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Billet de blog 10 avril 2014

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Sarkozy, Nafissatou Diallo et DSK : le trio infernal.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mettons un instant de côté  les dérives comportementales personnelles de DSK et intéressons-nous de près à son "profil" tel qu'il était connu de toutes les rédactions de France et de tous les professionnels de la politique.

Nous sommes en 2005 et en 2006, la campagne présidentielle qui se profile à l'horizon a déjà commencé.

En 2005 je fais la connaissance d'un journaliste, un vieux routier, qui prendra sa retraite en 2008. Nous nous lions d'amitié, son parcours professionnel m'étonne par rapport à ses convictions politiques : militant trotskiste, ami personnel d'Alain Krivine, journaliste à l'humanité puis à Libé, il terminera sa carrière...au Figaro pour lequel il devait suivre, analyser et faire comprendre "la gauche" à une rédaction génétiquement récalcitrante ; vaste programme en vérité...tâche insurmontable à mes yeux, nous en rions lui et moi.

Il me fait des confidences, salées, sucrées parfois acides sur le personnel politique français. Je deviens voyeur et ne boude pas mon plaisir, ne me jetez pas la pierre ! qu'auriez-vous fait à ma place ?

Voici en substance ce qu'il me dit, nous sommes en 2005 :

Hollande a une maîtresse qui est journaliste à Match ; Cécilia reviendra aux côtés de Sarkozy le temps de la campagne pour l'élection Présidentielle, c'est prévu, ils se sont mis d'accord et ont signé un pacte secret, elle retournera ensuite avec Richard Attias  ; DSK est atteint de pulsions hyper sexuelles irrépressibles qui le fragilisent dangereusement, il "sait" qu'il est surveillé, il a peur de "tomber" ; DSK confirmera ses craintes peu avant Mai 2010, en Février.

Tout cela ne vole pas bien haut mais tout est vrai, c'est ce qui est intéressant, les confidences du bonhomme se sont vérifiées 4, 5 et 6 ans après. Toutes !

Concernant DSK il m'explique que toutes les rédactions étaient au courant, que "le tout Paris sait" depuis longtemps déjà, "c'est un secret de polichinelle" me dit-il. Il ajoute que "les histoires de cul n'intéressent pas les français, Giscard, Chirac et Mitterrand l'ont prouvé", "c'est pour cela que nous n'en parlons pas" s'excuse-t-il  au nom d'une presse qu'il ne représente pas, mais il pense que "DSK n'y arrivera pas et que de toute façon on ne peut pas confier un tel mandat à un homme qui est près à tout plaquer pour une partie de jambes en l'air"...on apprendra plus tard, 3 ans après, vers Juin 2008, qu'en effet DSK était coutumier de ces changements brutaux, "inopinés" d'agenda, annulant la veille pour le lendemain une réunion qui avec l'Ecosse, qui avec la Portugal...inimaginable !

"Francis" ne pouvait pas attendre...

Inimaginable en effet, doublement, triplement : DSK n'a pas le profil ad hoc pour diriger un état ; son camp ferme les yeux sur des dérives répétées, gravissimes qui fragilisent/compromettent tout l'édifice, cela ne l'empêcherait pas d'être candidat potentiel aux primaires socialistes ; le silence volontaire généralisé de toute la classe politique, gauche et droite, est la forme la plus aboutie d'une complicité d'un cynisme invraisemblable...la presse qui sait, la presse qui se tait, Médiapart n'est pas encore né.

Revenons maintenant aux années 2008-2010.

Sarkozy dit partout à qui veut bien l'entendre qu'il craint par dessus tout DSK, son intelligence, son expertise économique et sa pédagogie dans la perspective des prochaines élections, celles de 2012 ; il a peur de se confronter à quelqu'un qui lui est techniquement supérieur dans un contexte d'emballement de la dette publique qui crève le plafond ; Buisson le confirme même si d'autres, plus malins, craignent Hollande comme vient de le rappeler Médiapart ce matin dans l'article de Mathilde Mathieu et de Fabrice Arfi "Enregistrements Buisson : un sondage sur DSK au coeur de l'enquête".

Il faut bien intégrer qu'en tant que ministre de l'intérieur depuis 2002, Nico-Raymond dispose de beaucoup d'informations très précises sur les uns et sur les autres, sur DSK aussi, depuis très longtemps.

Pas oublier non plus qu'en matière d'informations il a un homme précieux dans la place, bien avant 2002, Claude Guéant, pas n'importe qui :

Entre 1977 et 1981 Guéant est conseiller technique au cabinet de Christian Bonnet ministre de l'Intérieur, en charge des problèmes de sécurité intérieure aux côtés de Jean Paolini. Un détail : c'est Claude Guéant qui est de permanence au ministère de l'Intérieur le 29 octobre 1979, la nuit de la mort de Robert Boulin alors ministre du Travail mais ce n'est pas notre sujet, pas tout à fait.

Charles Pasqua le nommera ensuite, vers 1995, à la tête de la Direction Générale de la Police Nationale, la DGPN, un poste clef pour tout savoir sur tout le monde.

30 années passées au sein du panopticon  policier français, lieu ou on observe sans être vu pour ceux qui connaissent Jéremy Bentham ; 3 décennies avant d'être nommé Secrétaire Général de l'Elysées, un pedigree qui mérite le respect...de Sarkozy, surtout. Bien sur.

Guéant deviendra ministre de l'intérieur, la boucle sera bouclée.

Quel parcours ! "le plus grand flic de France" s'emerveille-t-on avenue Victor Hugo et à St James à Neuilly, la bave admirative.

Si moi, parfaitement anonyme parmi les anonymes, je sais depuis 2005, si mon pote journaliste sait depuis plus longtemps, si tout le monde sait depuis encore plus longtemps, Sarkozy et Guéant le savent encore mieux que nous tous ; il suffirait donc de pas grand chose, d'un petit rien pour piéger ce psychopathe à l’hyper sexualité débordante ; on le sait, tout le monde le sait, DSK ne peut pas résister ; il faut simplement attendre qu'il se piège lui même, compte tenu de son obsession, il se prendra les pieds dans le tapis, tout seul comme un grand, c'est une question de temps, il suffit d'être là, à côté, pour prendre la photo...

DSK est PRÉVISIBLE !

Laissez la bouteille pleine devant un alcoolique, un verre à côté, il boira car il ne peut pas s'en empêcher. 

"Francis" ne dort jamais ou alors que d'un œil.

Affaire DSK-Nafissatou Diallo, Mai 2011 : 

DSK est arrêté manu militari, il aurait obligé une femme de chambre à avoir des relations sexuelles dans la suite 2806 du Sofitel de New York, un hôtel pour lequel elle travaille depuis 3 ans. "

Agression sexuelle" caractérisée retient le grand jury. Un viol.  

Suite au procès on sait maintenant que Nafissatou savait qui était DSK, elle en avait parlé au téléphone à son fiancé incarcéré pour trafic de drogue, la conversation était enregistrée et traduite 2 fois : "Ne t'inquiète pas, ce type a plein de fric. Je sais ce que je fais" Le Procureur confirmait  la teneur de la conversation téléphonique de Nafissatou avec son fiancé incarcéré "dans laquelle a été mentionné le potentiel gain financier qu'il était possible de tirer de l'événement du 14 Mai" dixit le Proc...

Les preuves médico-légales sont contestées ; d'après les avocats de DSK Nafissatou était couturière de ces accusations de viol, notamment en Guinée quelques années auparavant... 

Le Procureur de New York, Cyrus Vance Junior, entre dans une énorme colère et informe les avocats de la plaignante qu'elle n'est pas crédible, qu'elle lui a menti, que le dossier est truffé d'incohérences, il ne prendra pas le risque d'aller plus loin, il joue sa peau d'homme politique ambitieux, il a de qui tenir...

Devant la fragilité de l'accusation les poursuites sont abandonnées le 23 Août 2011.

DSK rentre en France début Septembre.

Le mal est fait et franchement, sans refaire le procès, force est de constater que DSK l'a vraiment cherché, son comportement est frappé d'un double P majuscule : le P de Pathétique et le P de Pathologique.

Impardonnable.

DSK n'est pas condamné par la justice américaine mais il est banni de la vie politique française pour longtemps ; sa femme finit par le quitter, tout le monde le lâche, on peut comprendre !

On ne saura jamais ce qui s'est vraiment passé à New York ni dans quelles conditions précises se sont déroulés les événements. Un gros paquet de fric a été versé à la plaignante. Circulez, rien à voir...le pognon refait surface, reprend ses droits, il n'est plus question de violée ni de violeur, on remet les compteurs à 0 comme si l'argent effaçait tout y compris ça...on est socialiste ou on ne l'est pas !

Dès son retour DSK est confronté à une avalanche d'affaires, Tristane Banon, le Carlton, accusé de proxénétisme aggravé...le malade est très malade, cela se confirme même si la justice n'a pas encore livré toutes ses conclusions.

Mais  deux choses mériteraient qu'on y regarde d'un peu plus près, deux "détails" :

Personne n'a jamais su qui habitait la chambre qui jouxtait la suite 2806, celle où se sont déroulés ces événements, ce drame : Diallo y est allée, elle y serait restée un temps relativement long, presque 60 minutes ; aucune trace du locataire des lieux, rien...or on sait que la chambre était occupée par un homme de petite taille qui s'est empressé de disparaître immédiatement après leur rencontre...évaporé le bonhomme ! Personne n'a bien compris pourquoi Nafissatou avait attendu près d'une heure pour donner l'alerte car après avoir quitté cette chambre elle est restée sur le pallier, assise sur une chaise...en attendant qu'il s'éloigne ? pour lui permettre de disparaître ?

Impossible de savoir.

Le deuxième élément concerne cette très curieuse et très joyeuse petite danse que deux agents de la sécurité de l'hôtel entament dans les tréfonds du Sofitel, la cave, ils ont l'air de fêter quelque chose : ils le savent, ils viennent de l'apprendre, DSK vient d'être arrêté dans l'hôtel dont ils ont la garde...et "je danse, danse, danse ce refrain qui te plait et je tape tape tape, c'est ma façon d'aimer, ce rythme qui t'entraine jusqu'au bout de la nuit réveille en moi un tourbillon de vent de folie"...

A l'abris des regards indiscrets, pensent-ils, mais pas des caméras !

Deux écueils à éviter :

Affirmer dur comme fer que DSK aurait été victime d'un complot fomenté par des officines spécialisées dans les coups tordus. Mais ces officines existent...

Affirmer qu'un tel complot est impossible, que jamais l'état français ne pourrait...l'état français peut être pas, mais Sarkozy je suis moins sûr, faut voir quand même, ça s'est déjà vu, demandez à la fille de Robert Boulin ce qu'elle en pense, elle et bien d'autres...

On ne peut rien affirmer, c'est certain, en tout cas c'est plus prudent.

On sait mainetant que Sarkozy, Guéant, Balkany et tous les Raymonds sont capables de tout, ils l'ont amplement démontré !

Et que DSK était PREVISIBLE !

Tellement prévisible, pourquoi se priver ?

La preuve...

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