« Le débat entre un homme et une femme est très compliqué. Si l'on abuse de sa supériorité intellectuelle, on a l'air d'un machiste en train de coincer une femme sans défense »
Ces propos sont ceux de Miguel Canete, le nouveau Commissaire Européen à l'énergie et à l'action climatique, élu hier soir en même temps que Pierre Moscovici après d'interminables (en 2 mots) tractations entre droite et gauche au sein de la C.E.
Pour les écologistes Espagnols de EQUO cette nomination « est simplement une insulte à l'intelligence » puisqu'en effet ce gentleman fut Président de la société Mercantil Petrolífera Ducar, une entreprise pétrolière accusée, qui plus est, de négligences suite au décès d'un de ses employés. Les conflits d'intérêts ne font pas peur à Jean-Claude Junker qui sait s'entourer, sur des sujets sensibles, de véritables spécialistes !
La révolution énergétique Européenne est en marche ! Après le pétrole, le pétrole !
Pierre Moscovici, de son côté, a su faire preuve de conviction à un poste qui exige de véritables compétences économiques, son parcours à la tête de Bercy pendant deux ans est éloquent...ou incontestable (en trois mots). La France se dit "fière" de cette nomination, il y a de quoi.
Le redressement économique de l'Europe est en marche ! Après les impôts, les impôts !
Le deal entre la droite et la gauche au sein de la Commission Européenne ressemble à un troc new look millimétré avec beaucoup de précision et inspiré par un remarquable et très visible sens de l'équilibre dont les termes sont les suivants : "Après analyses, et à l'unanimité, la droite Européenne propose une authentique brêle à la tête de l'énergie en échange de quoi, et au titre d'une naturelle et très logique contrepartie, elle est d'accord avec ses amis de gauche pour nommer un incapable notoire à la tête de l'économie".
Vu de Pékin, de Washington et de Moscou, la nomination de ces deux têtes de pont (!) rassure.
On peut comprendre...
En France, notre Premier Ministre, de plus en plus amoureux de l'entreprise et des patrons, se fend d'un voyage médiatisé au cœur du libéralisme Européen, à la City de Londres, pour expliquer au monde, urbi et orbi, qu'il est fan de business et que nos chômeurs abusent de leurs privilèges dus à leur très enviable statut ; son raisonnement est simple, c'est celui de Sarkozy : le chômeur contribue activement à l'aggravation du chômage, en plus d'être un incapable c'est un incontestable salaud. En plein chômage de masse ! à toute fin utile, rappelons quand même qu'il se dit "socialiste"...
Il avait pourtant pris soin de nous prévenir : "Un Premier Ministre Français socialiste à la City, c'est une révolution!", ce message se voulait humoristique, il l'est, à n'en pas douter, le mot "socialiste" ayant une toute autre signification dans sa bouche si on veut bien relire sa phrase de cette façon "Un Premier Ministre Français ultra libéral à la City, c'est une révolution !"
Assurément, on comprend mieux l'humour.
Après un retentissant et teutonique "Ich mag die Unternehmen ! " (Oui, j'aime l'entreprise) arrive la perle Anglaise "My Government is pro business", (mon gouvernement est en faveur des affaires)...il n'arrête plus...il est sur sa lancée, nul ne peut prédire jusqu'où il est capable d'aller, même pas Hollande qui commence à montrer des signes d'irritation.
Sous toutes les latitudes et en toutes langues...pour le Mandarin ça risque d'être plus compliqué, les Chinois sont toujours très susceptibles en termes d'idéologie politique, ils ne plaisantent pas avec le sens des mots. Eux.
A droite Sarkozy va encore tomber des nues et des hélicoptères du Kazakhstan, deux nouvelles enquêtes en moins d'un mois ; Copé s'est noyé dans le Coca...des cadeaux, des montres à 44 000 € pour ses collaborateurs, des pots de vin en veux-tu en voilà...
Et pour couronner le tout, le fisc Français rétrocède 366 millions d’euros à Vivendi car, il faut le savoir, un groupe Français (qui paye déjà très peu d'impôts en France comme c'est le cas pour la plupart des grands groupes qui composent le CAC 40) a parfaitement le droit de déduire les pertes que ses filiales réalisent à l'étranger. De là à imaginer une dérive qui consisterait à "plomber" plein de petites filiales étrangères afin de ne plus rien payer en France...seul un esprit malveillant voire malade peut imaginer une telle martingale...
Face aux menaces que Valls fait peser sur les chômeurs, ce cadeau fiscal a de quoi rassurer ceux qui avaient encore des doutes sur la toujours très compliquée notion de "solidarité". Concernant la "justice sociale", c'est un autre débat...
Comme le disait Philippe Alfonsi "A bientôt pour les dernières nouvelles du front de la connerie, un front où nul n'est à l'abri, ni vous ni moi".