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Billet de blog 10 juillet 2024

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Macron, un homme qui n’a plus rien à dire et qui tient à ce que cela se sache.

Emmanuel Macron s’est envolé ! Hébété, sonné, passablement discrédité, peut-être ridiculisé, il est parti chercher refuge à New York, pas loin de la Trump Tower.

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Emmanuel Macron s’est envolé !

Hébété, sonné, passablement discrédité, peut-être ridiculisé, il est parti chercher refuge à New York, pas loin de la Trump Tower.

Il avait mis moins d’une heure pour dissoudre l’Assemblée nationale après la déconfiture de son camp aux élections européennes, au soir du 9 juin dernier.

Mais là, il cale devant un obstacle insurmontable à ses yeux, sa morgue le rend aveugle.

Avouer qu’il a perdu son pari, acter la dégringolade de Renaissance qu’il faudrait plutôt rebaptiser « Enterrement », admettre que la « clarification » recherchée s’est transformée en brouillard épais, à vrai dire londonien suite à la victoire du camp travailliste de Keir Starmer, devenu Premier ministre après quatorze ans de pouvoir conservateur, est au-dessus de ses forces.

Surtout, il devrait reconnaître que la gauche unie contre toute attente et contre tous les pronostics est sortie victorieuse de la consultation, dimanche dernier, lui qui avait tout misé sur le triomphe de l’extrême droite après avoir fait de Marine Le Pen son opposante attitrée si ce n’est préféré.   

Non seulement il ne peut pas, il ne veut pas reconnaître la victoire relative de la gauche, mais il est en train de préparer une martingale qui pourrait faire descendre dans la rue les républicains les plus résignés, jeunes et moins jeunes, toutes catégories sociales confondues.

Une alliance de ce qui reste de Renaissance et de ses affiliés avec le cadavre à peine tiède de LR !

Des zombies qui doivent leur survie aux désistements de près de 140 candidats de gauche dans le cadre de triangulaires : il n’en est pas à une escroquerie morale près.  

Il n’y a pas de morale en politique, surtout pas chez Macron.

Le bal des loosers qui revendique aujourd’hui le pouvoir sans perspective d’une majorité absolue, tant s’en faut, avec Darmanin, Le Maire, Bergé et Marleix aux commandes : le comble du culot politique !

Il tournerait le dos à la tradition qui veut que le président de la République nomme un Premier ministre appartenant au camp arrivé en tête de la consultation en nombre de députés, autrement dit le NFP.

Il refuse d’admettre ses erreurs, la grenade dégoupillée qu’il a balancée dans les pattes des Français ne lui suffit pas : plutôt que de s’avouer (démocratiquement) vaincu, il envisage maintenant de faire péter une bombe thermonucléaire à la face de la démocratie, peu lui importe les dommages collatéraux.

On comprend mieux ses propos sur les risques d’une « guerre civile », il l’avait anticipé !

Il est prêt à prendre ce risque absolument insensé, un de plus, une sorte de folle surenchère.

Il n’y a pas et il ne peut pas y avoir de majorité absolue : quelle que soit la martingale envisagée par des cerveaux malades, une motion de censure renversera automatiquement n’importe quelle coalition.

Sauf, bien sûr, à transformer la gauche en droite, la droite en gauche et le centre en droite et gauche, ambitieux projet.

La prochaine étape de ce plan machiavélique et parfaitement cynique est d’essayer de faire imploser la gauche en excluant LFI du NFP, c’est à cela que sert Mélenchon qui, il faut bien le mesurer, joue le jeu : la gauche, expurgée de sa composante radicale, serait plus comestible pour ces gens-là.

En fait, non : avec ou sans LFI, avec ou sans Mélenchon, la gauche est indigeste pour cette génération macronisée jusqu’à la garde : l’ultralibéralisme est incompatible par nature avec toute gauche sérieuse et digne de ce nom.

En faisant adopter par le Parlement le traité de Lisbonne en février 2008, Sarkozy avait cocufié le peuple français qui l’avait rejeté à une grande majorité lors du referendum de 2005.

Si Emmanuel Macron, héritier idéologique de Sarkozy, refuse de tirer toutes les conclusions que lui imposent les résultats de ces dernières législatives, il cocufiera, une fois encore, les Français.

Il n’y aura pas de troisièmes fois !

Message à l’attention d’Emmanuel Macron : fais attention à ce que tu fais, il y a des limites à ne pas dépasser, le peuple qui te regarde et qui te rejette depuis déjà très longtemps, aura toujours le dernier mot, n’en déplaise à ton arrogance et à tes folies.

« La vraie démocratie ne viendra pas de la prise de pouvoir par quelques-uns, mais du pouvoir que tous auront de s’opposer au pouvoir de quelques-uns. ».

Mohandas Karamchand Gandhi, auteur de ces mots pleins de sagesse et de bon sens, était l’apôtre de la non-violence, faut-il le rappeler ?

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