Tout le monde était d'accord pour programmer l'émission fin septembre, Michel Field, Elise Lucet et la nouvelle direction de France 2.
La "rentrée des classes" pour un magazine qui promettait d'être très précis, très documenté voire accablant pour l'Ex avec une Elise Lucet plus indépendante que jamais, c'est sa marque de fabrique et son leitmotiv.
Elle en a joué, elle en joue, elle en jouera encore, elle ne va pas s'arrêter en si bon chemin, sa réputation comme son fond de commerce en souffriraient.
La "rebelle" fait du bruit, sa publicité est assurée. Pourquoi pas ?
L'interview de Franck Attal reprenait, semble-t-il, ce qu'il avait déjà dit aux magistrats instructeurs conduisant certains d'entre eux à envisager de renvoyer Sarkozy en correctionnelle, lui avec 13 autres prévenus, lui comme tous les autres prévenus dans cette ténébreuse affaire, ne lui en déplaise.
Cette menace ajoutée au calendrier des primaires de la droite - novembre prochain - gênent Michel Field au point qu'il déprogramme l'émission, sa chaîne devait recevoir l'Ex dans une nouvelle émission, un nouveau format, avec en guest star...devinez qui ? Sarkozy ! lui même !
Pour l'ancien Président de la République qui ne supporte pas ce type de magazines d'informations - "des magazines racoleurs, calomnieux" - qui a des idées très arrêtées sur Patrick Sébastien ou sur Laurent Ruquier (...) comme l'explique Patrick de Carolis, 5 ans passés à la tête de la chaîne publique, entre 2005 et 2010, la diffusion de cette émission est un casus belli : si cette émission est diffusée à la date prévue il ne participera pas à la nouvelle émission à laquelle Field tient tant !
L'entourage de l'Ex dément mollement sans contredire vraiment et reconnait que Sarkozy est "furieux" et que, du coup, son éventuelle participation au lancement de la nouvelle émission politique de France 2 est compromise. On ne dit pas qu'il a menacé directement la chaîne mais on confirme que, dans ces conditions, il ne se rendra pas à l'invitation lancée par la chaîne, en fait par Michel Field.
La désinformation systématique à laquelle se livrent Sarkozy et ses conseils autour des multiples affaires dans lesquelles ils sont directement et indirectement mélés se complète d'une désinformation systémique à laquelle Le Canard et Médiapart échappent encore.
Entendre Franck Attal répéter ex abrupto, devant 5 ou 6 millions de téléspectateurs, ce qu'il a dit aux juges risquerait, en effet, de ruiner définitivement leurs arguments, leurs commentaires tomberaient à plat laissant craindre un véritable retournement de toute l'opinion publique, la justice ne pourrait plus reculer.
C'est la rasion pour laquelle Sarkozy tente de s'opposer à la diffusion de la séquence.
C'est la raison pour laquelle Michel Field le suit.
Le droit à l'information est une conquête majeure qui prend racine en 1789, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen traite de la liberté de pensée et de l'opinion.
Le Conseil Constitutionnel proclamera, plus tard, dans le prolongement de la DDHC, que la liberté de la presse est "une liberté fondamentale d'autant plus précieuse que son existence est l'une des garanties essentielles du respect des autres droits et libertés et de la souveraineté nationale".
Que tous ceux qui oeuvrent quotidiennement pour la liberté de penser et pour son corollaire, la liberté de la presse, s'indignent bruyamment.
Contre cette régression démocratique que veut nous imposer ce "candidat" de malheur !