Pour l'église catholique romaine un requiem est une messe d'enterrement.
Les élections aussi !
Serge Gainsbourg propose une version personnelle qui a le mérite d'être claire, jugez-en par vous-même :
Ecoute les orgues
Elles jouent pour toi
Il est terrible cet air là
J'espère que tu aimes
C'est assez beau non
C'est le requiem pour un con
Je l'ai composé spécialement pour toi
A ta mémoire de scélérat
C'est un joli thème
Tu ne trouves pas
Semblable à toi même
Pauvre con
Voici les orgues
Qui remettent ça
Faut qu't'apprennes par cœur cet air là
Que tu n'aies pas même
Une hésitation
Sur le requiem pour un con
Quoi tu me regardes
Tu n'apprécies pas
Mais qu'est-ce qu'y a là dedans
Qui t'plaît pas
Pour moi c'est idem
Que ça t'plaise ou non
J'te l'rejoue quand même
Pauvre con
Ecoute les orgues
Elles jouent pour toi
Il est terrible cet air là
J'espère que tu aimes
C'est assez beau non
C'est le requiem pour un con
Je l'ai composé spécialement pour toi
A ta mémoire de scélérat
Sur ta figure blême
Aux murs des prisons
J'inscrirai moi-même : "Pauvre con"
En savoir plus sur http://www.paroles.net/serge-gainsbourg/paroles-requiem-pour-un-c#tIu2KV68wQvfQQIH.99
"Ecoute les orgues, elles jouent pour toi..."
Je me suis toujours demandé à qui s'adressait ce message ? plus percutant au singulier ou au pluriel ? à moi ? à vous ? à nous tous ? dans quelles circonstances ?
Lucide le Serge !
Terriblement actuelles ces paroles !
On nous propose la même musique, on nous sert la même soupe avec les mêmes couverts, la mise en scène est toujours assez soignée, le plat devient de plus en plus indigeste mais on en redemande !
"Il est terrible cet air là..."
Nuit Debout entre en concurrence médiatique avec l'indignation des policiers, le ras-le-bol des flics fait la Une de toutes les télés, on finit par oublier ce qui mobilise ces milliers de jeunes et de moins jeunes, ici à Paris, ou là à Nantes. Pas qu'en France, d'ailleurs.
300 ou 400 "casseurs" dont on se plait à souligner le faible nombre suffisent à démoraliser le flic lambda qui n'hésitera pas à manifester, lui aussi, Place de la République.
Après tout, pourquoi pas ?
Les flics s'indignent, ils ont bien compris le message du regretté Stéphane Hessel, il est vrai que son livre était assez court.
Un symbole en chasse un autre, c'est le grand renversement, une France "sans tabou", telle que Sarkozy la rêvait en 2006, a laissé place à des flics sans gêne, sans scrupule et sans reproche, la violence n'est pas de leur fait, qu'on se le dise ! l’amalgame entre cette minorité de "casseurs" et le reste des manifestants a l'immense mérite de donner du grain à moudre à Elkabbach, une dérive salutaire pour cette société en perpétuelle recherche de démagogie sécuritaire. Le terrorisme islamique provoque une cascade de dommages collatéraux, la "police républicaine" à force de courage et d'abnégation - réels - serait au dessus de tout soupçon, définitivement au dessus de tout soupçon, au dessus de toute critique.
Plus rien ou pas grand chose sur la victoire du libéralisme incarnée par Myriam el Khomri, la précarité ou rien ! si jamais le débat s'éternise Valls sortira sa kalachnikov constitutionnelle, le 49.3.
Aucune violence démocratique, c'est CONSTITUTIONNEL !
Pendant que les médias se focalisent sur les états d'âme de la maréchaussée, Carlos Ghosn avance ses pions à grands coups de millions d'euros. A mort la gouvernance ! aux chiottes les actionnaires ! Vive moi !
Pas que lui !
Peu importe que les entreprises du CAC 40 voient leurs résultats diminuer de 6.5 % sur un an, le problème n'est pas là :15.2 millions d'euros ou rien !
Peu importe que ces entreprises passent de "l'optimisation fiscale" à la dissimulation fiscale - les deux à la fois - en faisant transiter leurs comptes par Panama.
Le discours sécuritaire progresse en même temps que progresse le libéralisme qui ne supporte pas, lui non plus, la contestation de son modèle, la remise en cause de ses méthodes, les flics sont pris dans une logique, ou une spirale, qui se renforce tous les jours un peu plus à grand coup d'attentats, les pas et les chants qui résonnent Place de la République font échos à un malaise très profond qui donnent de la profondeur à l'état d'urgence au sens sociologique du terme, pas au sens juridique ou policier...l'amalgame permet de traiter les uns comme on traite les autres.
La violence de Carlos Ghon...
La violence de Valls qui nomme Jean-Paul Huchon à la tête de l'Arafer pour 150 000 € / an...
La violence de la nomination de Thierry Lepaon à la tête l'agence nationale de lutte contre l'illettrisme dont on n'hésite pas à modifier les statuts pour mieux le rémunérer...
La démagogie et le populisme, de droite et de gauche, progressent partout y compris aux USA, les classes "moyennes" sur lesquelles s'appuyait le capitalisme d’antan cède du terrain à sa version la plus sauvage et la plus violente, le libéralisme avec, en prime, le chômage, la peur, la faim...
La violence est là aussi. Elle est là, encore, avec les migrants, elle est là toujours avec cette terre qu'on torture comme on torture ses animaux, jusqu'à la mort.
Tu n'apprécies pas
Mais qu'est-ce qu'y a là dedans
Qui t'plaît pas
Pour moi c'est idem
Que ça t'plaise ou non
J'te l'rejoue quand même
Pauvre con
Et d'ajouter :
Je l'ai composé spécialement pour toi
A ta mémoire de scélérat
Sur ta figure blême
Aux murs des prisons
J'inscrirai moi-même : "Pauvre con"
Pauvres cons.