo qui cliquent à tout va.
Des stars !
Elles sont interchangeables.
Élisabeth a un charisme qui n’a rien à envier à celui de Sharon : lumineuse, souriante, détendue, charmante, séduisante voire attirante, elle aussi.
Au premier regard, elle sait capter l’attention de ceux qui la reçoivent, de ceux qui l’interview, elle est convaincante.
Sa voix, ses intonations, son visage expriment la douceur, la sagesse d’une femme qui sait parler aux foules, c.-à-d. aux gens simples ; sa rhétorique est au point, pas un bouton de guêtre ne dépasse, elle « déroule » avec une aisance qui force le respect.
D’après nos informations, c’est en pensant à Sharon Stone qu’Emmanuel Macron aurait décidé de nommer Élisabeth Borne au poste de Première ministre ; il avait gardé en mémoire le souvenir émouvant du scénario du film réalisé par Paul Verhoeven qui a transformé à jamais la vie de la belle et talentueuse actrice américaine.
Il est probable que le président de la République se soit vu comme la réincarnation fantasmée de Nick Curran, l’inspecteur de police joué par Michael Douglas, alias Nick, the « shooter », comme aimait le surnommer Sharon, alias Catherine Tramell, la blonde incendiaire et romancière à succès, multimillionnaire.
Autrice à succès de romans (le péché mignon du président) et richissime (le péché mignon du président) sont les références culturelles d’Emmanuel depuis sa puberté, c.-à-d. depuis qu’il a rencontré Brigitte (son péché mignon le plus ancien, en tout cas le premier) sur les bancs de l’école.
Catherine Tramell-Sharon Stone, c'est un peu Élisabeth Borne, mais c'est un peu lui aussi...
Emmanuel aurait tellement aimé être à la place de Michael pour incarner ce flic déjanté, alcoolique repenti et consommateur occasionnel de cocaïne : il se rêve d’une vie de déglingos qui lui semble incompatible là où il est, prisonnier de son château, on ne peut pas l’en blâmer, je crois, soyons magnanimes, que diable !
La scène culte dite de « l’interrogatoire » qui a fait couler beaucoup d’encre depuis la sortie du film en 1992 n’est pas, au risque de choquer les plus puritains d’entre nous, totalement hors de portée d’Élisabeth, on ne soupçonne pas, en effet, le pouvoir particulièrement érotogène de la politique quand on est au sommet de la pyramide comme elle l’est depuis peu, ce ne sont pas Nicolas Hulot, Damiens Abad, Gérald Darmanin, Georges Tron, Jean Lassalle, Dominique Strauss-Kahn, Eric Raoult, Denis Baupin ni Patrick Balkany qui nous contrediront.
Si Sharon Stone semble inaccessible, Élisabeth Borne paraît quelque peu déshumanisée, insensible, froide comme un pic à glace laissé trop longtemps au congélateur. Malgré ses sourires spontanés.
Une telle scène pourrait atténuer, peut-être même effacer cette image de glaçon qui lui colle à la peau, cela lui permettrait de resserrer les liens avec ces millions de Français qui n’attendent qu’un seul geste de sa part pour y croire.
Fais fondre la glace, Lisbeth !
Surtout à quatre jours du premier tour des législatives qui ne s’annoncent pas très encourageantes pour le camp présidentiel ; surtout depuis que Mélenchon a obtenu gain de cause contre Darmanin qui ne voulait pas accepter la notion de « groupe » pour la NUPES !
Emmanuel serait tellement content ! Brigitte un peu moins, on ne peut pas l’en blâmer, je crois, soyons magnanimes, que diable !
Pourquoi pas une Élisabeth soumise à la question par Pascal Praud, David Pujadas, Nicolas Beytout, Philippe Bilger, Éric Brunet et Pierre-William Goldnadel ?
Branle-bas de combat ! Tout le monde sur le pont !
Je ne regarderai pas cette émission, vous pouvez me croire, ne me demandez pas pourquoi…on ne peut pas m’en blâmer, je crois, soyez magnanimes, que diable !